réalité
Le 15 mai 1967, jour du 19e anniversaire de l'indépendance d'lsraël, les forces égyptiennes pénétrèrent dans le Sinaï, contrairement aux accords de démilitarisation de 1957.
Le 17 mai, la Radio du Caire, la " Voix des Arabes ", proclamait :
"Toute l'Egypte est dorénavant prête à une guerre totale qui mettra fin à l'Etat d'Israël."
Les troupes de Nasser occupèrent Charm-El-Cheikh, verrou du golfe d'Akaba. Nasser obtînt du secrétaire général de l'ONU, U Thant, le retrait des "casques bleus".
Le 18 mai, la "Voix des Arabes" annonça :
"Puisque désormais il n'existe plus de force d'urgence internationale pour protéger Israël, nous ne patienterons plus. Nous n'allons plus porter plainte à l'ONU au sujet d'Israël.
La seule méthode que nous emploierons contre Israël est une guerre totale qui aboutira à l'extermination de l'existence sioniste."
Echo enthousiaste en Syrie, où le ministre de la Défense, le général Assad (aujourd'hui président de la République) déclarait le 20 mai 1967 :
"Nos forces sont maintenant tout à fait prêtes non seulement à repousser l'agression, mais à commencer la libération en détruisant la présence sioniste dans la patrie arabe. L'armée syrienne, le doigt sur la gâchette, est unie... Moi, en tant que militaire, je crois qu'il est temps d'entrer dans la bataille de libération."
Les Israéliens protestèrent. Lorsqu'ils avaient retiré leurs troupes du Sinaï en 1957, c'était avec l'assurance que les "casques bleus" stationneraient à Gaza et à Charm-EI-Cheikh pour empêcher les attaques terroristes et pour permettre Ia navigation Israélienne dans le golfe d'Akaba.
Alors qu'U Thant s'envolait vers Le Caire pour obtenir un délai, Nasser proclamait officiellement que le détroit de Tiran et le golfe d'Akaba étaient fermés à la navigation israélienne.
Cet acte de blocus constitue selon la loi internationale un casus belli: une agression à laquelle on peut légitimement répondre par une guerre défensive.
Nasser était conscient des conséquences éventuelles de sa politique. Le 22 mai 1967, il déclara, devant l'armés égyptIenne, et en présence de la presse internationale:
"Le pavillon israélien ne flottera pas dans le golfe d'Akaba. Notre souveraineté sur l'entrée du golfe ne peut être contestée. Si les désirs d'Israël sont de nous faire la guerre, nous lui dirons 'Soyez les bienvenus'".