Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Articles associés

.
...
...
.

Judaïsme

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Judaïsme / Histoire back  Retour
LA DESTRUCTION DU TEMPLELe 9 av, jour le plus triste du calendrier juif, le Temple brûle de fond en comble.

A la fin du précédent chapitre, Vespasien a été nommé Empereur et est retourné à Rome. Son fils Titus reprend maintenant le siège de Jérusalem.

Titus attaque immédiatement après Pessa'h de l'année 70, catapultant vers la ville et sa population un déluge de pierres, de fer et de feu. Les défenseurs de la ville sont affaiblis par la faim et peut-être plus encore par leurs dissensions internes. Il faudra malgré tout à Titus deux mois d'intenses combats avant qu'il puisse percer des brèches dans les murs de la ville.

Après deux mois de combats, Titus perça des brèches dans les murs de la ville.

Cet événement a eu lieu le 17 tamouz, jour de l'année que les Juifs continuent de marquer par un jeûne.


L'historien romain Dion Cassius rapporte :

"Malgré le percement d'une brèche dans le mur au moyen d'engins, la place n'a pas été prise aussitôt après. Bien au contraire, les défenseurs ont tué un grand nombre de Romains qui essayaient de se presser à travers l'ouverture, et ils ont mis le feu à des bâtiments voisins, espérant empêcher les Romains de progresser. Néanmoins, les soldats, à cause de leur superstition, ne se sont pas immédiatement précipités à l'intérieur, mais finalement, pressés par Titus de le faire, ils sont entrés dans la ville. Les Juifs se sont alors défendus beaucoup plus vigoureusement qu'avant, comme s'ils avaient découvert le bonheur de pouvoir combattre près du Temple et de pouvoir mourir pour le défendre."

La suite a été un horrible massacre, les Romains conquérant la ville maison après maison. Une fouille archéologique témoigne de la destruction : la célèbre " Maison Brûlée ", ouverte aujourd'hui aux visiteurs dans la vieille ville de Jérusalem. On y a trouvé les restes d'un bras de femme, morte sur le pas de sa porte, et tenant encore une lance.

Il fallut trois semaines à Titus pour progresser lentement jusqu'au Mont du Temple. Après quatre mois de combats acharnés, il donna l'ordre de raser le sanctuaire de fond en comble. Son ordre fut exécuté le 9 av, soit le même jour que la destruction du premier Temple.

Encore Dion Cassius :

"Le peuple se tenait en dessous dans la cour, les Anciens sur les marches, et les prêtres dans le Sanctuaire lui-même. Et quoiqu'ils ne fussent qu'une poignée luttant contre une force de loin supérieure, ils ne furent vaincus que lorsqu'une partie du Temple fut la proie des flammes. Ils ont alors marché délibérément vers la mort, les uns en se jetant sur les épées des Romains, d'autres en s'entretuant ou en se donnant eux-mêmes la mort, d'autres enfin en se jetant dans les flammes. Et il semblait à tout un chacun et surtout à ceux qui périssaient avec le Temple que, loin de représenter des destructions, leurs gestes exprimaient des sentiments de victoire, de salut et de bonheur."

La campagne avoisinante fut vidée de tous les arbres qui pouvaient contribuer à entretenir l'incendie géant. La chaleur devint si intense qu'elle fit éclater l'humidité enfermée dans la pierre calcaire, entretenant ainsi une réaction en chaîne. Il avait suffi d'une seule journée pour réduire le magnifique Temple en un tas de gravats.

L'HISTOIRE COMME DESTIN

La destruction du deuxième Temple est l'un des événements les plus importants dans l'histoire du peuple juif, et certainement l'un des plus consternants.

Elle est le signe que Dieu s'est retiré - sans toutefois les abandonner - des Juifs. Ceux-ci vont certes survivre - conformément à la promesse qu'ils seront une " nation éternelle " - mais le rapport exceptionnel qu'ils entretenaient avec Dieu à travers le Temple a disparu.

Le passé des Juifs est l'avenir des Juifs ; l'histoire des Juifs est le destin des Juifs.

Cette époque, malheureusement, peut-être plus encore que toutes les autres, constitue l'illustration de la maxime : " Le passé des Juifs est l'avenir des Juifs ; l'histoire des Juifs est le destin des Juifs. "


Aucune période de l'histoire ne détermine autant que celle-là ce qui caractérise aujourd'hui Israël et le peuple juif à travers le monde.(Voir Chapitre 33 ) Nous subissons encore, spirituellement et physiquement, les conséquences de la destruction du deuxième Temple. Et nous avons à affronter aujourd'hui les mêmes problèmes que ceux qu'avaient alors nos ancêtres.

Le Talmud énonce : " Pourquoi le deuxième Temple a-t-il été détruit ? A cause de sinath 'hinam, la haine gratuite opposant les Juifs les uns aux autres " (Yoma 9b).

Quel est l'antidote de ce poison, si répandu aujourd'hui dans le monde juif ? La réponse est : ahavath 'hinam, les Juifs doivent apprendre à s'aimer les uns les autres.

Il n'y aura aucun espoir pour le peuple juif aussi longtemps que ses membres n'apprendront pas à communiquer les uns avec les autres, à se respecter les uns les autres en surmontant leurs différences.

Dieu déteste que les Juifs se combattent entre eux. Aussi est-il extrêmement important d'étudier attentivement cette époque parce qu'elle contient beaucoup de leçons dont nous ferions bien de nous inspirer aujourd'hui.

" LA JUDEE CAPTUREE"

Avant de mettre le feu au Temple, les Romains en ont enlevé tout ce qui avait de la valeur. Puis ils ont transporté ces inestimables vestiges à Rome, en les faisant accompagner par un groupe d'esclaves juifs. Leur arrivée à Rome fut commémorée sur les bas-reliefs de l'Arche de Titus, encore présente aujourd'hui près du Forum.

Il était de tradition chez les Juifs de Rome de ne jamais marcher sous cette arche. Dans la nuit du 14 mai 1948, cependant, quand Israël a proclamé son indépendance, ils ont paradé triomphalement sous sa voûte en proclamant : " Rome n'est plus ! Nous sommes toujours là ! La victoire est à nous ! "

Mais à l'époque, ce fut un horrible désastre, avec des centaines de milliers de morts, et plus encore emmenés comme esclaves. Il y a eu, après la " grande révolte ", tellement de Juifs offerts sur les marchés aux esclaves que l'on pouvait s'en acheter pour moins cher que le prix d'un cheval. Israël était dans le désespoir.

MASSADA


Jérusalem a été vaincue, le Temple a été détruit, mais tout n'était pas terminé.

Un groupe de près de 1 000 Zélotes s'est échappé et s'est dirigé vers le désert où il s'est installé dans la grande forteresse de Massada nichée au sommet d'un piton rocheux.

Massada avait été construite par Hérode le Grand pour lui servir de lieu de refuge. Telle qu'elle avait été conçue, elle se suffisait entièrement à elle-même. Elle était munie d'un système d'adduction d'eau et possédait des réserves de vivres qui pouvaient suffire à toute une armée pendant plusieurs années. Bien plus, la forteresse était pratiquement inaccessible depuis le pied de la montagne et facile à défendre.

En fait, les Zélotes ont réussi à y survivre pendant trois ans.

On peut voir, quand on visite les ruines de Massada, les restes de la forteresse ainsi que la rampe que les Romains ont construite pour s'en emparer, en utilisant le travail d'esclaves juifs.

Les Zélotes ont tué leurs propres familles, puis ils se sont entretués, et le dernier survivant s'est suicidé.

Flavius Josèphe rend compte de la prise de Massada en l'an 73, et sa narration ressemble beaucoup à celle de la victoire des Romains à Gamla. Là aussi les Zélotes ont tué leurs propres familles, puis ils se sont entretués, et le dernier survivant s'est suicidé.


Pour l'Etat d'Israël d'aujourd'hui, Massada représente un symbole de Juifs qui ont choisi de mourir comme hommes libres plutôt que d'être asservis ou exécutés par les Romains, et il exprime un éminent idéal sioniste. Jusqu'à une époque récente, les soldats israéliens fraîchement incorporés montaient à Massada pour y prêter serment, et ils faisaient résonner en écho à travers la montagne le cri : " Plus jamais ne tombera Massada ! " (Nous traiterons cela plus en détail dans les chapitres relatifs à l'histoire sioniste moderne.)

En 73, quand Massada, le dernier bastion juif, est tombé, les Romains ont pu enfin proclamer qu'ils avaient mis fin à la révolte.

Pour s'en glorifier et pour célébrer leur triomphe sur les Juifs qui les avaient défiés, ils ont également frappé des pièces de monnaie où l'on pouvait voir une femme en larmes et la proclamation : Judea Capta (" La Judée est captive ! ")

Mais l'était-elle vraiment ?

LA SURVIE DES JUIFS

Le pays n'était plus placé sous une autorité juive, mais il ne l'était plus, de toute façon, depuis l'époque hasmonéenne. Il est vrai que le Temple, centre du culte célébré par les Juifs et symbole du lien exceptionnel qui les raccordait avec un Dieu unique, n'était plus. Mais le judaïsme - avec tout son système spécifique de valeurs - était resté plein de vie.

Grâce à la prévoyance de Rabbi Yo'hanan ben Zakkaï, le centre d'étude de Tora installé à Yavné prospérait. C'est là que les rabbins mettaient au point l'infrastructure légale et spirituelle qui allait permettre au peuple juif de survivre bien qu'il fût privé de la plupart des institutions normatives qui formaient l'épine dorsale du judaïsme : le Temple et son service, la prêtrise, la monarchie. C'est là que les rabbins ont institutionnalisé la prière publique en tant que remplacement pour le service du Temple, et ont fait de la synagogue le centre de la vie communautaire juive.

Plus important encore, c'est là que les rabbins ont trouvé à assurer la survie du judaïsme dans tous les foyers juifs. Bientôt, quand les Juifs seront dispersés à travers le monde, privés pendant deux mille ans de leur pays et d'une direction centralisée et, mis à part leurs textes sacrés en hébreu, d'une langue commune, ils resteront porteurs de leur judaïsme sans qu'il soit diminué.

Notre prochain chapitre : Tableau récapitulatif.


Au moment d'aborder le 36ème chapitre de cette série, il est bon que nous mettions en perspective le terrain que nous avons parcouru, avant de commencer l'histoire du prochain exil du peuple juif qui va durer pendant 2 000 ans.
A noter que nous suivrons, pour la datation des événements passés, le calendrier juif, et non le calendrier chrétien - julien puis grégorien - souvent décalé par rapport à nos propres calculs. Voir à ce propos le chapitre 21.

Traduction et adaptation de Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Ken SPIRO
  Liens vers les articles du même auteur (47 articles)


COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  2
le 9 av, jour le plus triste du calendrier juif, le Temple brûle de fond en comble. - 23 Novembre 2004 - par Mbamvu Noé
C'est terrible de voir ce qui est arrivé au peuple juif que j'aime tant. Cependant je suis consolé de savoir que L'ETERNEL DIEU n'a pas abandonné Son peuple pour lequel Il a un plan bien arrêté. C'est cela ma consolation et aussi celle de ce peuple.
Temple détruit - 23 Novembre 2004 - par BERNARD Gilbert
Le passé et l'avenir des juifs, c'est aussi le passé et l'avenir des humains, sans exception, notre créateur étant commun. Il est bon pour moi, chrétien adepte de Yeshoua, d'être conscient que c'est le même Adonaï qui nous fait vivree. Shalom à toute l'équipe
Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...