Le centre est l’expression directe de l’œuvre et de l’héritage de son fondateur. Simon Wiesenthal est le plus grand chasseur de nazis d’après guerre. Il a traqué des milliers de criminels nazis et a participé à l’arrestation de 1 100 criminels, dont celle d’Adolf Eichmann. Né en Galicie, il survit à 12 camps nazis et échappe plusieurs fois à la mort. A la libération, il s’engage à poursuivre les criminels de guerre nazis. Installé à Vienne, il crée avec des volontaires le centre d'information et de documentation sur les criminels nazis. Par un travail d’arrache-pied, il rassemble des données sur des milliers de criminels nazis, les traque sous leur identité d’emprunt, et en fait arrêter de très nombreux, parmi lesquels :
- Adolf Eichmann en 1961, où ses renseignements permettent son arrestation par le Mossad.
- Karl Silberbauer, le policier autrichien qui a arrêté Anne Frank, déportée à Bergen Belsen, en 1963.
- Franz Stang, le commandant de Treblinka, en 1968.
- Franz Novak, adjoint d’Eichmann, responsable du transport des Juifs à Auschwitz, finalement condamné à 9 ans de prison et en purgeant 6.
- Franz Murer, ancien commissaire du ghetto de Vilna, finalement acquitté sous les applaudissements.
Simon Wiesenthal est discrédité par Isser Harel, le chef du Mossad, sur le rôle insignifiant qu’il aurait en réalité joué dans l’arrestation d’Eichmann, et accusé d’être resté silencieux sur Kurt Waldheim, le chancelier autrichien, ancien nazi.
La façon dont il voyait son œuvre est illustrée par l’anecdote où Wiesenthal dîne un Shabbat chez un survivant de Mauthausen, devenu joaillier. Ce dernier dit à Wiesenthal qu’il serait devenu millionnaire si, au lieu de chasser les nazis, il était revenu à l’architecture. Ce à quoi Wiesenthal a répondu :
Quand nous arriverons dans l'autre monde, et que nous retrouverons les millions de Juifs qui sont morts dans les camps, ils nous demanderont "Qu'avez-vous fait?" Tu leur diras "Je suis devenu joaillier". Un autre dira "J'ai fait de la contrebande de café et de cigarettes américaines". Moi je dirai "Je ne vous ai pas oubliés."
Mort à 96 ans à Vienne, Wiesenthal est enterré à Herzliya, en Israël.