Après la défaite des armées napoléoniennes, le Congrès de Vienne vient exprimer le triomphe du conservatisme sur la réforme et la révolution. Tous les états se mettent d’accord sur les questions de tracés de frontière et de types de régime. L’émancipation accordée aux Juifs durant la période révolutionnaire est un des acquis que le congrès de Vienne entend effacer. Toutefois, on ne peut totalement ignorer l’influence de plus de deux décennies de politique révolutionnaire. C’est pourquoi au congrès de Vienne, les souverains et ministres présents déclareront une résolution en demi-teinte pour les Juifs : Elle leur laisse l’avantage des privilèges qui leur ont été accordés par les gouvernements en exercice au moment du vote. Etant donné que ces gouvernements ont été rétablis après la défaite de Napoléon et n’ont pas accordé eux-même de restrictions aux Juifs, ils peuvent annuler toutes les améliorations apportées par leurs prédécesseurs révolutionnaires. La réalité sur le terrain dépendra de chaque région. Dans certains endroits, comme en France, la situation des Juifs restera ce qu’elle a été sous l’empire et ira même s’améliorant sous la restauration. Dans d’autres, les libertés accordées aux Juifs seront suspendues et les murs du ghetto réapparaîtront. Enfin, dans de nombreuses villes, on trouve un moyen terme, souvent finançable. Les Juifs peuvent payer pour le maintien de leurs droits.