Le congrès est ouvert par le rabbin sioniste Mohilever. Quelque 200 délégués sont réunis et adoptent le programme de Bâle :
« Le sionisme aspire à établir en Palestine, pour le peuple juif, un foyer garanti par le droit public ».
L’Organisation sioniste est créée pour atteindre ce but et Herzl en devient le président. Il résume le congrès, pour lui un immense succès, en ces mots :
« Si je devais résumer le congrès de Bâle en un mot - que je me garderai de prononcer publiquement – je dirais ceci : À Bâle, j'ai fondé l'état Juif. »
Sous la présidence d’Herzl, le mouvement sioniste est caractérisé par la domination des politiques sur les pragmatiques, deux tendances qui ont profondément marqué les premières décennies du sionisme sur la stratégie à suivre :
- Les pragmatiques ont déjà plusieurs années d’activité lorsque le premier congrès est convoqué. Pour cette tendance, l’Etat Juif doit se construire par un effort de longue haleine pour augmenter la population juive d’Eretz Israël : Achat de terrains, création de colonies agricoles, développement de l’activité économique. - Herzl n’a pas inventé le sionisme, mais il est le premier grand sioniste politique. Pour lui, le Sionisme progressera si les Juifs se prennent au sérieux et militent parmi les nations pour obtenir une chartre qui garantirait le futur Etat Juif et qui permettrait un développement illimité.
Herzl et le mouvement sioniste mettront l’essentiel de leurs efforts dans l’obtention de cette chartre. Une fois la chartre obtenue, l’élan du sionisme sera irrésistible : plus rien n’empêchera les riches de donner pour le foyer national, les terres pourront être rachetées par milliers de dounam, et l’immigration se fera plus facilement.