Scission au sein de l’Irgoun sur le comportement à adopter en temps de guerre. La position officielle de l’Irgoun est : la guerre change la donne vis-à-vis de l’Angleterre. Les profonds désaccords politiques sur l’avenir du foyer Juif en Eretz Israël, doivent laisser place à la lutte commune contre l’envahisseur commun. Et effectivement, les membres de l’Irgoun s’engagent nombreux dans l’armée britannique : Le chef de l’Irgoun, David Raziel, est tué en activité en Irak en 1941 en tant que soldat de sa Majesté. Pour Abraham Stern, un lieutenant de Raziel, la réalité est tout autre : L’ennemi principal demeure la Grande-Bretagne, même quand les nazis s’apprêtent à exterminer le judaïsme européen, et peut-être justement à ce moment-là. En effet, les persécutions des Juifs ne sont rendues possibles que parce que les Juifs n’ont pas de pays, et c’est donc la Grande-Bretagne, obstacle à la mise en place de ce pays, qui reste le principal ennemi. Un argument de poids en faveur du Lekhi, est dans le blocage total de l’immigration juive par la puissance mandataire. Si l’Angleterre était vaincue, les Juifs pourraient trouver refuge en Eretz Israël. D’où l’idée parfois caressée par les membres du Lekhi d’un accord avec les nazis sur l’immigration des Juifs.