Nous voulons tous bien
faire. Personne ne se réveille le matin en disant
: « je veux être méchant ». Même un criminel
cherchera à justifier sa conduite en disant qu’il voulait bien
faire.
Mais si tout le monde se
dit persuadé d’agir
pour le bien, comment pouvons-nous objectivement savoir si nous agissons
bien ou non ?
Nous ne pouvons pas nous
contenter de prendre la norme sociale pour modèle.
Nous devons nous interroger plus profondément. Nous avons besoin d’un
ensemble de lois morales pour nous guider. Mais cela n’est pas suffisant.
Les circonstances extérieures changeant constamment, il ne peut y avoir
de lois capables de couvrir tous les situations pouvant se présenter à nous.
Nous devons donc parvenir à développer en nous un instinct nous
permettant d’avoir toujours la bonne attitude face à une situation
donnée.
La Voie n° 34 s’appelle Ohev
et ha’mesharin, c’est-à-dire,
littéralement : « aime la voie droite ». Ne vous conformez
pas aveuglément à ce que la société considère
comme étant « la bonne attitude ». La majorité des
gens ont tendance à choisir la voie de la facilité, alors que,
bien souvent, c’est l’approche la plus difficile qui est la « bonne ».
DECOUVREZ CE QUE VOUS SAVEZ DEJA
L’histoire suivante nous est racontée
par le Talmud :
Avant notre naissance,
alors que nous sommes encore dans le ventre maternel, le Tout-Puissant envoie
un ange
qui s’assied près de nous et nous
enseigne toute la sagesse dont nous aurons besoin au cours de notre vie. Puis,
juste avant notre venue au monde, l’ange nous donne un petit coup juste
sous le nez (qui forme le petit creux que nous avons tous à cet endroit),
et nous oublions alors tout ce que l’ange nous a enseigné.
Quel enseignement pouvons-nous tirer de cette histoire ?
Que la vérité et la sagesse se trouvent juste « sous notre
nez » !
Nous pouvons découvrir, en cherchant en nous-mêmes, tout ce qu’il
faut savoir sur la vie. Bien enfouie dans notre subconscient, tapie au fin
fond de notre mémoire se trouve la connaissance de tout ce qu’il
nous faut savoir : le but de la vie, comment aimer, comment développer
notre potentiel. Notre devoir est de faire affleurer cette connaissance an
niveau du conscient, c’es-à-dire, de faire un effort de mémoire
!
C’est ainsi que le Judaïsme conçoit l’éducation.
Personne ne peut vous enseigner quoi que ce soit de nouveau. On peut tout au
plus vous vous permettre de retrouver ce que vous saviez intuitivement être
vrai.
« L’éducation » consiste à mettre au jour
ce que l’élève possédait déjà en lui.
Méfiez-vous des éducateurs qui cherchent à vous imposer
leurs vues.
NE PAS S’EGARER
Nous possédons tous une conscience innée, une sagesse naturelle
qui a été programmée pour nous par Dieu. C’est pourquoi
la première réaction, la « réaction instinctive »,
est souvent la bonne.
Mais que se passe-t-il
souvent ? Nous sommes influencés par la confusion
ambiante et commençons à juger la situation en fonction d’une « logique » souvent
motivée par notre ego. Le rationnel vient voiler notre connaissance
innée.
Pour éviter de tomber dans ce piège, interrogez les gens qui
vous connaissent et demandez-leur : « Crois-tu que j’ai tendance à trop
rationnaliser ? », ou bien, essayez d’analyser votre approche des
choses comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre que
vous.-même.
Regardez en vous-même. Arrêtez-vous un moment et réfléchissez.
Demandez-vous à voix haute : « Que dois-je faire ? »
Dans le Judaïsme, la Torah est notre guide objectif ; elle n’a
pas varié au cours des générations et est une source de
référence constamment disponible. Les Juifs ont un moyen simple
et infaillible de ne pas se tromper : nous nous demandons constamment : « Qu’en
penserait Dieu ? ».
ETRE EN ACCORD AVEC SA CONSCIENCE
Quelle plus grande satisfaction
que de pouvoir répondre sans hésitation « Oui » à la
question « Suis-je réellement honnête avec moi-même
? ».
Etre considéré comme quelqu’un de fiable nous aide à avoir
une bonne image de nous-mêmes. Très souvent, lorsque nous nous éloignons
de nos obligations, nous entendons notre conscience nous dire « Ne fais
pas ça ! ». La conscience est un instinct puissant. Elle nous
maintient dans l’honnêteté et dans le droit chemin. Ne l’étouffez
pas ; écoutez votre conscience et laissez-la vous aider dans toutes
vos actions.
Après avoir pris une décision, faites une pause. Si vous avez
pris la bonne décision, vous aurez une sensation de contentement. Vous
ne serez pas tenaillés par des doutes ou assaillis par des arrière-pensées.
Vous n’aurez rien à vous reprocher.
Servez-vous de votre conscience.
Avant de prendre une décision, demandez-vous
:
«
Quel sentiment vais-je éprouver après ? Du plaisir ou du dégoût
? » Cet exercice vous aidera à vous concentrer sur la manière
de distinguer le bien du mal.
«
JE NE PEUX PAS » OU « JE NE VEUX PAS » ?
On entend souvent dire « Je ne peux pas » pour se justifier. Combien
de fois avez-vous entendu (ou dit) : « J’aimerais bien faire quelque
chose, mais je ne peux pas ».
Si vous mettez « Je ne peux pas » à la place de « Je
ne veux pas », vous dégagez votre responsabilité dans votre
prise de décision. « Je ne peux pas » signifie que je n’ai
pas le pouvoir de faire ce qu’il faudrait que je fasse. « Je ne
veux pas » signifie que j’en ai la possibilité, mais que
je choisis de ne pas le faire, autrement dit, « Je n’en ai pas
envie ».
Méfiez-vous des « mais » qui étouffent votre instinct
de bien faire. Chaque fois que vous entendez un « mais » (comme
justification de ne pas faire ce qu’il faudrait faire) attaquez-le de
front. Triomphez de tous ces « mais » et commencez à prendre
en mains le contrôle de votre vie.
DISTINGUER LE VRAI DU FAUX
Le Talmud nous raconte
l’histoire
suivante :
Mr A. engage un ouvrier
pour réparer un objet, et ce dernier, en essayant
de le réparer le casse. D’après la loi juive, l’ouvrier
doit remplacer l’objet. Mais Mr A, sachant que l’ouvrier est pauvre,
n’insiste pas pour qu’il répare le dommage.
Le lendemain, l’ouvrier porte plaint contre Mr A, demandant que celui-ci
lui paye les heures pendant lesquelles il a travaillé chez lui. Quelle
est la décision du tribunal ? Mr A. doit payer ! Le juge dit que la
question du temps passé (pour lequel l’ouvrier doit être
payé) est à séparer du problème du dommage, que
Mr A. a pardonné.
Nous voyons par cet exemple
que Mr A. pensait avoir bien agi en ne demandant pas réparation du dommage, mais qu’en fait, il ne s’était
pas acquitté de son obligation de payer le salaire de l’ouvrier.
Le raisonnement est juste !
Prenons à présent l’exemple de la charité. Le Talmud
nous apprend qu’on peut faire la charité à un pauvre et
dans le même temps le détruire. Tout dépend de la manière
dont vous agissez. Si un pauvre vient frapper à votre porte et que vous
lui jetez un billet à la figure en lui fermant la porte au nez, vous
avez « techniquement » fait votre devoir. Mais vous lui avez également
infligé une honte et une humiliation.
Dans vos rapports avec
les autres, demandez-vous constamment « Ai-je
bien fait ? ».
Réfléchissez au comportement qu’il convient d’avoir
avec vos parents, vos amis, vos collègues de travail, vos associés, …
NE VOUS CRISPEZ
PAS SUR VOS « DROITS »
Nos obligations sont le
plus souvent clairement définies sous forme
de contrats ou d’accords réciproques. Mais parfois, la chose à faire
n’entre pas dans le cadre purement « technique » d’une
obligation. Il faut parfois savoir s’élever au-dessus de la stricte
justice.
Les parents, par exemple,
travaillent dur pour élever leurs enfants
et leur donner plus que le minimum. Ils le font de leur plein gré et
il n’y a donc pas d’obligation « légale » de
les payer en retour. Mais si vos parents sont âgés et ont besoin
de soins, vous avez le devoir de vous occuper d’eux.
Si vous voulez agir comme
il convient, il vous faudra dépasser la tendance
très répandue qui consiste à s’en tenir à «ses
droits ». Evitez de dire « Ce n’est pas à mon tour
de descendre les ordures », ou bien « Je ne suis pas obligé de
donner ma place dans l’autobus ». Adaptez votre conduite en fonction
des circonstances et agissez comme il convient en sachant dépasser le
stade de la stricte obligation.
Apprenez à vous effacer devant les autres et vous verrez comme cela
vous fera progresser. Pour faire un pas dans cette direction, commencez à faire
une liste de ceux envers qui vous avez « des dettes mais pas de contrats » :
Vos parents, vos frères et sœurs, votre conjoint, vos amis, la
société, le peuple juif, Dieu, vous-même.
Traduction et Adaptation de Monique Siac