Les « warm fuzzies » (expression intraduisible en français
qui désigne ces choses qui nous font chaud au cœur, nous procurent
un sentiment de bien-être), aussi appelés dans les années
60 « caresses positives », sont un élément dont tout
parent qui souhaite élever des enfants équilibrés, ne
peut se passer.
Ces caresses positives
existent sous une forme verbale ou non verbale. Sous leur forme verbale,
ce sont des mots agréables aux oreilles des enfants
; sous leur forme non verbale, ce sont des gestes qui génèrent
des sentiments positifs.
Comme nous l’avons vu dans un article précédent, sourires,
caresses, cadeaux et jeux, sont des gestes appréciés des enfants.
Les caresses verbales sont les compliments, la « programmation positive » et
le soutien émotionnel.
COMPLIMENT
Le compliment est l’arme la plus efficace dont dispose un parent. Bien
meilleure que n’importe quelle punition, parce que ses résultats
sont constants et prévisibles, sans aucun effet secondaire. Alors que
la punition fonctionne de façon aléatoire avec toujours un prix
assez lourd à payer (que nous examinerons en détail dans un autre
article).
Le plus important : les
enfants adorent les compliments. Ils aiment entendre qu’ils font bien, sont en bonne voie. Ils aiment savoir que nous sommes
contents d’eux, fiers. Quand on les complimente, ils en redemandent – ce
qui explique qu’ils se conduisent mieux quand on encourage leur comportement à l’aide
de compliments. Le résultat est à la mesure du compliment.
Malheureusement, il est
aussi à la mesure de la critique,
alors prenez garde !
En règle générale, ce que vous énoncez est ce
que vous obtenez. Si vous encourager une bonne conduite en la complimentant
ou par toute autre forme d’encouragements positifs, les enfants se conduiront
encore mieux. Détectez un bon comportement et parlez-en constamment.
Une conversation typique du matin peut ressembler à ceci :
« Ouah ! Regarde comme tu t’es levé vite ! Bravo ! Et je
vois que tu es déjà habillé – formidable ! Tu as
bien travaillé en faisant ton lit aujourd’hui, continue comme ça,
je te retrouve dans la cuisine dans quelques minutes… Incroyable, comment
es-tu descendu si rapidement ? Tu es une vraie fusée ce matin ! Je parie
que tu seras prêt avant l’arrivée du bus ! Je vois que tu
as déjà pris ton bol… voilà, laisse-moi te servir
du lait. »
Soyez précis dans vos compliments – dîtes à votre
enfant exactement ce que vous appréciez. Evitez les phrases trop générales,
du genre « tu es un bon garçon ». Elles ne sont pas seulement
inutiles, elles peuvent même être dangereuses, en conduisant les
enfants à redouter les erreurs et les faiblesses qui feraient d’eux
quelqu’un de « mauvais ».
Gardez le compliment intact – ne le tintez pas d’éléments
négatifs. Evitez d’employer le mot « mais », comme
dans : « Je suis contente que tu utilise ta fourchette, mais je préfèrerais
que tu ne manges pas la bouche ouverte. » Ce mot est comme une gomme,
il oblitère le compliment de votre phrase. Si c’est absolument
nécessaire, faîtes des phrases distinctes, par exemple : « Je
suis contente que tu utilise ta fourchette ! C’est comme ça qu’il
faut manger ! Et si tu fermes la bouche tu seras Mr. Bonnes Manières
en personne ! ».
Rappelez-vous, votre arme éducative la plus puissante est le compliment
spécifique. Utilisez-le sans limite. Il ne donne pas la grosse tête,
ni autres difformités. Il ne pousse pas les enfants à en faire
plus.
Un avertissement : Si les
compliments peuvent être utilisés sans
limite, il ne faut pas oublier d’accorder une attention positive
inconditionnelle à son
enfant. Si la seule attention positive qu’il reçoit est conditionnelle
(il l’a mérité par sa bonne conduite), il se sent généralement
mal aimé !
Assurez-vous qu’au moins la moitié de son attention positive
soit prodiguée délibérément, sans condition, ni
contrepartie. En d’autres termes, dîtes-lui et montrez-lui que
vous l’aimez sans raison ! La moitié de vos câlins, de vos
bisous, de vos cadeaux et de vos gentils mots, peut être donnée
parce qu’il les mérite (il a fait quelque chose de bien) et l’autre
moitié doit être donnée pour le simple fait qu’il
existe, qu’il est là auprès de vous.
PROGRAMMATION POSITIVE
En complimentant un enfant,
on peut aller un degré plus loin afin d’accroître
sensiblement son influence parentale. Ceci peut se faire grâce à la « programmation
positive ».
Vous êtes un hypnotiseur. Durant les 10 à 15 premières
années de leur vie, les enfants sont dans une sorte de transe et sont
extrêmement impressionnables. Vous hypnotisez vos enfants. Si vous leur
dîtes qu’ils sont bêtes, ils le croiront. Si vous leur dîtes
qu’ils sont égoïstes, ils le goberont.
Tout ce que vous dîtes, s’imprègne profondément
dans l’inconscient de leurs jeunes esprits. Au plus profond, et cela
les hantera pour le restant de leur vie.
Bien sûr, vous pouvez utiliser votre pouvoir d’hypnose de façon
positive. Nous pouvons aider nos enfants à quitter l’enfance impartis
de la conviction qu’ils sont intelligents, responsables, utiles, gentils,
courageux, attentionnés, efficaces, forts, déterminés,
patients, organisés et à part ça merveilleux. Tout dépend
de ce que nous leur disons.
Faîtes une liste des mots avec lesquels vous aimeriez décrire
votre enfant quand il sera plus grand. Assurez-vous d’employer ces mots
régulièrement au cours de son éducation ! C’est
la « programmation positive ».
Il n’y a qu’un hic : ces mots doivent être accompagnés
d’un compliment spécifique. Autrement, ils ne sont pas crédibles.
Quand ils se réfèrent à un comportement spécifique,
ils deviennent réels et l’enfant peut les intégrer à une
image de soi positive. Une image de soi positive favorise un comportement positif.
Voici une demie douzaine
d’exemples de programmation
positive :
« Merci d’avoir sorti la poubelle. C’était une aide
très appréciable. »
«
Ouah ! Tu as réussi à arranger l’aspirateur. Tu es vraiment
doué ! »
«
Tu es déjà prêt pour partir à l’école
? Quelle organisation, ce matin ! »
«
Je vois que tu as prêté ta poupée à ta sœur.
C’est très gentil de ta part. »
«
Les enfants, vous avez attendu longtemps pour voir le docteur ce matin. Vous
avez été très patients. »
«
J’aime quand tu écoutes sur le champ. C’est faire preuve
de coopération. »
Une fois intégrés à son image, la programmation positive
modèle son comportement futur :
« Je suis une aide, alors je vais débarrasser
la table. »
«
Je suis intelligent, alors je vais résoudre ce problème
de maths. »
«
Je sais bien assortir les vêtements, alors je vais choisir un bel
ensemble. »
«
Je suis une fille organisée, alors je vais pouvoir ranger ce désordre
en un rien de temps. »
P.S. La programmation positive marche aussi avec son conjoint !
Traduction et Adaptation
de Tsiporah Trom