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Le merveilleux Pessah de Myriam et Mochico – 3ième partie


A peu près vêtus comme leur ancêtres d’il y a trois milles ans, avec toutefois un pull et un bonnet, au cas où le vent serait trop fort, les deux enfants attendent à présent les instructions du Prophète :

- Parfait ! félicite ce dernier en les voyant redescendre. Vous êtes parfaits ! Maintenant, écoutez-moi bien ! Lorsque j’ouvrirai la porte, chacun de vous répètera après moi les trois mots-clé du séder, car ce sont ces mots qui nous permettrons de faire le saut dans l’époque que vous avez choisie !

- Les mots-clé ? Quels mots-clé ? interroge la fillette.

- « Pessah, Matsa, Maror » ! Prêts ?

- Prêts !

Elie ouvre la porte :

- Pessah, Matsa, Maror !

- Pessah, Matsa, Maror ! reprennent-ils derrière lui.

- Allons-y ! ordonne le chef de la mission.

Et voilà notre petit groupe qui avance à présent d’un pas rapide dans la nuit obscure.

Après quelques minutes de marche, ils entendent au loin une rumeur, la rumeur d’une grande agitation ! Lorsqu’ils arrivent à l’endroit d’où provient le bruit, ils aperçoivent des gens en train de déménager.

Ils voient des petits enfants accrochés aux bras de plus grands, des charrettes pleines d’affaires de toutes sortes, comme des vases d’argents et d’or, des vêtements précieux etc.…, des hommes qui crient de tous côtés :



- Il faut partir, il faut partir très vite ! dit l’un d’eux tout en tirant son chameau. Il parait que Pharaon vient de convoquer Moché et Aaron. Il leur a dit : « Allez, partez de mon peuple ».

- Dépêchons-nous ! Il ne faut surtout pas traîner ! rajoute un autre portant un énorme sac sur ses épaules, les Egyptiens sont si bouleversés par la mort de leurs premiers-nés qu’ils deviennent très menaçants, ils ont peur de mourir eux aussi ! Ils ne veulent plus nous voir !

- Bien fait pour ces êtres cruels et sanguinaires qui n’aiment personne qu’eux-mêmes ! s’exclame un troisième, le D ieu de nos pères s’est levé pour nous sauver ! Il est passé (passah) au dessus de nos maisons, et nous a ainsi protégé !

- Notre D ieu est grand, car Il sait faire la différence entre eux et nous ! pleure à gros sanglots une vieille femme toute courbée par les âges. Combien, mais depuis combien de temps, continue-t-elle, avons-nous attendu cette nuit ? Enfin, enfin nous quittons, ces méchants qui nous ont fait tant de mal ! Merci Maitre de monde de nous faire enfin sortir de l’esclavage !

- Attendez ! s’exclame une jeune mère, un bébé dans les bras, ma pâte n’est pas encore montée !

- Met-la dans un baluchon, lui répond celui qui semble être son mari, et enfile ton manteau, nous devons avancer avec ceux de notre tribu !

Les yeux écarquillés, Myriam et Mochico regardent le spectacle qui s’offre à leurs yeux :

- Tu ne trouves pas qu’on dirait Maman ? chuchote Mochico à l’oreille de sa sœur. C’est exactement elle !

- Oui c’est vrai ! Je l’avais aussi remarqué ! Et le Monsieur qui lui parle, je croyais que c’était Papa, sauf que celui-ci à une barbe ! souffle-t-elle.

- …Et, et, tu as entendu ? bégaie encore Mochico, ils n’ont pas fini de préparer leurs pains ! C’est exactement ce qu’on a lu tout à l’heure dans la Haggadah (livre étudié pendant le séder) !

- Elie ! appellent-ils tout en tirant la manche du prophète, c’est la vraie vérité, ce que nous voyons ? Nous avons réellement remonté le temps ?

- La vérité absolue ! confirme leur guide, les gens que vous avez en face de vous, ce sont vos ancêtres, et le bébé qui est dans les bras de la dame entrera dans quarante ans en terre d’Israël, avec ses frères et sœurs qui naîtront dans le désert !

Les gorges des deux enfants se serrent d’émotion ! Ils ont tout à coup envie d’aller se jeter dans les bras de cette toute jeune famille et lui révéler ce secret !

Mais les voilà qui commencent à s’éloigner :

- Vite, dit Myriam, nous les perdons de vue ! Mais où vont-ils ?

- Ils sortent d’Egypte ! répond le prophète. Nous sortons tous d’Egypte ce soir ! Ils rejoignent Moché et Aaron !

- Suivons-les ! Je ne veux pas les quitter !

Et le trio poursuit sa route avec les autres.

Après une demi-heure de marche, les deux jeunes se tournent fatigués vers leur maître :

- Il y en a encore pour longtemps ?

Elie éclate de rire :

- Ne me dites pas que vous êtes déjà épuisés ! Parce que la promenade doit durer environ quarante ans !

Les deux enfants prennent tout à coup conscience de l’histoire de leur peuple :

- Quarante ans ! Ils ont réellement marché ainsi pendant quarante ans ? !

- Oui, mon grand, quarante ans !

- Mais c’est terrible !

- En fait, le chemin aurait du être bien plus court, mais comme vous l’avez certainement appris, après le veau d’or et la faute des explorateurs, la route s’est considérablement allongée !

- Euh ! ose Myriam impatiente, et si tu nous transportais à présent à la deuxième période ?

- Sans problème ! vous êtes prêts ? Pessah, Matsa, Maror !

- Pessah, Matsa, Maror !

Et voilà que le vent souffle à présent très fort ! Plus fort qu’une tempête ! De chaque côté de nos amis, se tiennent par miracle de gigantesques murailles d’eau :

- Où sommes-nous ? demande Mochico abasourdi.




- Au milieu de la mer, mon garçon ! répond Elie. Pour nous sauver de l’armée d’Egypte qui est en train de nous poursuivre, Hachème l’a ouverte par le bâton de Moché.

- Au milieu de la mer ! s’extasie Myriam, mais c’est merveilleux ! Tu entends ça, Mochico ? Nous marchons au milieu de la mer avec tous les autres !

C’est alors que la fillette aperçoit un groupe de femmes, des tambourins à la main, avec à leur tête celle dont elle porte le nom.

Son cœur sursaute, car elle les reconnaît. Ce sont elles qui dans quelques heures chanteront un magnifique chant au Roi des rois afin de Le remercier d’être venu Lui-même nous sauver. Elle les regarde encore et encore. Elle ne veut jamais oublier leurs visages.

Elle ne veut jamais les effacer de sa mémoire !

Pendant ce temps, Mochico tourne la tête vers la colonne de feu qui protège le camp d’Israël des chars de Pharaon. Tout comme sa sœur, il ne peut décoller son regard de cette merveille ! Lui aussi ne veut jamais oublier ce qu’il voit à cet instant ! Car il sait qu’aucun film, aucune photo, aucun tableau n’est capable reproduire cette beauté divine :

- Je comprends ! dit-il soudain, les larmes dans la voix, je comprends à présent ce que veut dire que l’on ne doit jamais oublier ! C’est plus que beau ! C’est, c’est, c’est… Je ne sais pas comment dire ! C’est …

- Haut ? souffle Le Prophète.

- Oui, Exactement, c’est Haut ! Haut comme D ieu est Haut ! Je comprends à présent pourquoi la Torah, ainsi que nos sages nous demandent de faire tant de choses bizarres ! C’est pour ne pas oublier le Haut ! L’En Haut !

Alors le prophète Elie les regarde tous les deux avec tendresse, puis sourit, car il sait que le but de leur voyage est atteint :

- Les enfants, dit-il avec douceur, je crois qu’il est temps de rentrer !

- Oh non ! s’écrient-ils très déçus, nous n’avons vu seulement deux parmi tous les prodiges que Hachème a fait pour notre peuple !

- Pessah, Matsa, Maror ! prononce leur guide pour toute réponse.

- Pessah, Matsa, Maror ! reprennent-ils derrière lui.

Au milieu de la salle à manger, Mochico et Myriam se tiennent debout, la ceinture aux reins, les chaussures aux pieds, et le bâton à la main !

Pessah Kacher et Sameah les enfants !

 

 

Les illustrations sont réalisées par Livna Rotnemer

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
Carole ROTNEMER
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