Jérusalem
est-elle vraiment juive ?
Cette question peut paraître stupide , mais dans le milieu universitaire
et dans des domaines tels que l'histoire révisionniste ou même
l'archéologie biblique, des chercheurs ont jeté un doute sur
le lien intrinsèque qui existerait entre le Judaïsme et Jérusalem.
Le Waqf, l'autorité musulmane qui administre le Mont du Temple, affirme
depuis des années qu'il n'y a jamais eu aucun temple à cet emplacement.
Plus grave encore: durant ces dernières décennies, l'idée
même qu'Israël est la patrie historique du peuple juif et Jérusalem
sa capitale sacrée est également contestée de la part
de sources bien plus sérieuses.
Pour un nombre croissant
d'universitaires et d'intellectuels, le roi David et son royaume unifié de Juda et d'Israël, symbole constitutif
de la nation juive depuis 3000 ans, ne serait que pure fiction. La version
biblique de l'histoire est jugée peu fiable et est rejetée par
un ensemble de chercheurs, dont certains sont ouvertement engagés politiquement,
au prétexte que le récit traditionnel a été récupéré par
les Sionistes pour justifier leur main-mise sur les terres des Arabes Palestiniens.
Le plus virulent de ces accusateurs est Keith Whitelam, de l'Ecole de Copenhague,
partisan d'une vision "biblique minimaliste", et dont l'ouvrage le
plus connu est "L'invention de l'Israël antique : le baillonnement
de l'histoire Palestinienne".
En Israël même, cette nouvelle école a trouvé un écho.
Israël Finkelstein, le directeur du Département d'Archéologie
de l'Université de Tel Aviv, avait commencé, il y a quelques
années, à lancer une théorie selon laquelle les récits
bibliques faisant de Jérusalem le siège d'une puissante monarchie
unifiée sous les règnes de David et Salomon étaient entièrement
faux. Ses affirmations, basées sur des méthodes scientifiques
qui lui faisaient dater l'importance de Jérusalem trois siècles
plus tard que le royaume de David, lui avaient valu les sarcasmes des archéologues
traditionnels. Mais son livre "La Bible révélée" se
retrouva sur la liste des best-sellers du "New York Times" et les
médias bienveillants en firent leur chouchou. Il concluait en affirmant
que, en supposant que David et Salomon aient bien existé, ils n'auraient été que
des roitelets de montagne et Jérusalem un pauvre village tribal. Il
prétendait que le mythe du roi David avait été créé par
une secte de prêtres désireux de se forger une histoire glorieuse.
Une erreur d'emplacement.
Mais les pourfendeurs de
l'histoire juive biblique se sont vu récemment
porter un rude coup lorsqu'une archéologue courageuse et enthousiaste
a entamé récemment de nouvelles recherches. Le docteur Eilat
Mazar, une autorité mondiale pour tout ce qui touche au passé de
Jérusalem, a fait quitter au roi David les pages de la Bible pour le
replacer dans le cours de l' Histoire. Les récentes fouilles entreprises
par Mme Mazar dans la cité de David, au sud du Mont du Temple, ont ébranlé le
monde de l'archéologie. Elle a en effet mis au jour un édifice
massif qui sommeillait là depuis 3000 ans et dont elle pense qu'il s'agit
du palais du roi David.
Pour Eilat Mazar, 48 ans,
directrice de l'Institut d'Archéologie du
Centre Shalem, cette découverte vient récompenser des années
d'efforts et de spéculations. Dès l'adolescence, elle était
plongée dans des ouvrages d'archéologie et travaillait en étroite
collaboration avec son grand-père, le celèbre archéologue
Benjamin Mazar à qui l'on doit d'avoir dirigé les fouilles du
mur méridional près du Kotel. Elle est titulaire d' un doctorat
en archéologie de l'Université Hébraïque de Jérusalem,
est l'auteur du "Guide complet des fouilles du Mont du Temple", et
a participé, dans les années 70 et 80 aux fouilles supervisées
par Yigal Shilo dans la Cité de David. Les découvertes importantes
faites sur ce site, en particulier un énorme mur désigné comme "la
structure en pierre à degrés" (dont Yigal Shilo pensait
qu'il s'agissait d'un mur de soutènement du palais royal de David ou
d'une partie de la citadelle jébuséenne qu'il avait conquise)
ont poussé Mme Mazar à continuer à chercher à localiser
le palais de David lui-même.
Certains archélogues
ont renoncé à chercher le palais
parce que, selon Mme Mazar, ils cherchaient au mauvais endroit. Ils pensaient
trouver le palais à l'intérieur des murs de l'antique cité jébuséenne
conquise par David et qu'il avait nommée " Ir David " (la
Cité de
David). La cité, bien que solidement fortifiée, soit par des
escarpements naturels, soit par des murailles, s'étendait sur une très
petite surface: quatre hectares et demi en tout. On ne trouva jamais trace
là du magnifique palais dont nous parle la Bible. De là à déclarer
que le royaume de David n'avait jamais existé, il n'y avait qu'un pas.
Mais Mme Mazar avait toujours
suspecté que le palais se trouvait à l'extérieur
de la cité originelle et se fondait sur la Bible pour cela. Lorsque
les Philistins apprirent que David avait été oint, ils se préparèrent à l'attaquer
pour s'emparer de lui. Ceci se passait après qu'il ait conquis la forteresse
de Sion, qui était le centre de la cité, et qu'il ait édifié son
palais. La Bible dit que, David l' ayant appris, " il descendit vers la
forteresse " (Samuel II, ch5, v17), ce qui suppose qu'il descendit de
son palais, qui se trouvait plus haut sur la colline que la citadelle/cité.
"Je me suis toujours demandé, dit Mme Mazar, d' où descendait-il
? Ce devait être de son palais au sommet de la hauteur, à l'extérieur
de la cité jébuséenne originelle". Elle dit n' avoir
jamais douté de son intuition quant à l'emplacement du palais.
Ce qu'elle a mis au jour est une section de mur très large, courant
d'ouest en est sur une longueur d'environ 30 mètres, le long des fouilles
actuelles (sous ce qui, jusqu'à cet été était le
lieu d'accueil des visiteurs de Ir David) et se terminant en un angle tournant
vers le sud, ce qui suppose qu'il s'agirait d'un très grand édifice.
Une scientifique, pas une philosophe.
On a retrouvé, dans la poussière entre les pierres, des fragments
de poterie datant du 11ème siècle avant l'ère chrétienne,
période pendant laquelle David établit sa monarchie. En se basant
sur le texte biblique et sur des preuves historiques, Mme Mazar pensait que
David avait construit son palais à l'extérieur des murailles
de la cité jébuséenne, fortifiée mais exiguë,
qui existait déjà 2000 ans auparavant. Et en fait, la structure
est bâtie au sommet de la colline, directement sur le roc, le long de
la limite nord de la cité, et sans aucun soubassement archéologique,
ce qui tendrait à prouver qu'il s'agit d'une extension vers le nord
de la limite septentrionale de la cité.
Ce qui a le plus étonné Mme Mazar, c'est à quel point
le bâtiment est proche de la surface: tout juste un ou deux mètres
sous terre. "Les sceptiques disaient: il y aura tellement de couches superposées
et de vestiges d'autres cultures. Cela ne vaut pas la peine de creuser, c'est
enfoui trop profondément !" J'ai été sidérée
de voir avec quelle facilité nous l'avons dégagé et à quel
point il était bien préservé, comme s'il avait attendu
3000 ans pour que nous le découvrions" dit-elle.
Mme Mazar se défend énergiquement d'être une sorte d'émissaire
divin grâce auquel se révèlerait l'éternité du
royaume de David. "Je suis une scientifique, dit-elle, pas une philosophe.
Ce qui m'impressionne, c'est combien ces structures complexes sont belles et
bien conservées, et comment elles ont pu être préservées
et protégées pendant autant de générations. En
fait, lorsque j'ai entrepris les fouilles, je m'était préparée à toutes
les éventualités. J'étais même prête à accepter
l'hypothèse de Finckelstein si les faits la confirmaient. Mais je suis
juive et israélienne et je ressens une grande joie lorsque la réalité sur
le terrain correspond aux descriptions de la Bible. De nos jours, il est de
bon ton de dire que David et Salomon n'ont jamais existé et qu'il n'y
a jamais eu de Temple ni de prophètes.Mais voilà que soudainement,
les pierres nous parlent ".
Les références bibliques
La Cité de David, qui s'étend au sud de la colline sur laquelle
les deux Temples se sont successivement élevés, est le véritable
cœur de Jérusalem . C'est à partir d'elle que la ville telle
que nous la connaissons aujourd'hui a grandi et s'est développée
au cours des siècles. Selon la tradition, le premier événement
important qui s'y soit produit fut la rencontre entre Abraham et Melchitsedek,
le roi de Shalem. Le roi David, guidé par une inspiration divine, choisit
cette ville pour en faire la capitale de son royaume unifié. Et plus
les archéologues mettent au jour des vestiges nombreux et les authentifient,
plus il est facile de se faire une idée du peuple qui vécut ici,
au cours de cette période-clé de l'histoire juive qu'est l'époque
du Premier Temple décrite par les Prophètes, et qui s'est déroulée
dans ces lieux-mêmes.
La Bible relate que David
fit venir le Tabernacle de Dieu dans cette Jérusalem
originelle et l'y installa de manière définitive. Il agrandit
la ville et en fit sa capitale spirituelle et économique. Selon la tradition
juive, il accomplit en cela la volonté divine d'établir une monarchie
spirituelle qui durerait jusqu'à la Rédemption finale.
"L'édifice que nous avons mis au jour est une construction complexe
qui a dû coûter une fortune. Quant aux dates, elles concordent,
dit Mme Mazar. C'est bien le genre d' entreprise que l' on est en droit d'
attendre d' un nouveau souverain qui veut faire de la ville qu' il a conquise
sa résidence permanente, et pour laquelle il nourrit des projets ambitieux
de développement."
D'après la Bible, le palais de David fut construit grâce aux
matériaux et aux ouvriers envoyés par Hiram, roi de Tyr, le souverain
phénicien de l'époque qui avait été son allié contre
les Philistins. Mme Mazar, dont les fouilles d'Achziv, sur la côte nord
d'Israël, ont fait une spécialiste en matière d'architecture
phénicienne, affirme que ce bâtiment porte la marque d'une construction
phénicienne qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans les collines de
Judée.
De nombreux détails
sur le palais de David nous sont fournis par la Bible elle-même. Il
fut construit par des maçons phéniciens
qui utilisèrent des cèdres du Liban et un type particulier de
maçonnerie en pierre ( Samuel II CH 5 V 11 et Chroniques I CH 14 V 1).
Des fragments de piliers et de chapiteaux décorés en pierre de
ce style furent découverts sur le site voici quelques années,
et c'est là l'un des indices qui ont poussé Mme Mazar à rechercher
le palais.
Le disque d'argile
Mme Mazar pense que le
palais a été habité par les rois
juifs jusqu'à la destruction du premier Temple, 450 ans plus tard. Pour
appuyer son propos, elle parle avec excitation d'un petit sceau en argile qu'elle
a découvert sur le site, par une étrange coïncidence, le
17 Tammouz, le jour du jeûne commémorant le siège de Jérusalem
avant sa destruction. C'est ce qu'on appelle une "bulle", un disque
d'argile portant, en caractères hébreux anciens, le nom de l'expéditeur
et qui était utilisé pour sceller le "courrier" écrit
sur papyrus. Cette bulle porte le nom de Yehou'hal ben Shelemiah* qui est mentionné aux
chapitres 37 et 38 du livre de Jérémie. Yehou'hal était
l'un des deux émissaires envoyés par le méchant roi Tzidkiyahou à Jérémie
pour lui demander de prier pour le peuple pendant le siège de Jérusalem
par Nabuchodonosor, roi de Babylone. Faisant volte-face, nous apprenons au
chapitre 38 que Yehou'hal était l'un des quatre ministres qui ont demandé au
roi de tuer Jérémie, arguant qu'il démoralisait la nation
assiégée par ses sombres prophéties de destruction.
La bulle trouvée sur le site du palais indique que le bâtiment était
habité par le roi, ou du moins par ses ministres, jusqu'à la
destruction de Jérusalem peu de temps après. En fait, on a retrouvé dans
ce qui pourrait être une des cours du palais, une citerne qui serait
peut- être le puits dans lequel Jérémie fut jeté (voir
Jérémie ch38, v6).
"Pour moi, c'est extraordinaire d'avoir trouvé cette bulle, dit
Mme Mazar. Yehou'hal n'est plus un simple nom dans le récit biblique,
un personnage dont j'aurais pu douter de l'existence. Il a réellement
existé. Nous avons sa "carte de visite"* . Le récit
dit la vérité. Il est très rare de trouver une confirmation
aussi précise du texte biblique."
(………)
Mme Mazar est fière de sa découverte, non pas pour la gloire
personnelle qu'elle lui a apportée, mais à cause de ce qu' elle
considère comme une validation de la Bible, qu'elle aime et respecte. "De
nos jours, l'approche universitaire du Tanach (la Bible) est que "ce n'est
pas vrai, à moins que vous ne puissiez prouver le contraire". Nous
devrions peut-être inverser les choses et dire que "c'est vrai, à moins
que vous ne puissiez prouver le contraire".
Trop de Bible ?
Il y a plus de dix ans
que Mme Mazar a émis une théorie quant à l'emplacement
du palais et a défendu sa position dans la "Revue d'Archéologie
Biblique". Des années de fouilles dans la Cité de David
sous la supervision de son mentor Yigal Shilo, décédé depuis,
et les trouvailles faites voici plusieurs décades par l'archéologue
anglaise Kathleen Kenyon, l'avaient convaincue qu'elle cherchait au bon endroit.
C' est le palais de David qui avait été le sujet de la dernière
conversation qu'elle avait eue avec son grand père , le célèbre
archéologue Binyamin Mazar, avant qu'il ne meure voici une dizaine d'années. "Kathleen
Kenyon a découvert les chapiteaux sculptés typiques du travail
de la pierre des Phéniciens, vois où elle les a trouvés
et commence à creuser à cet endroit", lui avait-il dit.
En dépit de la justesse de son hypothèse et de ses références,
elle ne put trouver aucun soutien financier, à croire que personne dans
le milieu universitaire ne tenait vraiment à mettre au jour le palais
de David. Cela aurait entraîné trop de complications politiques.
On peut le supposer lorsqu'on voit des archéologues sans tendance politique
particulière ne pas faire trop cas de découvertes qui pourraient être
considérées comme trop marquées par rapport à la
Bible ou à l' Histoire.
Tel est le cas, par exemple,
d'Adam Zertal, qui découvrit en 1983 un
autel sacrificiel monumental sur le mont Eval, la montagne citée dans
la Bible et sur laquelle Josué construisit un autel après que
les Hébreux eurent franchi le Jourdain. On trouva dans cet autel des
outils datant du 12 ème siècle avant l'ère chrétienne,
précisément l'époque où le peuple juif entra en
Terre Promise, et il correspondait aux descriptions de l'autel de Josué des
textes bibliques et rabbiniques. Mais au lieu de l'excitation qu'aurait dû susciter
cette découverte de première importance, les collègues
universitaires de Zertal ne firent aucun cas de sa trouvaille. Les plus virulents
accusèrent Zertal, un juif non-religieux né dans un kibboutz,
d'avoir des arrière-pensées politiques pour justifier les implantations
juives dans la région de She'hem (là où se trouve le mont
Eval).
Malgré cette apparente indifférence de la part du milieu universitaire,
le Centre Shalem a finalement décidé de subventionner les recherches
de Mme Mazar. Le Centre Shalem est un Institut de recherche situé à Jérusalem,
qui a récemment créé un département d'études
archéologiques et qui a été fondé par Roger Hertog,
un banquier d'affaires juif américain qui a déclaré au "NewYork
Times" qu'il commanditait les fouilles car il souhaitait encourager ce
qui pourrait être un support scientifique pour la Bible en tant que reflet
de l'histoire juive.
Yoram Hazony, le rédacteur-en-chef d' "Azure", une revue
publiée par le Centre Shalem, est très excité par les
résultats de Mme Mazar. "Nous ne voulons pas que cette découverte
soit mise au rencart, comme ce fut le cas pour Zertal, dit-il. Le message qu'il
avait reçu de ses collègues était : "Ce n'est pas
bon pour nous actuellement de faire des découvertes liées à la
Bible. Nous passerions pour des fanatiques messianiques et primaires".
Pour notre malheur, le milieu académique a beaucoup fait pour saper
la capacité des Juifs à savoir d'où ils viennent et quel
est leur passé. Nous voulons créer un environnement dans lequel
des chercheurs sérieux pourront poursuivre leurs travaux sans être
intimidés".
Des bulldozers sur le Mont du Temple
Mme Mazar s'inquiète
du fait que les trouvailles qui sont faites aillent de pair avec la destruction
de
nombreux objets.
En sa qualité de porte- parole du Comité contre le vandalisme
des antiquités du Mont du Temple, Mme Mazar a tenté, au cours
des six dernières années, d'alerter l'opinion mondiale sur les
déprédations commises par le Waqf , qui s'est donné pour
but de détruire tout vestige susceptible de prouver la souveraineté juive
sur Jérusalem, et qui n'a cessé de nier qu'il y ait jamais eu
un premier ou un second Temple sur ce site.
Selon les accords passés entre le gouvernement israélien et
le Waqf, à qui les Israéliens ont confié le contrôle
du Mont du Temple en 1967, les Arabes n'ont pas le droit d'y entreprendre de
travaux sans l'autorisation du Département Israélien des Antiquités
. On a cependant pu constater, au fil des années, que le Waqf n'a pas
respecté ce statu quo, notamment lorsqu'ils ont condamné la porte
de Hulda, qui donnait accès au Mont du Temple du côté sud
de la muraille, enterrant ainsi également les marches contiguës
et le pavement ancien, ou lorsqu'ils ont scellé une citerne souterraine
dont certains rabbins pensent qu'elle pouvait mener aux fondations du Temple.
La violation la plus grave
eut lieu en 1999, lorsque le Waqf passa au bulldozer les 6000 mètres carrés de l'esplanade du Temple avant d'en restaurer
le pavement. Tous les vestiges se trouvant sous la surface de l'esplanade furent
littéralement arrachés du Mont du Temple et jetés secrètement
en différents endroits de Jérusalem, essentiellement dans la
vallée du Kidron, à l'est de la Vieille Ville et dans une décharge
municipale.Plus d'une centaine de camions déversèrent ainsi clandestinement
leur chargement de gravats, de terre et d'objets anciens de toute sorte.
Tzahi Zweig, un étudiant en maîtrise du département d'archéologie
de l'Université Bar Ilan, attaqua nommément le Waqf lorsqu'il
découvrit des monceaux de fragments provenant du Mont du Temple dans
une décharge autour de Jérusalem et qu'il présenta ensuite,
lors d'une conférence à l'Université, quelques -uns des
objets qu'il y avait découverts. Son mentor, le professeur Gabriel Barkay
fit transférer un chargement de plusieurs dizaines de camions de ces "gravats" dans
un site situé près du Mont Scopus où des archéologues
et des volontaires continuent , jusqu'à ce jour, à dégager
d'importantes quantités d'objets intéressants datant des périodes
du premier et du second Temple.
Tout ce qui touche au domaine
des Antiquités, en Israël, est depuis
longtemps un sujet politiquement controversé, en raison de ses implications
religieuses et nationalistes. On ne sait pas à ce jour où tout
cela nous mènera, mais une chose est sûre : La découverte
de Mme Mazar a ébranlé le monde de l'archéologie.
Ainsi que l'écrit Yoram Hazony dans "Azure" : " Avons-nous
là une preuve absolue ? Non. Mais cela suffit à inverser la charge
de la preuve. Un professeur de l'Université Hébraïque de
Jérusalem, habituellement très réservé, Amihai
Mazar, qui est l'un des chercheurs les plus respectés dans le domaine
de l'archéologie biblique et l'auteur du manuel de base "L'archéologie
au pays de la Bible de 10 000 à 586 avant l'ère chrétienne",
a qualifié cette découverte de "quelque chose de miraculeux".
"Le lien intégral entre la terre et son histoire finira par être
reconnu, dit Mme Mazar. Et je suis heureuse à l'idée que j'y
serai un peu pour quelque chose".
Traduction et Adaptation de Monique SIAC
NB : * La "carte de visite" de Yehou'hal n'est pas la seule qui
ait été découverte au cours de la dernière décade,
ce qui ne fait qu' accréditer la véracité du récit
biblique quant à l'activité à la cour du roi avant la
destruction de Jérusalem. On a retrouvé dans un autre site de
fouilles voisin une cinquantaine de "bulles" enfouies sous les décombres
carbonisés de ce que l'on croit être un bâtiment public.
Le roi Nabuchodonosor avait incendié la ville, mais le feu a solidifié les
sceaux en argile comme s'ils avaient été cuits au four, ce qui
les a préservés et les a maintenus lisibles. Ils portent des
dizaines de noms hébreux, dont deux appartiennent à des personnages
de la Bible contemporains de Yehou'hal. L'un d'eux est Gemaryahou ben Shafan,
l'un des scribes du roi Yehoyakim, dans la chambre duquel Baruch ben Neria
avait lu les admonestations de Jérémie (Jérémie
ch36, v10). Le second nom est celui de Azaryahou ben Hilkiyahou, membre d'une
famille de grands prêtres qui officiaient avant la destruction de Jérusalem
(Chroniques I, ch9, v10).