Les femmes - y compris moi - essaient
régulièrement de réfréner
leur envie de faire du shopping sans vraiment de succès. Une stratégie
consiste à abandonner tout net, l’échec est pratiquement
garanti ! Une autre est d’utiliser le nouvel achat pour motiver un changement
de comportement - comme une perte de poids. Une nouvelle paire de chaussure
pour 5 kg perdus. Ce qui est en fait une version à peine plus sophistiquée
des bons points et des images.
Ensuite, nous avons recours aux
armes psychologiques. Ma préférée
est « J’ai juste besoin de … » « J’ai juste
besoin d’une jupe noire pour compléter ma garde-robe. » (Bien
qu’étant entourée d’adolescentes, j’ai vite
pu me rendre compte de la multiple variété de jupes noires sur
le marché !) « J’ai juste besoin d’une paire de chaussures
beiges à talon. » « Juste un foulard pour assortir à ma
tenue. » « Un bracelet pour porter tous les jours. »
Sauf que bien sûr, cela ne marche pas. Nous ne sommes jamais satisfaites
de la quantité de vêtements que nous possédons, de la taille
de nos maisons, ni de l’ampleur et de la fréquence des cadeaux
que Dieu nous fait.
La mémoire de Dayénou est encore fraîche dans nos esprits.
C’est une leçon que nous devrions nous répéter continuellement.
Aurait-il suffi que le Tout-Puissant nous fasse sortir d’Egypte, s’Il
n’avait pas ouvert la Mer Rouge ? Tout comme nos ancêtres dans
le désert, nous nous plaignons constamment, nous sommes insatisfaits
et attendons le prochain miracle pour être heureux et remercier le Tout-Puissant.
A l’image de notre garde-robe, nous avons l’impression que nos
vies sont incomplètes et attendons d’être pleinement satisfaits
pour exprimer toute notre gratitude.
Bien sûr, Dieu a été bon pour moi, mais si seulement Il
pouvait … augmenter mon compte en banque, redécorer ma maison,
faire rentrer mon fils dans une bonne école, trouver un bon parti pour
mes enfants, augmenter leurs comptes en banque … Faut-il déjà être
reconnaissant ?
Dieu n’a pas besoin de nos prières. Et Il n’a pas « de
frissons de plaisir » quand nous Lui témoignons notre gratitude.
Nous le faisons uniquement pour nous. Nous devons reconnaître Ses bienfaits
et Lui exprimer nos remerciements, pour deux raisons :
1. Si nous vivons dans l’attente permanente de quelque chose de nouveau
et de meilleur, en ignorant la leçon de Dayénou, nous ne serons
jamais heureux. Même si nous obtenons ce que nous voulons (ou pensons
vouloir), nous ne serons pas heureux, parce que nous aurons déjà commencé à désirer
autre chose pour parfaire notre bonheur. La bonne attitude est de profiter
de l’instant présent. L’instant que Dieu a créé spécialement
pour nous et que nous devons saisir.
2. Si nous ne parvenons pas apprécier ce que nous avons, notre vie
risque d’être compromise. Si nous ne sommes pas capables d’apprécier
les cadeaux que Dieu nous fait, comment pouvons-nous apprécier ceux
que nous font notre époux, nos parents, nos amis, nos enfants ... ?
Sommes-nous capable de donner ? De nous soucier d’autrui ? D’avoir
des relations enrichissantes avec les personnes de notre entourage, si nous
n’apprécions pas ce qu’ils font pour nous ? Nous envions
parfois ceux qui reçoivent, mais voulons-nous être comme eux ?
Sont-ils parfaitement épanouis ? La reconnaissance est la clef de voûte
de toute relation. Sans elle, la vie ne parle que de « moi » de
la façon la plus repoussante.
Bien des fois, nous avons tendance à être égocentriques
et accapareurs. Nous tendons à manquer de gratitude. Et à cause
de cela, nous risquons de passer à côté de beaucoup de
joies et de manquer de tranquillité. Nous sommes toujours en train d’attendre
le prochain miracle, cette chose magique qui nous garantira une satisfaction
et un plaisir éternel. Nous attendons ce « et ils furent heureux
pour toujours ».
Pas besoin d’attendre, nous pouvons le créer.
N’est-il pas temps pour nous de dire « Assez- Dayénou » ?
Traduction et Adaptation de Tsiporah Trom