Dans sa longue harangue, Moise rappelle ici que pendant les quarante années de leur séjour dans le désert, nos ancêtres ont été redevables de leur nourriture à D.ieu.
C'est lui qui, journellement, leur fournissait la manne; c'est donc bien grâce à sa bienveillance et à sa sollicitude qu'ils avaient pu manger normalement et à leur faim sur ces terres arides.
Chaque matin ils avaient senti, en allant recueillir sous la rosée la nourriture céleste, que c'était bien l'Eternel qui la leur avait préparée. journellement ils avaient eu de la sorte l'occasion de lui exprimer leur reconnaissance.
II allait en être tout autrement maintenant. Ils allaient pénétrer en Canaan, sur une terre de culture où dorénavant, il leur faudra tirer leur nourriture de la terre par leur effort personnel. Certes "ils ne manqueront de rien", dit l'Eternel, car le pays est arrosé, fertile, produisant de riches récoltes. Mais ils ne pourront en profiter que dans la mesure où ils travailleront la terre. II ne pourra plus être question de " recueillir la manne ", si auparavant on n'a pas labouré, semé, arrosé, moissonné, etc.
Cette nouvelle situation recelait un danger contre lequel Moise tient à mettre en garde les enfants d'Israël. Il se peut que, dans ces conditions, ils en arrivent à " oublier D.ieu " et à se dire : " C'est ma propre force, c'est le travail de mes bras, qui m'a valu toute cette richesse ". Il se peut qu'ils s'attribuent à eux-mêmes toutes leurs réussites et en arrivent à méconnaître la part de D.ieu dans le résultat de leurs efforts.
Aussi, Moïse tient-il à signaler que, même lorsqu'il peut sembler que D.ieu n'intervient pas directement - comme ce fut le cas dans le désert -dans la fourniture de notre nourriture quotidienne, il est en vérité à nos côtés pour nous faire prospérer et réussir. II est donc indiqué que nous tenions à l'en remercier.
On a trop tendance à croire qu'il est normal que chaque être vivant trouve sa part quotidienne de nourriture. II devrait certes en être ainsi, mais malheureusement ce n'est pas le cas et le nombre des hommes affamés - et qui meurent de faim ! - à travers le monde est extrêmement grand. Nombreux sont ceux qui, malgré un travail dur et pénible, n'arrivent pas à manger convenablement ni à nourrir leur famille.
Si nous avons le bonheur de manger à notre faim, sachons ne pas oublier celui qui nous a permis de nous rassasier et prions et agissons pour que de moins en moins d'hommes soient tiraillés par la faim.
QUESTIONS
I) De quelle façon rappelons-nous tous les vendredis soirs que l'Eternel a accordé la manne à nos ancêtres ?
2) L'Eternel n'aurait-il pas dû continuer à envoyer la manne, même en Canaan ?
3) De quelle manière l'Eternel a-t-il sa part dans la réussite de nos efforts ? Donnez plusieurs exemples différents.
4) Comment les BIKOURIMES , les prémices, étaient-ils une façon de remercier D.ieu pour la réussite de la récolte ?
5) De nos jours, comment pouvons-nous marquer à l'Eternel notre gratitude pour la nourriture quotidienne qu'il nous accorde ?
6) Quelle obligation religieuse déduisons-nous du verset ci-dessus encadré ? Quand devons-nous observer celle-ci ?
7) Que peut-on, que doit-on faire pour que tous les hommes puissent manger à leur faim ?