Nous devons être vigilants à ne pas vivre notre judaïsme comme des robots. Mener une vie à la façon de machines empêche notre développement spirituel. Il faut avant tout savoir en quoi nous sommes Juifs et pourquoi nous croyons ce que nous croyons.

Il nous incombe de passer du temps et de fournir des efforts pour comprendre et pour consolider notre foi dans la Torah et le judaïsme. La Paracha de Behar nous offre cette possibilité. Elle débute ainsi : “D.ieu s’adressa à Moïse au Mont Sinaï en lui disant…” (Lévitique [Vayikra] 25:1)

Vient ensuite une description des lois de la chemita, le repos de la terre pendant l’année sabbatique. Rachi sur place pose une question évidente. D’habitude, D.ieu présente une série de lois qu’Il formule à Moïse sans faire mention du lieu où Moïse se trouve à cet instant. Pourquoi le verset précise-t-il ici que D.ieu s’est adressé à Moïse au Mont Sinaï ? En outre toutes les lois n’ont-elles pas été énoncées au Sinaï ?

Rachi répond que cette manière originale d’écrire nous délivre un enseignement : de la même manière que toutes les lois de l’année sabbatique ont été énoncées au Sinaï, toutes les lois de la Torah, dans tous leurs détails, ont été transmises au Sinaï.

Mais vue sous un angle différent,  la question demeure: Pourquoi les lois de la chemita ont-elles été choisies pour véhiculer ce concept et non une des autres mitzvot?

La réponse nous mène à une discussion des plus intéressantes sur la question des raisons de notre croyance en D.ieu et en Sa Torah qu’Il nous a transmise au Mont Sinaï. Les lois de la Torah nous indiquent clairement qu’un être humain n’aurait pas été capable d’inventer le judaïsme ni d’écrire la Torah.

Les lois de la chemita paraissent irrationnelles : c’est un attribut caractéristique de son origine divine. Un être humain serait-il en mesure de rédiger des lois qui paraissent impossibles à accepter et à respecter ? Les lois de la chemita ordonnent au peuple juif de s’abstenir de tout travail agricole chaque septième année (Lévitique [Vayikra] 25:1-24). Tous les cinquante ans est observée l’année appelée Yovel, le Jubilé, au cours de laquelle il faut également s’abstenir de travailler la terre. En clair, les travaux agricoles de toutes sortes sont interdits pendant la quarante-neuvième et la cinquantième.

Pourquoi un être humain inventerait-il une loi aussi dénuée de sens ? Cela revient à ordonner au peuple de mourir de faim tous les sept ans.

Et pourtant l’Auteur de la Torah va encore plus loin. Lorsqu’il apprendra ces lois, le peuple sera inquiet et tourmenté. Il demandera : “Comment survivrons-nous pendant la septième année ?” (Lévitique [Vayikra] 25:20). C’est pourquoi l’Auteur, donne une garantie. Il promet que la sixième année bénéficiera d’une bénédiction particulière produisant ainsi une récolte double qui pourvoira à la fois aux besoins de la sixième et de la septième année.

Un être humain est-il capable de tenir une telle promesse ? Si une sixième année devait ne pas apporter sa double récolte, le peuple se rendrait compte qu’il s’agit d’un mensonge. Les hommes penseraient que la Torah a été crée par un être humain et non par Dieu. Si un être humain avait véritablement inventé la Torah, pourquoi introduirait-t-il une loi susceptible de réduire à néant son système de religion ? Existe-t-il une telle loi dans une autre religion qui prendrait le risque de s’exposer au mensonge et à l’absurdité ? Seul D.ieu peut être l’auteur des lois de la chemita.

Il existe une autre loi qui prouve de la même manière que seul D.ieu peut être l’auteur de la Torah et non un être humain. Trois fois par an, tous les hommes juifs ont l’obligation de se rendre au Temple de Jérusalem. On appelle cette loi “Chaloch Régalim”, le pèlerinage des Trois Fêtes.

L’accent est mis ici sur un phénomène préoccupant. Les Moabites patientaient le long de la frontière d’Israël pour éradiquer la nation juive. Les Ammonites, les Philistins et les Amalécites guettaient eux aussi une occasion d’envahir le pays. Est-il rationnel d’ordonner aux hommes de quitter leurs maisons à l’unisson, abandonnant ainsi leurs villes au risque d’une destruction totale, par leurs ennemis ?

L’Auteur de la Torah rassure le peuple en lui offrant cette garantie : tant qu’ils sont à Jérusalem, on ne portera pas atteinte à leurs maisons, leurs champs ou leurs animaux et tous leurs biens (Exode [Chemot] 34:24). Quel être humain peut-il assurer une telle garantie ? Dès la première attaque ennemie la loi et très probablement la religion elle-même seront réduites à néant. Quel être humain pourrait-il être l’auteur d’une loi qui livre son peuple entre les mains de leurs ennemis ?

Mais si D.ieu l’a écrite, c’est que c’est possible. Il peut donner la garantie que les ennemis ne viendront pas attaquer.

Une personne sensée, faisant usage de sa raison, peut-elle arriver à la conclusion qu’un être humain ait rédigé les lois de l’année sabbatique et du pèlerinage des Trois Fêtes ? On ne peut résolument comprendre ces lois qu’en partant du principe qu’elles ont été créées par Dieu.

Les Juifs fidèles proclament depuis 3000 ans que D.ieu s’est révélé au Mont Sinaï et a offert la Torah au peuple juif. Une étude honnête fait apparaître de nombreux facteurs qui viennent accréditer cette croyance traditionnelle. L’explication des lois présentées ci-dessus fait partie de ces facteurs.

Croire en la vérité de la Torah n’est nullement irrationnel. Nous ne faisons pas preuve d’un excès de croyance. La foi que nous avons que D.ieu est l’auteur de la Torah est fondée sur la raison. Il nous suffit d’étudier pour s’en rendre compte : nous verrons alors clairement et nous verrons ce qui fait que les voies du Judaïsme sont vraies, uniques et magistrales.