L’Eternel dit à Avram : "Va pour toi (hors) de la terre,
de ton pays natal et de la maison de ton père vers la terre que je te
montrerai. Je ferai de toi une grande nation, Je te bénirai et J'agrandirai
ton nom; tu seras une bénédiction. Je bénirai ceux qui
te bénissent et ceux qui te maudissent, Je les maudirai; et elles seront
bénies par toi toutes les familles de la terre." (Genèse
12:1-3)
La parasha Lekh Lekha commence par un ordre Divin donné à Avraham.
Avec cette révélation, le peuple Juif prend naissance.(1) Ce
commandement est aussi répertorié comme faisant partie des dix épreuves
que Avraham a subies.(2) Avec foi et confiance en D.ieu, Avraham entreprend
son voyage :
Avram prit Saraï sa femme, Loth le fils de son frère, toutes leurs
possessions qu’ils avaient amassées, et les âmes qu’ils
avaient faites à Haran; ils sortirent pour aller vers la terre de Canaan;
et ils arrivèrent en terre de Canaan. (Genèse 12:5)
Presque immédiatement, on nous dit qu’une famine ravage le pays.
Avraham reprend la route et se dirige vers l’Egypte.
Il y eut une famine dans le pays et Avram descendit vers
l’Egypte pour
y séjourner là-bas car la famine était sévère
dans le pays. Ce fut lorsqu’il fut proche d’arriver en Egypte,
il dit à Saraï sa femme : "Voici, je t'en prie, je sais que
tu es une femme de belle apparence. Lorsque les Egyptiens te verront, ils diront
: "c'est sa femme!", et ils me tueront, mais toi ils te laisseront
la vie sauve. Dis, je t'en prie, que tu es ma sœur afin qu'il m'arrive
du bien pour toi et je vivrai grâce à toi. Ce fut lorsque Avram
vint vers l'Egypte, les Egyptiens virent la femme car elle était très
belle. (Genèse 12:10-14)
DIFFICILE A COMPRENDRE
Il nous est difficile de comprendre comment Avraham a pu quitter Canaan pour
l’Egypte, ignorant ainsi l’ordre divin de vivre en terre de Canaan.
La position compromettante dans laquelle Sarah est sciemment placée
est encore plus difficile à comprendre. Elle va à l’encontre
des fondements éthiques, religieux et moraux. Un des grands commentateurs,
Rav Moshé Alshekh, pose la question ainsi:
Comment un homme comme Avraham peut-il élaborer un plan qui lui permettrait
de sauver sa vie, en laissant Sarah, qui était plus grande que lui en
prophétie, être souillée par des païens, elle, étant
une femme mariée. Pourtant, l'adultère est une des sept lois
Noa'hides, et Avraham était quelqu’un qui observait (même)
Erouv Téhoumin ! (12:10-13)
Le Alshekh Hakadosh semble étonné et choqué du comportement
d’Avraham (et, si je ne me trompe pas, sa remarque contient également
un soupçon de sarcasme et de cynisme). Comment un géant spirituel
comme Avraham, un homme qui a su découvrir seul l’existence de
D.ieu, un homme qui a adhéré à la Torah toute entière,
y compris dans ses moindres détails halakhiques, comment a-t-il pu se
rendre coupable d'un comportement si peu moral? Pour sauver sa propre peau,
il était prêt à voir sa femme convoitée et capturée
par l’ennemi.(3)
Il ne semble pas convenable de douter ainsi d'un homme comme Avraham. Néanmoins
Na'hmanide - mieux connu sous le nom de Ramban – pose cette question,
en la formulant bien sûr avec toute la retenue nécessaire :
Et sache qu'Avraham a fait une grande faute par inadvertance,
en plaçant
sa femme la sainte dans une situation qui pourrait l'entraîner à fauter,
et ce, parce qu’il avait peur d’être tué... De même,
quitter la terre (d’Israël) à cause de la famine, alors qu’il
avait reçu l’ordre de s’y rendre, était une faute,
car malgré la famine, D.ieu l'aurait sauvé de la mort. À cause
de cet acte, il a été décrété que ses descendants
seraient exilés en Egypte entre les mains de Pharaon. (4) (Ramban Béréshit
12:10)
La position de Ramban est claire
: la décision d'Avraham de quitter
Israël était une erreur, tout comme l’était son attitude
vis-à-vis de Sarah.(5) Le Ramban parle des conséquences de ces
actions pour les générations futures : les enfants d'Avraham
seront condamnés à retourner sur la terre qu’Avraham avait
choisie en quittant Canaan: l’Egypte.
UNE REGLE GENERALE
C'est un principe fondamental qu’utilise le Ramban dans son commentaire
sur la Torah : 'Maassé Kol Nidré Simane Labanim', 'les actions
des pères
sont un signe pour les enfants'.(6) Le Ramban avait déjà observé au
début de cette parasha que l'arrivée d'Avraham à Shekhem
a libéré l’Energie spirituelle qui a permis à ses
petits-fils Lévi et Shimone de prendre possession de Shekhem, première
conquête des enfants d'Israël en Terre Sainte.
Ce concept apparaît également
dans le Midrash :
"
Il a construit là-bas un autel pour D.ieu" (Genèse12:7).
Rabbi Eleazar a dit : "il a construit trois autels : un pour qu’il
y ait de bonnes nouvelles en Israël, un pour qu’on puisse en prendre
possession et un troisième pour que ses descendants ne tombent pas (à Aï).
(Midrash Rabba - Béréshit 39:16)
IMPACT SUR ISRAËL
Ce Midrash nous montre que les actions d’Avraham auront des répercussions
sur ses descendants. De la même façon, le Midrash nous enseigne
que le parcours d’Avraham en Israël puis en Egypte aura des conséquences
sur les générations futures :
Rabbi Pin'has a commenté au nom de Rabbi Hochaya : "Le Saint béni
soit-Il, a dit à notre père Avraham, 'Va et trace le chemin pour
tes enfants'. Car tu remarqueras que tout ce qui est écrit au sujet
d’Avraham, est écrit au sujet de ses enfants :
Concernant Avraham il est écrit : Il y eut une famine dans le
pays (ibid. 10)
Concernant Israël il est écrit, car ces deux années
il y eut la famine dans le pays. (ibid. 45:6)
Avraham : Et Avram descendit en Egypte pour y séjourner. (ibid.12:1)
Israël : Et nos pères sont descendus en Egypte. (Les Nombres
20:15)
Avraham : pour y séjourner;
Israël : nous sommes venus pour séjourner dans le pays. (Genèse
47:4)
Avraham : Car la famine était sévère dans le pays;
Israël : Et la famine était sévère dans le
pays. (ibid. 43:1)
Avraham : Ce fut lorsqu’il fut proche (hikriv);
Israël : Et Pharaon fit approcher (hikriv) (Exode 14:10). (et non Pharaon
s’approcha, 'karav' )
Avraham : Et ils me tueront, mais toi ils te laisseront la vie sauve
(Genèse12:14);
Israël : Tout fils qui naîtra, vers le fleuve vous le jetterez,
et toute fille vous lui laisserez la vie sauve. (Exode 1:22)
Avraham : Dis, je t’en prie, que tu es ma sœur afin qu’il
m’arrive du bien;
Israël : D.ieu fit du bien aux sages-femmes. (ibid. 20)
Avraham : Ce fut lorsque Avram vint vers l’Egypte;
Israël : Et voici les noms des enfants d'Israël qui sont
venus en Egypte. (ibid. 1)
Avraham : Et Avram était très riche en bétail, en argent
et en or. (Genèse 13:2)
Israël : Et Il les fit sortir avec de l’argent et de l’or.
(Psaumes. 105:37)
Avraham : Et Pharaon ordonna à son sujet à des hommes et ils
le renvoyèrent;
Israël : L’Egypte pressa le peuple pour aller vite, pour
les renvoyer. (Exode 12:33)
Avraham : Il alla dans ses voyages (Genèse 13:3);
Israël : Ce sont les voyages des enfants d'Israël. (Nombres
33:1)
(Midrash Rabba - Béréshit 40:6)
Nous voyons que "l’histoire se répète". Tout
ce qui est arrivé à Avraham, arrive de nouveau à ses enfants.
Cependant, le Ramban explique que ce n'est pas simplement un phénomène
historique : ce sont les actes d’Avraham qui en réalité déterminent
l'avenir. Si Avraham quitte la terre d'Israël et voyage en Egypte, ses
enfants seront destinés à vivre des expériences similaires.
Dans un monde idolâtre, Avraham est un anticonformiste dont chaque action
crée des réalités spirituelles qui se répéteront.
DRESSER LA TRAME
Si c'est ainsi, notre question de départ se trouve renforcée.
Comment Avraham a-t-il pu choisir d’abandonner Israël, de quitter
la Terre Promise, et de permettre ainsi l’exil de ses descendants? En
outre, sa surprenante décision envers Sarah, crée la possibilité que
d’autres femmes juives soient capturées dans le futur.
Toutefois, supposons que l'exil
en soi était inévitable, indépendant
des actions d’Avraham, et que la seule chose déterminée
par Avraham était que l'exil eut lieu en Egypte et non ailleurs.(7)
Ainsi nous allons trouver dans les actions d’Avraham, des conséquences
non pas néfastes mais salutaires : quand Pharaon prend Sarah dans son
palais, il est frappé de plaies, tout comme ses descendants le seront.
Lorsque Avraham quitte l’Egypte, il emporte avec lui une grande richesse,
tout comme ses descendants à la fin de l’exil.
L’Eternel frappa Pharaon de grandes plaies, et (ainsi que) sa maison, à cause
de Saraï, la femme d’Avram. Pharaon appela Avram et dit : "Que
m'as-tu fait? Pourquoi ne m'as-tu pas dit qu'elle est ta femme? Pourquoi as-tu
dit : "elle est ma sœur", et je l'ai prise pour moi comme femme?
Et maintenant voici ta femme, prends (la) et va"! Et Pharaon ordonna à son
sujet à des hommes et ils le renvoyèrent avec sa femme et tout
ce qu’il avait. Avram monta d’Egypte, lui, sa femme et tout ce
qu’il avait, et Loth avec lui, vers le sud. Et Avram était très
riche en bétail, en argent et en or. (Genèse12:17-20,13:1-2)
C’est le zohar qui établit la relation entre ces évènements
et la sortie d’Egypte :
Rabbi Isaac a dit : "Malheur aux pécheurs du monde qui ne connaissent
pas et n'observent pas le travail du Saint Béni soit-Il, ils n’admettent
pas non plus que tout ce qu’il y a dans le monde vient de D.ieu, qui
sait dès le début ce qui arrivera à la fin, comme il est écrit
: "déclarant la fin depuis le commencement" (Isaïe 46:10).
Il regarde en avant et dresse la trame maintenant pour des événements
qui se dérouleront dans un avenir éloigné. Ainsi, si Saraï n’avait
pas été prise par Pharaon, il n'aurait pas été touché par
des plaies et c'était sa punition qui a permis une punition semblable
pour les Egyptiens. Le mot 'grand' est utilisé ici pour les plaies infligées à Pharaon
et aussi pour les "signes et les merveilles que D.ieu a placés
sur l'Egypte" (Deut. 6:22), pour indiquer qu'ici, comme là-bas,
il y a eu dix plaies, et que de la même façon qu’Il a réalisé des
merveilles pour Israël la nuit, Il a également réalisé des
merveilles pour Saraï la nuit." (zohar Béréshit
82a)
LA FIDÉLITÉ DE
SARAH
La fidélité de Sarah au palais a créé la possibilité pour
des générations futures de femmes Juives de rester fidèles.
Rabbi Abba ben Kahana a dit : "Sarah est descendue en Egypte et s'est
préservée de l'adultère, et toutes les femmes se sont
préservées par son mérite. Joseph est descendu en Egypte
et s'est préservé de l'adultère, et tous les hommes se
sont préservés par son mérite". Rabbi Pin'has a dit
au nom de Rabbi 'Hiya : "ce refus d'adultère était en soi
un mérite suffisant pour permettre aux Israélites d'être
libérés d’Egypte". (Midrash Rabba - Cantique
des Cantiques 4:12)
Selon cette approche, notre question de départ disparaît : Avraham
avait confiance en la grandeur de Sarah. Il reconnaissait qu'elle était,
en effet, plus grande en prophétie que lui, comme le Alshekh l’a
indiqué plus haut. C’est pourquoi, il savait qu’elle serait
certainement protégée des avances lubriques de Pharaon.
Avraham
n'avait pas autant confiance en son propre mérite. Le zohar explique
que lorsque Avraham regardait Sarah et observait sa beauté, il voyait
bien plus qu’une belle femme - il voyait la Présence Divine, la
Chekhina :
Une autre explication : lorsque Avram a dit 'Voici,... je
sais', en fait, il a vu avec elle la Chekhina. C'est pourquoi il avait
confiance et
a
dit : "Elle
est ma sœur". Ceci a un double sens, l'un littéral et l'autre
allusif, comme il est écrit : "Dis à la Sagesse, tu es ma
sœur" (Proverbes 7:4)... "Afin qu'il m'arrive du bien pour toi" :
ces mots étaient adressés à la Chekhina, comme pour dire
: 'Grâce à toi, D.ieu me fera du bien, et mon âme vivra
grâce à toi'. Parce qu'à travers elle (la Chekhina), l'Homme
s'élève et sera méritant d'entrer dans les chemins de
la vie... Rabbi Yessa a dit : "Avram savait que tous les Egyptiens étaient
pleins de débauche. Cela peut donc sembler surprenant qu'il ne soit
pas inquiet pour sa femme et qu'il n'ait pas fait marche arrière sans
entrer dans le pays. Mais la vérité est qu'il a vu avec elle
la Chekhina (et était donc confiant)... (zohar, Béréshit,
81b-82a) (8)
Il y a cependant un autre aspect qui doit être examiné. Nous savons
qu'en vertu de l'exil le nombre de Juifs a considérablement augmenté,
passant d’une tribu à une nation puissante.(9) Si l'expérience
de l’exil est le catalyseur ayant permis au peuple de devenir innombrable,
alors aller en Egypte aiderait Avraham et Sarah "à fructifier et à se
multiplier" dans le microcosme.
Les dynamiques précises de cette idée sont élégamment
décrites par le Or Ha'haim Hakadosh.(10) Nous savons que la terre d'Egypte
est qualifiée dans différents passages bibliques comme étant
une terre de grande débauche.(11) Il semble étrange qu'Avraham,
qui était sûrement conscient de cela, poursuive son voyage et
ne choisisse pas un refuge plus sûr. Nous pourrions supposer que seule
l’Egypte disposait de nourriture, comme ce fut le cas plus tard dans
le récit de Joseph.
UN PLAN TRES INHABITUEL
Le Or Ha'haim avance
une autre théorie : Avraham voulait que Sarah soit
capturée! La Torah enseigne que lorsqu’une une femme s’isole
avec un homme autre que son mari et que ce dernier l'a mise en garde contre
un tel isolement, elle prend le statut d'une femme soupçonnée
d'adultère - sotah. La Torah décrit les épreuves qu'elle
doit alors subir. Si en fait, la femme était déclarée
innocente aux termes de ces épreuves, la Torah dit :
Et si la femme ne s’est pas rendue impure, et qu’elle est pure,
elle sera innocentée et enfantera une descendance. (Nombres
5, 28).
La récompense pour la fidélité est la procréation.
C’était, selon le Or Ha'haim Hakadosh, le plan d'Avraham : En
allant vers un endroit connu pour son immoralité, il savait que les
Egyptiens prendraient Sarah. Il l’a mise en garde de ne pas s’isoler
avec le roi. Avraham savait que Sarah resterait fidèle à son époux
et pourrait ainsi recevoir sa récompense : un enfant. Avraham et Sarah
devinrent "nombreux" grâce à ce plan. Le Or Ha'haim
décrit la puissance spirituelle libérée ici comme étant
la force qui, dans l'avenir, va permettre aux Juifs de devenir "nombreux" durant
leur exil en Egypte.(12)
Rabbi Isaac a dit : il est écrit "Et si la femme ne s’est
pas rendue impure, et qu’elle est pure, elle sera innocentée et
enfantera une descendance." (Nombres 5, 28). Alors cette femme [Sarah]
qui était entrée dans la maison de Pharaon et dans la maison
d'Avimelekh et qui est sortie pure, ce n'était que son droit qu'elle
ne soit pas oubliée." (Midrash Rabba - Béréshit
53,6)
Nous voyons qu'Avraham et Sarah étaient plus que de simples individus
: leurs actions et interactions inspirent des générations de
Juifs. Lorsqu'on dit 'Maassé Kol Nidré simane labanim', les
actes des pères
sont un signe pour les enfants, il ne s'agit pas de dire simplement que leur
comportement est une référence, un exemple à suivre. C'est
beaucoup plus que cela : leur comportement a créé la puissance
spirituelle des générations suivantes. Il a libéré une énergie
qui animera leurs descendants et qui les placera dans des situations similaires
jusqu'à la fin de l'histoire du monde.
NOTES
1)Le moment précis de la création du peuple Juif pourrait être
débattu. Il n’est pas clair si Avraham doit être étiqueté "Juif" ou "Proto-juif".
(Je reconnais la difficulté anachronique dans le mot "Juif" -
je l'emploie en l'absence d'un meilleur terme et dans son sens générique). "L'expérience
Juive" commence Bibliquement avec ce verset, tandis que Midrashiquement,
le commencement du Judaïsme se trouve dans la parasha précédente,
quand Avraham gagne sa réputation d’iconoclaste. L'expérience
Juive de séparation, d'être le Ivri (l’Hébreu) - l'individu
ou la nation de l'autre côté de la rivière - commence ici.
Cet isolement a été l'expérience Juive pour des millénaires.
2)Pour la source des dix épreuves, voir Kol Nidré 5:3. Midrash
Rabba Exode 15:27 connecte les dix épreuves aux dix plaies que subirent
les Egyptiens. De même, dans le Midrash Rabba - Exode 44:4, Moshé a
utilisé le dix dans sa plaidoirie pour sauver les Juifs, après
la faute du Veau D'or. "Moshé a plaidé : ' Maître de l'Univers! Pourquoi
es-tu en colère contre Israël?' ' Parce qu'ils ont détruit
le Décalogue' répondit-il. 'Bien, ils possèdent une source
dont ils peuvent faire le remboursement' insista-t-il. 'Quelle est cette source?'
demanda-t-Il. Moshé a répondu : 'Rappelle-Toi que Tu as éprouvé Avraham
avec dix épreuves et ainsi, laisse ces dix [épreuves servir de
compensation] pour ces dix [commandements cassés]'. C'est pourquoi il
a dit : Rappelle-toi Avraham, Isaac et Israël". L'identification
Midrashique des dix épreuves n'est pas unanime. Selon certaines sources,
la famine qui a précipité le voyage d'Avraham en Egypte et l'épreuve
de Sarah dans la maison de Pharaon, sont deux épreuves distinctes. Dans
d'autres sources, aucun de ces événements n'est inclus dans les
dix épreuves.
3)Voir Torah Shelema, Lekh Lekha note 145 où l’on évoque
les implications halakhiques.
4)Le Ramban ne déclare pas que c'était la cause de l'exil, mais
plutôt que c'était la cause de l'exil en Egypte et chez Pharaon;
les actions d'Avram ont dicté la nature de l'exil, pas le fait même
de l'exil ni la nécessité de l'exil. Voir les notes par Rav Khavel
dans son édition du Commentaire du Ramban.
5)Le Maharal n'est pas d'accord avec cette position : si ce comportement était
si problématique, pourquoi Avraham répéterait-il cette
stratégie dans ses transactions avec Avimelekh? Voir Gvourot Hashem
chapitre 9. D'autres affirment que le départ d'Avram d'Israël et
l'épreuve de Sarah dans la Maison de Pharaon sont des tests pour lesquels
Avraham sera par la suite récompensé. Voir Torah Shelema Lekh
Lekha note 130.
6)Le Rav Soloveitchik a une fois décrit cette idée avec la formulation
suivante: "l'histoire juive c’est le destin Juif".
7)L'exil réel était lié à d'autres événements,
la seule chose qui a été décidée là était
le lieu - l'Egypte.
8)Le zohar décrit d'autres parallèles entre la Chekhina
et Sarah : "Assurément, D.ieu est un bouclier pour les justes pour
ne pas les laisser entre les mains des hommes et ainsi D.ieu a protégé Avram
pour que les Egyptiens ne puissent pas faire de mal à lui et à sa
femme. Parce que la Chekhina n'a pas quitté Sarah toute cette nuit.
Quand Pharaon a essayé de s'approcher d'elle, l'ange est venu et l’a
frappé. Chaque fois que Sarah disait "frappe", il frappait
et entre-temps Avram était convaincu que D.ieu ne permettrait pas qu’on
fasse du mal à Saraï, comme il est écrit, les justes sont
hardis comme un lion (Proverbes 28:1). C'est une des dix épreuves qu'Avram
a subies sans se révolter contre D.ieu. Rabbi Isaac a dit que D.ieu
s'est intentionnellement abstenu de dire à Avram de descendre en Egypte,
et lui a permis d'y aller de sa propre initiative, afin que les gens ne puissent
pas dire qu'après l’avoir envoyé là-bas Il lui a
causé des ennuis à travers sa femme." (zohar, Béréshit,
1-82a).
9)Voir Torah Shelema Lekh Lekha note 135.
10)Or Ha'haim Hakadoch sur le verset 12:13.
11)Voir par exemple Lévitique 18:3, et Midrash Tanhouma sur ce verset,
qui explique qu'Avraham avait peur des Egyptiens pour cette raison et a donc
caché Sarah dans une boîte - (similitudes avec Dina).
12)Selon le Pessikta Rabbati, section 43, Hanna avait élaboré le
même plan, au cas où sa supplication ne serait pas agréée
(cité par Or Ha'haim).