La séfira
yessod, “fondation”, a pour rôle de transposer des concepts
spirituels en actions nous unissant avec D.ieu.
Toutes les séfirot sont apparentées à des organes humains.
Selon la Kabbale, l’équivalent de yessod, “fondation”,
est la capacité masculine de reproduction. Et à ce titre, toutes
les lois de sainteté gouvernant le désir et la passion chez l’homme
sont appelées kedouchat midat yessod, “le caractère sacré de
l’attribut de yessod”.
Par conséquent, en analysant les caractères fondamentaux de
cet organe humain, on peut acquérir une compréhension directe
de l’attribut de yessod.
1. On constate que les
cellules qui forment chaque organe ont une fonction et une structure très spécifiques. Les cellules de la reproduction,
quant à elles, incluent (de manière active) l’intégralité des
composants d’une personne.
2. On observe également que l’appareil reproducteur masculin
est capable d’agir comme un pont faisant passer de la matière
d’une personne à une autre. Un pont a, en lui-même, une “capacité double”,
celle d’être compatible aussi bien avec la source qu’avec
le but. Ceci est similaire à un interprète qui doit parler couramment à la
fois la langue du conférencier que celle des auditeurs.
3. On considère que la compétence d’un courtier ou d’un
intermédiaire est d’autant plus grande qu’il prend la plus
petite “commission possible. De même, s’attend-on à ce
qu’un traducteur évite au maximum de mêler sa personnalité et
ses sentiments et, d’autre part, soit le plus fidèle possible à l’original.
Rattachons maintenant ces
principes à l’attribut
de yessod.
Unification du Ciel et de la terre
“A Toi, D.ieu, appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, la
victoire et la majesté (la crainte révérentielle), car,
tout au ciel et sur la terre est à Toi.” (Premier livre des Chroniques
29,11)
Ce verset mentionne un
certain nombre de séfirot et il nous est enseigné que “tout
au ciel et sur la terre” se rapporte à yessod.
D’aprè le Targoum, la traduction traditionnelle de la Bible en
araméen, cela signifie “Celui Qui unit le ciel et la terre.”
Il y est décrit comment D.ieu est capable de transposer la spiritualité en
réalités physiques et en êtres terrestres.
Tous les hauts concepts
transcendantaux se situant dans les mondes supérieurs
sont destinés à devenir une partie de notre expérience
et de notre connaissance.
Et tous les commandements
bien concrets tels que ceux qui se rapportent aux tefilin, à la matsa, à la charité ou au deuil, tous ont
pour origine ces concepts transcendantaux élevés que l’attribut
de yessod transforme soigneusement en l’action correspondante.
Par exemple, afin de communiquer
de manière rationnelle avec D.ieu,
on prononcera des prières alors que pour transmettre une pure émotion,
on pourra utiliser le son du chofar.
Le désir ardent qui réside au plus profond de l’âme,
de se libérer des chaînes terrestres et de retrouver la pureté divine,
peut s’accomplir dans l’état au-delà du physique
qui règne le jour de Kippour. Le lien qui unit le mari et sa femme se
trouve d’une manière ou d’une autre sous la ‘houpa,
alors que la capacité de l’abroger est concrétisé par
le document de divorce.
Des concepts élevés de “justice” prennent réellement
forme lorsque les lois divines nous sont expliquées en détail - par
exemple, que faire quand un bœuf encorne un autre animal ou qu’une
personne vole un objet.
Le parallèle
Nous voyons que l’attribut de yessod, dans toute sa perfection, comporte
toutes les caractéristiques de l’appareil reproducteur mâle.
1. Toute la Sagesse divine
(celle destinée à entrer en interaction
avec les humains) a été en effet incorporée dans la Torah.
Elle y est exprimée explicitement ou bien implicitement ou bien suggérée
mais elle y figure complètement.
Maimonide explique que
le verset “Car elle n’est pas dans les
cieux” veut dire que la Torah nous a été donnée et
rien n’a été retenu.
2. La Torah est un pont
entre D.ieu et l’homme et elle contient des éléments
appartenant à l’Un comme à l’autre. Ainsi, il est écrit
dans la Torah,”les paroles du D.ieu vivant” et cependant elle s’exprime
dans “le langage de l’homme.” Les action divines y sont décrites
sous forme d’attributs humains (c’est-à-dire le Bras de
Dieu, D.ieu vit, etc…) Ceci est tout à fait possible parce que
la Torah est parfaitement compatible aussi bien avec la Vérité divine
qu’avec le langage humain.
3. Moïse est l’”intermédiaire” à qui
fut donnée la Torah. D.ieu le décrit comme “Moïse est
mon serviteur, de toute Ma maison, c’est le plus dévoué” (Nombres
12,7). Non seulement, il n’a pas transmis la Torah de manière déformée
ou dénaturée mais la perception et la compréhension qu’il
en a eues étaient claires comme le cristal. Il nous est enseigné que “tous
les prophètes ont perçu D.ieu comme s’ils L’avaient
vu à travers un miroir embué alors que pour Moïse, le miroir était
parfaitement clair.”
En un sens donc, yessod
(la neuvième séfira) est l’attribut
ultime. En lui, sont récapitulées et incluses en leur entier
les interactions de D.ieu avec l’homme. Il les traduit en un mode qui
soit, pour l’homme, perceptible et tangible. Et cette traduction s’effectue
sans qu’aucune addition et qu’aucune soustraction n’affectent
le message original; aucune distorsion et aucune aberration n’y sont également
introduites.
Traduction et Adaptation
de Claude Krasetzki