Essayer d’acquérir toutes les connaissances par soi-même
serait une tâche absurde et dont on ne viendrait jamais à bout.
Mais l’acquisition de la sagesse ne peut se contenter d’à peu
près et exige un investissement total. Mettre de la sagesse dans sa
vie, c’est vivre plus pleinement et donner plus de plaisir et de sens à son
existence. La sagesse est la valeur suprême dont le roi Salomon disait
: « Si tu recherches la sagesse comme l’or et le trésor
caché, alors tu la trouveras. »
Il y a ceux qui pensent
que le seul savoir qui importe est celui qui s’apprend à l’université.
Ceux-là ont une conception dangereuse qui dissuade de mettre à profit
les enseignements dont la vie de tous les jours est porteuse. Pourtant que
fait au juste l’homme de la rue, si ce n’est apprendre ? Le seul
fait d’être vivant jour après jour en dépit des embûches
sur son parcours ne prouve-t-il pas qu’il a su tirer parti des expériences
?
Et il y a ceux qui ont
la capacité d’être fascinés
par ce que les autres disent même si cela ne s’adresse pas à eux.
Ceux-là ont une faculté merveilleusement précieuse car
: « Qui est sage ? Celui qui apprend d’autrui. » disent nos
Sages. Bien sûr, attention à ne pas se fier à n’importe
qui. Pensez aux précautions que vous prenez quand vous confiez la gestion
de votre argent. La même prudence s’impose vis à vis des
conseils sur la façon de conduire votre vie. Trouvez la bonne personne.
ETRE ATTENTIF AU MOINDRE ENSEIGNEMENT
Accorder une place à la sagesse, c’est
ressentir que chaque nouvelle acquisition optimise notre existence.
Certains attendent des événements extraordinaires pour changer
quelque chose à leur vie.
Pourtant, même de petits faits peuvent apporter des enseignements déterminants.
Méditez toujours des paroles sages, même quand elles vous semblent
simples. Méditez-les et extrayez-en l’essentiel.
Si certaines paroles vous
paraissent absurdes, ne les balayez pas avec trop de hâte. Elles contiennent sûrement un sens qui vous a échappé.
Bon, n’avalez pas n’importe quoi, mais respectez ce qui est dit
et tenez compte de qui vous parle. Si c’est une personne d’expérience,
il y a des chances que son enseignement soit juste.
Par contre, des paroles
ayant l’air sensé ne sont pas nécessairement
justes. Cherchez à comprendre.
A LA RECHERCHE DE LA SOURCE DE LA VERITE
Pour atteindre la sagesse,
il faut avant tout faire le choix de la vérité et
rien que la vérité. Ne retardez pas votre quête. N’attendez
pas qu’une crise vous y force. Commencez par un exercice simple. Songez à ce
que vous voudriez demander à une personne sage. Faites une liste de
questions sur le sens de la vie et sur les problèmes qui vous concernent.
Il vous reste à trouver ceux qui ont des réponses. La médecine
a ses spécialistes, la Sagesse aussi. Mais qui sont-ils et où les
trouver ?
Fuyez les pseudo-philosophes.
Les vrais sages sont dans le réel. Ils
se préoccupent de sujets tels que le but de la vie et le potentiel de
grandeur de l’être humain. Ils étudient en permanence et
ne restent pas dans l’abstraction de leur savoir.
A MANIER AVEC PRECAUTION
Il est tout aussi important
d’apprendre la sagesse que de l’appréhender
avec prudence. Supposez que vous tombiez malade à l’étranger
sans ami ou parent pour vous soigner. Vous rechercheriez un médecin
compétent et réputé car vous le valez bien ! Pareil pour
votre santé émotionnelle et spirituelle.
Le monde c’est des idées différentes et des personnes
qui pensent différemment. Chaque société, chaque religion
se pose comme détentrice de la vérité. Capitalistes, communistes,
démocrates, juifs, chrétiens, musulmans. Ceux qui sont éduqués
dans ces systèmes adhèrent aux idées qui sont inculquées.
Mais qui a raison ?
Comme il n’est pas aisé de se déterminer, le seul moyen
est d’analyser ce que l’on lit ou entend. Le principal critère
sera la capacité du modèle éthique proposé à créer
une société meilleure. Si tel n’est pas le cas, laissez
tomber. Mais si le système de valeurs prôné est bénéfique à la
société, alors on peut s’y fier, même si cela demande
de rejeter les idées dans lesquelles on a grandi.
LE TEST DECISIF
Comment savoir si un mentor
vous propose une vraie sagesse ou juste des formules ? Voici quelques moyens
de
jauger sa crédibilité.
a - Mettez-le à l’épreuve sur des concepts dont vous êtes
sûr. Exemple : vous pensez à juste titre que le bonheur est
d’apprécier ce que l’on a. Demandez-lui ce qu’il
faut faire pour être heureux. S’il répond méditer,
ce n’est pas une réponse. Demandez-lui alors quelle est sa définition
du bonheur. S’il ne donne pas l’explication attendue, c’est
qu’il n’est pas une référence en matière
de sagesse.
b - Demandez-vous si
ses réponses sont de nature à optimiser
l’existence. Interrogez des personnes ayant eu affaire à lui.
c - Vérifiez
que votre mentor vit bien en accord avec ses préceptes.
d - Accepte-t-il des
points de vue opposés ou ne fait-il qu’imposer
les siens ? Un bon professeur permet toujours à ses élèves
d’argumenter et les encourage à user de leur sens critique.
(L’enseignement de la Torah utilise une technique très
particulière
qui consiste à présenter à l’élève
des postulats faux pour aiguiser sa perspicacité. Les rabbanim
vérifient
ainsi que les élèves n’acceptent pas aveuglément
ce qui leur est dit.)
SAVOIR CONTRE FOI
Comment savoir si un idéal s’appuie sur une réalité ou
sur la seule foi ?
La foi est une croyance qui ne s’appuie pas sur des preuves. Alors que
le savoir est une vérité, un fait ou un principe auxquels on
parvient par l’analyse d’éléments éprouvés.
La foi est généralement une émanation du désir.
Explication : vous êtes sûrement tombé sur une de ces publicités
qui vous garantissent de tripler votre investissement financier en un mois.
Difficile de ne pas se laisser tenter. De plus intelligents que nous s’y
sont laissés prendre. C’est ce qui s’appelle oublier le
jugement pour suivre l’envie.
La connaissance est quant à elle basée sur la preuve. Exemple
: nous savons que la Chine existe puisque beaucoup de produits portent l’étiquette
Made in China. Ceci est un élément de preuve qui fait que nous
croyons que la Chine existe, bien que nous n’y soyons jamais allés.
Par conséquent, voir effectivement est un moyen de croire, mais il existe
beaucoup d’autres moyens d’avoir des preuves et de parvenir à des
conclusions.
Savoir ou foi ? Qu’est ce qui est selon vous à la base de la
croyance dans le judaïsme ?
Selon la Torah c’est le savoir et non la foi qui doit être la base
de nos convictions. Le premier des dix commandements est l’obligation
de savoir qu’il y a un D.ieu. Il n’est pas exigé que nous
espérions ou que nous croyions, mais bien que nous sachions. Car savoir,
c’est la manière rationnelle de vivre. Imaginez un instant que
vous laissiez votre voiture à un garagiste pour un devis et qu’à votre
retour il vous annonce qu’il faut changer le carburateur. Coût
de l’opération 500 Euros. Suffoqué, vous vous risquez à lui
demander ce qui fonde son opinion. Il vous répond qu’en posant
ses mains sur le capot, il a eu le sentiment très intense qu’il
fallait un nouveau carburateur.
500 Euros sur le seul sentiment
(même très intense) d’un
mécanicien, on a des doutes. Seuls des faits tangibles nous permettent
de nous déterminer. Il est clair que pour les décisions importantes
de la vie, mieux vaut utiliser sa cervelle.
Ecouter la personne sage
ne signifie pas pour autant la suivre aveuglément.
Soyez circonspect. Si vous percevez des contradictions, posez des questions.
Mais lorsque les conseils sont bons, suivez-les même s’ils bousculent
votre façon de voir. Bref, éclaircissez et appliquez.
UNE RESSOURCE IGNOREE : VOS PARENTS
On pense que seuls les
gens importants peuvent avoir de la sagesse. Faux. En fait, toute personne
ayant vécu possède
de la sagesse.
Prenez vos parents. Ils
ne sont certes pas aptes à vous aider en informatique,
mais ils en savent long sur l’existence. Les techniques changent, mais
pas les grands principes de la vie. Pour savoir ce qui fait un mariage réussi,
comment éduquer les enfants et leur transmettre des valeurs, quels sont
les buts importants et ceux qui ne le sont pas, comment utiliser son temps
et son argent, demandez-leur.
Vous serez étonné de découvrir tout ce que vos parents
connaissent sur ces questions auxquelles vous commencez seulement à vous
frotter. Mark Twain a écrit : « Après mes quatre années à l’université,
je découvris avec surprise combien mon père avait gagné en
sagesse depuis mon départ. »
Prendre conseil auprès de vos parents vous fera non seulement profiter
de leur sagesse, mais encore renforcera les liens qui vous unissent et qui
subsisteront à jamais.
LA SAGESSE DE D.IEU ET DES SAGES
Le judaïsme ne cultive pas le mythe du dirigeant infaillible. L’erreur
est humaine, seul D.ieu ne se trompe jamais et tient toujours ses promesses.
Promesse de nous sortir d’Egypte, promesse de faire de nous une nation éternelle,
promesse de nous ramener sur la Terre d’Israël. Tout a été tenu.
Ce que D.ieu dit, D.ieu l’accomplit.
La transmission par D.ieu
de Son message aux Sages est une doctrine fondamentale de la foi juive. Les
Sages
de l’époque talmudique étaient
d’un calibre que nous ne pouvons seulement imaginer. Ils étaient
constamment reliés aux sphères métaphysiques. Cependant,
la Torah nous dit croyez en vos rabbanim mais ne vous dispensez pas d’utiliser
votre cerveau. Certes, ils ne sont pas infaillibles, mais ils sont quand même
la source de vérité la plus fiable de nos jours.
LA QUETE DE LA SAGESSE : UN MOYEN D’ATTEINDRE
LA SAGESSE ?
· Si l’ignorance vous dérange,
recherchez la sagesse.
· Tout un chacun apprend de l’expérience. Demandez-vous
ce qui dans l’expérience de l’autre peut vous être
utile.
· Ayez beaucoup de respect pour cette faculté et faites de vrais
efforts pour l’atteindre.
· Avant toute
chose, vous devez savoir ce pour quoi vous vivez. Les Sages le savent.
Ecoutez-les.
· Un Juif a tout intérêt à rechercher
sa source de sagesse
dans le judaïsme.
. Ecouter les personnes
sages apprend à écouter D.ieu
Traduction et adaptation de Béatrice Cohen-Solal