Imaginez que vous venez
d'acquérir une voiture de sport, flambant neuf et que vous la conduisez
pour la première fois. Vous vous approchez d'un feu, il devient orange.
Vous ralentissez précautionneusement et vous vous arrêtez. Soudain,
quelqu'un vous heurte par l'arrière. Et comme si cela ne suffisait pas,
le conducteur recule et vous carambole à nouveau. Maintenant vous êtes
furieux! Votre merveilleuse voiture de sport, toute rutilante qui vous a coûté
une année de salaire !
Vous bouillez de rage, prêt
à donner au gars ce qu'il mérite
quand tout à coup,
un petit homme d'un mètre cinquante sort de sa voiture.
" Dîtes donc monsieur, commencez-vous, d'un ton bien plus calme que
celui que vous aviez l'intention d'utiliser, on dirait que vous êtes rentré
dans ma voiture ! Vous vous êtes fait mal ? Etes-vous assuré ?
".
Comment avez-vous fait pour
éteindre si rapidement votre colère ? Au niveau intellectuel,
l'on saisit bien que la colère est contre productive. Nous possédons
la force de contrôler nos émotions. Quelque horripilante que puisse
être une situation, nous pouvons mettre la colère de côté
et agir avec civilité. Tout particulièrement lorsqu'on se trouve
devant un interlocuteur d'un mètre cinquante !
Ere'h apayim signifie littéralement
" longues narines ". Avez-vous remarqué comment les narines
s'écartent lorsqu'un individu se met en colère ? Un moyen de vivre
en bonne santé est de conquérir cette frustration.
Une personne en colère
agit comme un animal sauvage. Elle renonce à toute retenue. Elle peut
claquer une porte et crier des obscénités. Elle est aveugle aux
conséquences de ses actions, d'où l'expression " colère
aveugle ". Elle se laisse aller à la frustration.
Une première approche
pour conquérir la colère est de reconnaître combien elle
est contre productive. Quand vous sentez que la frustration est en train de
se construire en vous et qu'une petite voix à l'intérieur de vous
dit : " Hurlons sur ce gars pour le tuer de notre colère",
demandez-vous : " et quel bienfait vais-je en tirer ? Je ne vais qu'être
moi-même gêné et je vais le regretter ".
Si nous pouvions nous voir
en vidéo lorsque nous nous mettons en colère, l'humiliation pourrait
peut-être nous guérir pour le reste de notre vie !
N'ABANDONNEZ JAMAIS PAR
FRUSTRATION
N'avez-vous jamais entrepris
d'apprendre quelque chose de nouveau comme une langue nouvelle, un nouvel instrument
de musique, et puis vous avez abandonné ?
Abandonner est une autre
manière de se laisser aller à la frustration.
Observez que c'est un monde
dur et que nous devons être consistants dans ce que nous entreprenons.
Ne tournez jamais le dos au milieu du chemin. Suivez-le jusqu'au bout.
Regardez combien de projets
vous avez entrepris et puis abandonnés parce que vous vous étiez
énervés et avez perdu patience. Faîtes une liste des choses
que vous avez commencées et arrêtées parce qu'elles vous
ont paru trop difficiles. Maintenant calculez les sentiments de déception
et de perte que vous avez ressentis parce que vous avez été impatients.
Comment réparer cette
erreur ? Regardez la liste des choses auxquelles vous avez renoncé. Choisissez-en
une et prenez la décision de l'accomplir. Et pour le reste de votre vie,
une fois que vous entreprenez quelque chose, prenez la résolution de
ne jamais abandonner (à moins que vous ne soyez objectivement sûr
que cela n'en vaut pas la peine, c'est à dire qu'à la base vous
vous êtes trompé dans l'estimation du rapport entre l'investissement
et le résultat).
Chaque soir avant d'aller
dormir, faîtes un petit compte ! Qu'est-ce que j'ai gagné et qu'est-ce
que j'ai perdu ?
LA PERTE
DE CONFIANCE
Outre le résultat
évident qui vient de l'abandon (c'est à dire de ne pas avoir accompli
son but), il y a un effet secondaire épouvantable : la perte de la confiance
en soi. Si nous abandonnons une fois, la prochaine fois que nous entreprendrons
quelque chose, nous n'aurons pas confiance en nous pour aller jusqu'au bout.
Pour voir à quel
point cette approche peut être néfaste, faîtes une liste
des projets auxquels vous avez pensé mais n'avez jamais même entamés
parce que vous n'avez pas cru que vous seriez capable de les accomplir. Regardez
combien vous croyez peu en vous-même ! Après quelques échecs,
vous en attendez toujours plus !
Quand quelqu'un arrête
d'avoir confiance en lui-même, il entre dans une impasse critique. Il
commence à accepter l'idée que ce n'est pas grave d'être
médiocre. Or c'est une attitude auto-destructive.
Décidez qu'à
partir de maintenant chaque fois que vous aurez un projet, vous vous assiérez
et considérerez combien de temps, d'énergie et d'effort vous sont
nécessaires. Et puis décidez s'il est réaliste ou non.
Si vous concluez positivement, alors commencez avec confiance et ne vous permettez
pas d'abandonner, à moins que quelque chose, que vous ne contrôliez
pas, n'arrive.
Quand les choses deviennent
difficiles et que la petite voix dit : " non, ça ne vaut pas le
coup ", dîtes-vous à vous-même : " ça vaut
le coup ! ".
Quand vous allez jusqu'au bout, non seulement le projet est mené à
bien, mais en plus cela construit la confiance en soi, ce qui constitue une
raison suffisante pour coller à la tache.
JUSTE CINQ MINUTES DE
PLUS
La frustration peut résulter
du fait qu'on ne va pas aussi vite qu'on le voudrait. Il est alors important
de juger de ce que l'on a fait et d'en voir les résultats même
s'ils ne sont que microscopiques. Le sentiment d'accomplissement vous donnera
une bonne image de vous-même.
Pour surmonter l'envie d'abandonner,
prenez-vous vous-même au piège. Un marathon de 3 heures est pratiquement
impossible, mais courir 10 tours de 18 minutes chacun paraît plus raisonnable.
Cassez les choses en petits buts accessibles. Et puis, quand vous êtes
dans le feu d'un projet et que vous vous sentez sur le point d'abandonner, dîtes-vous
simplement : " encore 5 minutes et j'arrête ! ". Et quand les
5 minutes sont passées, marchandez-en encore 5.
La frustration est plus
facile à supporter à petites doses. Si vous vous battez avec un
régime, décidez que pour " aujourd'hui " vous allez
vous en tenir au jus d'orange et aux protéines. Demain vous pourrez vous
permettre un bon steak bien gras avec des frittes ! Cela vous aidera à
convaincre votre corps de tenir jusqu'à ce que le travail soit achevé.
Dans le domaine spirituel,
nos Sages disent : " Si tu travailles et que tu ne réussis pas,
cela signifie que tu n'as pas assez travaillé". Même s'il
n'y a aucune garantie de succès dans tous les autres domaines, le succès
est assuré dans le domaine spirituel. Et savoir cela aide à construire
la confiance en soi.
Acceptez la douleur et acceptez
la frustration parce que tout individu qui s'assoit sur des clous a le sens
de sa liberté. Il sait qu'il peut faire ce qu'il veut.
Quelle qu'en soit l'issue,
chaque pas dans la voie du succès fait progresser votre sentiment de
confiance en vous-même et vous maintient sur la route du succès
véritable.
LA FRUSTRATION DE PERDRE
SON TEMPS
Est-il cohérent d'envisager
que votre vie sera toujours débarrassée de tout sentiment de frustration
et une route sans embûche ? En aucune façon.
Dans le Livre des Proverbes,
le Roi Salomon affirme : " le juste tombera sept fois et se relèvera.
L'impie ne tombera qu'une fois ". Nous observons que le Juste n'est pas
défini comme quelqu'un qui ne fait jamais d'erreurs. Mais cette personne
atteint plutôt la grandeur parce qu'elle essaie et essaie encore. Elle
ne voit la frustration que comme une nuisance passagère et n'abandonne
donc jamais. C'est justement le fait qu'elle soit tombée sept fois qui
fait sa grandeur !
Vous devez faire la distinction
entre ce que " vous espérez qu'il arrive " et ce qu' "
il va probablement arriver ". La vie est inévitablement faite de
hauts et de bas, de moments d'apaisement et de moments de tension. Quand vous
apprendrez à accepter cette réalité, vous vous rapprocherez
d'un pas de l'acceptation de la frustration, d'une manière saine.
La prochaine fois que ce
sentiment fait irruption en vous, rappelez-vous juste que " c'est la vie
! ".
PRENEZ LES CHOSES DANS
LA FOULEE
La joie est l'un des outils
les plus efficaces pour éliminer la colère et la frustration.
Si nous sommes tristes, alors nous sommes moins patients et moins tolérants
pour tout et tout le monde.
Hier, quand quelqu'un vous
a marché sur le pied, il se peut que vous lui ayez lancé : "
Regardez où vous marchez ! ". Mais disons qu'aujourd'hui vous avez
gagné le gros lot et que quelqu'un marche sur votre pied. " Aucun
problème mon ami, dîtes-vous avec un grand sourire, bonne journée
! ".
Quelle est la différence
? Se sentir relaxé, confiant et détendu fait reculer la frustration
et la colère. De plus, votre bien-être physique s'en ressent également,
moins d'ulcères, de tension etc.
Mais n'attendez pas de gagner
à la loterie pour agir de la sorte !
JOUISSEZ
DE LA FRUSTRATION
Etre capable de supporter
la frustration est un moyen de l'affronter. Un niveau supérieur, souvent
caractéristique de ceux qui parviennent à la grandeur, est de
se résoudre à aimer la frustration et à s'en servir !
Si vous y pensez, vous allez
voir que bien au fond de vous-même, en réalité, vous aimez
être frustré. Imaginez que vous alliez vous acheter un puzzle de
mille pièces. Vous le ramenez chez vous, ouvrez la boite et découvrez
que toutes les pièces sont numérotées. Vous êtes
furieux ! Pourquoi ? Parce que vous avez payé pour une boite de frustration
et qu'on vous en a enlevé le challenge !
La vie est comme un puzzle
! Quand vous affrontez un problème complexe, essayez d'abord d'en construire
le cadre, un sens global de ce que vous voulez, en fin de compte, résoudre.
Et puis installez-vous devant le puzzle, et mettez-le en ordre, pièce
par pièce.
Dans la vie de tous les
jours, trouvez également du plaisir à surmonter les frustrations.
Tellement de choses se résolvent par d'âpres combats. Que ce soit
la naissance ou la promotion professionnelle, nous acceptons certaines douleurs
comme un prix à payer pour le plaisir qui en découlera.
En réalité,
plus le défi est grand plus nous nous élevons pour le relever.
Imaginez une personne malade dont la souffrance est intolérable. Elle
peut décider de ne pas laisser la souffrance lui voler plus de qualité
de vie que nécessaire. Elle peut se décider à travailler
avec la douleur plutôt que contre elle. A ce moment de la décision,
elle réduit considérablement la souffrance, peut-être pas
physiquement mais émotionnellement.
CROYEZ
QUE VOUS POUVEZ LE FAIRE
Il existe deux types de
problèmes : ceux que vous savez pouvoir résoudre et ceux dont
vous n'êtes pas sûr du résultat.
Bien évidemment le premier type est plus facile à affronter. Quand
vous savez que c'est faisable, vous avez plus de volonté à combattre
la frustration.
" Essayez de toujours
transférer vos problèmes dans la catégorie " connue
" de frustration. Quand vous êtes monté, pour la première
fois, à bicyclette, vous avez certainement eu peur de tomber et de vous
briser le cou ! Mais vous avez regardé autour de vous et avez vu d'autres
enfants stables sur leur engin. Voir d'autres réussir vous a donné
la confiance de vous lancer (et si vous n'aviez jamais vu quelqu'un sur un vélo
à une roue, vous penseriez que c'est une complètement impossible
à accomplir !).
Perdez l'habitude de dire
" c'est impossible ". C'est une attitude défaitiste et l'excuse
pour ne même pas essayer.
La sagesse est l'un des
talents les plus difficiles à gagner et donc est sujette à nombreuses
frustrations : D.ieu ne lance jamais à personne un défi qu'il
ne peut relever. Nous savons que s'ils peuvent le faire, alors nous aussi. Et
quand on croit qu'on peut y arriver, on a déjà parcouru la moitié
du chemin.
D.IEU
PERMET DE SURMONTER LE DEFI
Il existe un aspect métaphysique
plus profond au défi : D.ieu n'envoie pas un défi que l'on ne
peut relever. Cela met donc chaque défi dans la catégorie des
" surmontables ". D.ieu ne nous met pas la barre plus haut que ce
que nous pouvons sauter car sinon nous échouerions. Et D.ieu veut désespérément
que nous réussissions.
De la même façon,
pour ceux qui croient que D.ieu s'adressa à l'humanité au Mont
Sinaï et donna la Torah au Peuple Juif, tous les problèmes tombent
automatiquement dans la catégorie des frustrations " connues ".
Si D.ieu nous dit que nous devons aider l'humanité, travailler ensemble
et nous aimer les uns les autres, cela signifie que c'est possible. D.ieu n'est
pas sadique. Si cela n'était pas possible, Il ne nous aurait pas enjoints
de le faire.
C'est la raison pour laquelle
le Judaïsme affirme que la frustration et la colère sont semblables
à l'idolâtrie. Parce que dire " je ne peux pas le faire "
équivaut à dire que D.ieu ne s'implique pas dans la direction
de nos vies. " Je ne peux pas " signifie " je ne crois pas que
D.ieu puisse m'aider ". Et ça, c'est de l'idolâtrie.
La vie n'a pas de problèmes
seulement des occasions.
POURQUOI LA "CONQUETE
DE LA FRUSTRATION" EST-ELLE UN INGREDIENT DE LA SAGESSE ?
- Ceux qui abandonnent
ne gagnent jamais et ceux qui gagnent n'abandonnent jamais.
- Quand vous abandonnez
parce que vous vous sentez frustrés vous perdez la crédibilité
et la confiance en vous. Adoptez le mot d'ordre " je vais surmonter ma
frustration ".
- La meilleure manière d'affronter la frustration est de l'accepter
comme un challenge
et de l'aimer.
- Concentrez-vous sur
les progrès et prenez plaisir à chaque pas que vous faîtes,
même s'il est tout petit
- La colère est
appelée idolâtrie parce que vous prenez les ordres du mauvais
chef.
- La vie est difficile
et le chemin de la grandeur est pavé de frustration. Vous ne pouvez
parvenir aux cieux sur des roller skates.
- Quand nous savons que
c'est D.ieu qui lance le défi, alors nous savons que nous pouvons le
relever.
Traduction et Adaptation
de Kathy Coën