L’eschatologie est définie comme étant une branche de
la théologie relative à la transformation ultime du monde.
En vérité, ce n’est pas une doctrine faisant partie exclusivement
du domaine religieux. Le marxisme en fournit un exemple frappant en prévoyant
les étapes que devrait suivre la révolution “prolétarienne”:
tout d’abord, les convulsions de la lutte des classes et leur agonie,
puis une société sans classe dans laquelle tous les maux existant
précédemment se résoudraient d’eux mêmes,
enfin le dépérissement de l’Etat et l’existence bienheureuse
garantie pour l’éternité.
L’eschatologie juive est constituée de trois éléments
essentiels:
“L’Ere messianique”
“ La vie future”
“
Le Monde de la Résurrection”
Suivant la tradition juive, le Messie sera un être humain, né de
père et de mère, tous deux de chair et de sang (1), alors qu’au
contraire, le Christianisme l’envisage comme le fils de D.ieu, conçu
de façon immaculée. En fait, selon Maïmonide, une fois que
le Messie aura achevé sa tâche, il mourra comme n’importe
quel autre homme. (2) Quelle est sa tâche? Elle est de mettre fin à l’agonie
de histoire et de faire entrer l’humanité tout entière
dans une nouvelle ère de félicité. (3)
La période pendant laquelle il apparaît et complète sa
tâche est appelée l’Ere messianique. Selon une opinion formulée
dans le Talmud, cela ne sera pas une ère où les miracles seront
visibles et où les lois de la nature seront bouleversées. Mais
ce qui sera nouveau, c’est la paix régnant entre les nations et
le peuple juif vivant sur sa terre, y exerçant une pleine souveraineté,
délivré des persécutions et de l’antisémitisme,
libre de poursuivre ses objectifs spirituels, comme il n’avait pu le
faire jusqu’alors. (4)
Le monde futur proprement dit est appelé dans les sources juives traditionnelles
olam habah, littéralement le Monde à venir. Cependant, le même
mot, olam habah, est également employé pour désigner le
monde idéal et complètement renouvelé qui apparaîtra
dans l’avenir , le Monde de la Résurrection, olam hat’hia
(voir le prochain paragraphe). (5)
Le premier monde est celui où les âmes des justes sont placées
après la mort , et c’est là qu’elles vont depuis
que le premier homme est mort. On l’appelle également le Monde
des Ames. (6) Les âmes y demeurent sous une forme désincarnée,
tout au plaisir d’être proches de D.ieu. Ainsi, les authentiques
expériences de mort clinique sont probablement des avant goûts
du Monde des Ames, assimilé la plupart du temps au Monde futur à chaque
fois que ce dernier terme est employé.
Quant au Monde de la Résurrection, comme l’écrit le Talmud, “aucun œil
ne l’a vu”. (7) C’est un monde, d’après la plupart
des commentateurs qui font autorité en la matière, où le
corps et l’âme sont réunifiés pour vivre éternellement
dans un pur état de perfection. Ce monde ne prendra naissance qu’après
la venue du Messie et débutera par le”Grand Jour du Jugement”,
(Yom HaDin HaGadol). (8) Il sera donc la récompense ultime, un endroit
où le corps sera devenu éternel et de nature totalement spirituelle
tandis que l’âme atteindra un niveau encore plus élevé.
(9)
Alors qu’un concept tel que le “Monde à venir” fait
partie intégrante du domaine de l’eschatologie, la réincarnation,
en elle-même, n’en est qu’un moyen permettant d’atteindre
un de ses buts. Cela consiste, en fait, à réintroduire l’âme
dans un corps totalement nouveau et ce, dans ce monde-ci. La Résurrection,
au contraire, est la réunification de l’âme avec le corps
tel qu’il était auparavant (nouvellement reconstitué) au
sein du “Monde à venir”, chose qui se s’est jamais
produite dans l’histoire de l’humanité.
La réincarnation a généralement un double objectif: soit de rattraper une faute commise dans une vie antérieure soit de créer un nouvel état de plus haute perfection personnelle.
La Résurrection est, par conséquent, une notion totalement eschatologique,
dont le dessein est de gratifier le corps de l’éternité (et
l’âme d’une plus grande perfection); la réincarnation
a, quant à elle, généralement un double objectif: soit
de rattraper une faute commise dans une vie antérieure soit de créer
un nouvel état de plus haute perfection personnelle, telle qu’elle
n’avait jamais été atteinte auparavant. (10)
La résurrection est donc le temps de la récompense et la réincarnation
celui de la réparation. En d’autres termes, la résurrection,
c’est la saison de la moisson et la réincarnation celle des semailles.
Que la notion de réincarnation fasse partie de la tradition juive est
une source d’étonnement pour beaucoup de gens. (11) Néanmoins,
elle est mentionnée en de nombreux endroits dans les textes classiques
de mysticisme juif, et tout d’abord dans le livre de référence
de la Kabbale, le Zohar: (12)
« Aussi longtemps qu’une personne ne parvient pas à atteindre
ses objectifs dans ce monde, le Saint, Béni soit Il, la déracine
et la replante autant de fois qu’il faut. » (Zohar I 186b)
« Toutes les âmes sont sujettes à la réincarnation;
nul ne connaît les voies du Saint, Béni soit Il! Les gens ne savent
pas qu’ils sont présentés devant le tribunal avant d’entrer
dans ce monde et une fois qu’ils l’ont quitté; ils ignorent
qu’ils doivent subir beaucoup de réincarnations et de travaux
secrets et que, complètement dépouillés, de nombreuses âmes
et une infinité d’esprits errent dans l’au-delà sans
pouvoir pénétrer sous le voile du Palais du Roi. Les hommes ne
sont pas conscients que les âmes virevoltent comme des cailloux lancés
par une fronde. Mais le temps sera proche quand on découvrira tous ces
mystères ». (Zohar II 99b)
Le Zohar et la littérature qui lui est apparentée (13) traitent
beaucoup de la réincarnation, (14) en cherchant à savoir quels
sont les corps qui sont ressuscités et ce qu’il arrive à ceux
qui ne réussissent pas à atteindre la perfection finale. (15)
D’autres questions sont également posées: combien de chances
sont données aux âmes afin de leur permettre d’arriver à leur
niveau suprême? (16) Le mari et sa femme peuvent ils être se réincarner
ensemble? (17) Un enterrement effectué en retard peut-il avoir une incidence
sur la réincarnation? (18) L’âme d’un être humain
peut-elle se réincarner dans un animal? (19)
Le Bahir, Ne’hounia ben Hakana, sage ayant vécu probablement
au premier siècle, utilise l’argument de la réincarnation
pour poser la question classique de cette branche de la philosophie appelée
théodicée ; pourquoi arrive t il des choses fâcheuses
aux personnes bonnes et inversement:
Pourquoi n’advient il à tel juste que de bonnes choses alors
qu’un autre juste subit des épreuves ? C’est parce que ce
dernier a fait le mal dans une vie antérieure et qu’il en paie
maintenant les conséquences…C’est comme la personne qui
a planté une vigne et recueille du raisin acide au lieu des fruits sucrés
qu’il espérait. Voyant qu’il a planté et vendangé en
vain, il arrache la vigne et, après avoir bien nettoyé, en plante
une nouvelle. Et ainsi de suite. (Bahir 195) (20)
La réincarnation est citée par de nombreux commentateurs importants,
y compris le Ramban (Na’hmanide) (21), Mena’hem Recanti (22) et
Rabbenou Ba’hya (23). Dans les nombreux livres de Rabbi Its’hak
Louria (Ari) (24), rédigés et transmis pour la plupart par son
principal disciple, Rabbi Haïm Vital, des idées particulièrement
profondes sont émises à propos de la réincarnation. En
vérité, son ouvrage Chaar HaGilgoulim, “Les portes de la
réincarnation”, (25) est consacré exclusivement à ce
sujet; des détails y sont donnés notamment sur l’origine
des âmes de nombreux personnages bibliques et en qui se sont ils réincarnés
depuis cette période jusqu’au Ari.
Après le Ari, la réincarnation est devenue partie intégrante de l’expression et du savoir juifs.
Les enseignements du Ari et sa vision du monde se répandirent après
sa mort comme une traînée de poudre parmi les communautés
juives d’Europe et du Proche-Orient. Auparavant, la réincarnation
avait déjà été généralement une notion
bien acceptée par les Juifs, aussi bien parmi le peuple que parmi l’intelligentsia.
Après le Ari, elle est devenue partie intégrante de l’expression
et du savoir juifs et a nourri la pensée et les écrits des grands érudits
et des dirigeants, en commençant par les commentateurs classiques du
Talmud (par exemple, le Maharsha, Rabbi Moshé Eidels), (26) jusqu’au
fondateur du mouvement hassidique, le Baal Chem Tov, ainsi que jusqu’au
leader du monde non-hassidique, le Gaon de Vilna. (27)
Cette tendance se poursuit de nos jours. Même les plus grands érudits
qui ne sont pas connus pour leur prédisposition au mysticisme considèrent
la réincarnation comme un principe acquis.
Un des textes que les adeptes du mysticisme aiment à rappeler est l’allusion
au principe de la réincarnation dans le verset suivant tiré du
livre de Job:
«
Voyez, tout cela, D.ieu le fait deux ou trois fois en faveur de l’homme,
pour ramener son âme des bords de l’abîme et l’éclairer
de la lumière des vivants ». (Job, 33, 29-30)
En d’autres termes, D.ieu autorise les humains à sortir de “l’abîme” (une
des expressions bibliques désignant le Guehinnom ou “Purgatoire”)
et à revenir dans le monde “des vivants” une deuxième
fois et même une troisième si ce n’est une multitude de
fois. D’une manière générale, les mystiques voient
dans ce verset ainsi que dans d’autres versets une allusion tout à fait
claire au concept de réincarnation. Sa source véritable se trouve
donc enracinée profondément dans la tradition.
Notes:
(1) Maïmonide, Mela’him 11,3
(2) Commentaire sur la Mishna, Sanhedrin 10,2; cf. Sanhedrin 99a
(3) Maïmonide, Mela’him 11,3; 12,5
(4) Sanhedrin 91b, 99a; Bera’hot 34b; Pessa’him 68a; Chabbat 63a;
cf. Maïmonide, Techouva 9,2, Mela’him 12,2
(5) Tossafot, Rosh Hashana 16b, sur les mots leyom din; Emounot Ve’deyot
6,4 (fin), Raavad, Hil’hot Techouva 8,8; Kessef Mishna, Techouva 8,2;
Dere’h Hachem 1,3,11.
(6) Ramban (Na’hmanide) Chaar HaGuemoul. Selon le Ramban et d’autres
commentateurs, beaucoup considèrent que “Monde des Ames” est également
le Jardin d’Eden (le paradis terrestre).
(7) Sanhedrin 99a.
(8) Ramban, Chaar HaGuemoul. Citant des sources du Talmud et des Midrachs,
le Ramban stipule qu’il y a trois jours du jugement, c’est-à-dire
que l’âme est jugée trois fois:
1) Roch HaChana (le jour de l’an): l’année écoulée
y est passée en revue et tout ce qui est matériel est fixé pour
l’année suivante.
2) Le jour de la mort: le bilan de la vie du disparu est fait. Il est alors
décidé s’il doit continuer de subir ce dur examen ou s’il
peut entrer directement au paradis.
3) Le Grand Jour du Jugement: tous ceux qui ont vécu sont ressuscités;
aux justes est accordée la vie éternelle (dans un monde physique
porté à un stade spirituel, selon le Ramban); quant aux impies,
cela équivaut pur eux à la fin (d’après d’autres
commentateurs, il y a une catégorie intermédiaire comprenant
ceux qui méritent de continuer sous une forme spirituelle désincarnée
mais non pas sous la forme physique beaucoup plus limitée du corps ressuscité dans
un monde ressuscité). Dans ce Monde qui apparaîtra après
le Jour du Grand Jugement, Il y aura aussi, apparemment, différents
niveaux de récompense (par exemple, ressentir la présence de
D.ieu) en fonction des actes accomplis pendant la vie.
On a posé souvent la question suivante: Si le statut d’une personne
qu’elle aura dans le Monde à venir est décidé au
moment de sa mort, à quoi peut servir le Grand Jour du Jugement? Une
des réponses est que tous les enfants du défunt, les bonnes et
les mauvaises actions ainsi que les influences qu’il peut encore avoir
sur les autres, tout cela est “encore en mouvement”. Ce n’est
qu’à la fin de l’histoire que le “compte définitif” peut être
fait en ce qui concerne l’impact qu’il a eu sur le monde pendant
sa vie.
(9) Dere’h Hachem 1,3,13.
(10) Chaar HaGuilgoulim, chapitre 8; Dere’h Hachem 2,3,10.
(11) Beaucoup découvrent également avec surprise que la réincarnation
est une croyance parfaitement acceptée par nombre de grands cerveaux
de la civilisation occidentale. Le Judaïsme, évidemment, n’est
pas en accord forcément avec toutes leurs pensées et leurs philosophies.
Toutefois, Platon, par exemple, dans ses œuvres telles que Ménon,
Phédon, Timée, Phèdre et la République, adopte
la croyance dans la doctrine de la réincarnation. Il semble avoir subi
les influences de penseurs grecs plus anciens comme Pythagore et Empédocle.
Pendant le siècle des Lumières, au dix-huitième siècle,
des penseurs tels que Voltaire (“Après tout, il n’est pas
plus surprenant de naître deux fois plutôt qu’une seule fois”)
et Benjamin Franklin se dirent attirés par le concept de la réincarnation.
Au dix-neuvième siècle, Schopenhauer s’exprima ainsi dans
son livre Parerga et Paralipomena :”Si un Asiatique me demandait une
définition de l’Europe, je serais obligé de lui répondre
ainsi: C’est la région du monde qui est bercée par l’absurde
illusion qu’une personne qui vient de naître entre pour la première
fois dans la vie…” Dostoïevski (dans son roman les Frères
Karamazov) se réfère à cette idée tandis que Tolstoï aurait été certain
d’avoir vécu une existence antérieure. Thoreau, Emerson,
Walt Whitman, Mark Twain et beaucoup d’autres écrivains ou philosophes
admettent et même, pour certains, épousent une certaine forme
de croyance dans la réincarnation. Il faut noter cependant que plusieurs
décisionnaires qui font autorité dans la Tora, tels que Saadia
Gaon (dixième siècle), ont rejeté l’idée
que la réincarnation puisse être une notion juive. (Emounot VeDéot
6,3).
(12) Le Talmud relate que le grand sage Rabbi Shimon bar Yo’haï et
son fils Elazar (deuxième siècle) s’enfuirent dans une
grotte pour échapper aux persécutions romaines. Pendant treize
ans, jour et nuit, ils se consacrèrent sans interruption à l’étude.
C’est pendant cette période, d’après la tradition
cabalistique (Tikounei Zohar 1a), qu’ils composèrent les principaux
enseignements du Zohar. Dissimulé pendant plusieurs centaines d’années,
le Zohar fut publié et diffusé au treizième siècle
par Rabbi Moshé de Léon.
(13) Bien que l’on se réfère au Zohar comme à une
seule œuvre comprenant plusieurs volumes tels que le Zohar lui-même,
Tikounei Zohar et Zohar ‘Hadach, c’est en fait une compilation
de plusieurs traités plus petits et de subdivisions.
(14) Zohar I:131a, 186b, 2:94a, 97a, 100a, 105b, 106a, 3:88b, 215a 216a; Tikounei
Zohar 6 (22b, 23b), 21 (56a), 26 (72a), 31 (76b), 32 (76b), 40 (81a), 69
(100b,103a,111a,114b,115a,116b), 70 (124b,126a, 133a, 134a, 137b, 138b); Zohar ‘Hadash
33c, 59a-c, 107a; Ruth 89a.
(15) Dans le Zohar, I 131a, il est écrit: “Rabbi Yossi a répondu:
Ces corps méprisables qui n’ont pas réalisé leur
objectif, seront considérés comme n’ayant pas existé…Rabbi
Its’hak [n’étant pas d’accord] lui a répondu:
Le Saint, Béni soit-Il, leur insufflera une autre âme et s’ils
sont jugés méritants, ils auront droit à l’éternité,
sinon ils seront de la cendre foulée par les justes.” Zohar II
105b
(16) Par exemple, le Zohar (III 216a) et Tikounei Zohar (6(22b), 32(76b))
indiquent qu’il y aurait trois ou quatre chances. Tikounei Zohar (69(103a))
laisse entendre que, même si un faible progrès est enregistré à chaque
fois, l’âme a des milliers d’occasions de se réincarner
afin d’atteindre son état de perfection. Zohar III 216a affirme
qu’une personne fondamentalement juste qui a dû, pendant toute
sa vie, voyager de ville en ville, aller de maison en maison, même pour
essayer de faire des affaires, c’est comme s’il avait subi de nombreuses
réincarnations. (Zohar ‘Hadach Tikounim 107a)
(17) La réponse est que c’est possible. (Zohar II, 106a)
(18) “Une fois que l’âme a quitté le corps et que
celui-ci a rendu le dernier soupir, il est obligatoire de l’enterrer
(Moed Katan, 28a; Baba Kama, 82b). Un cadavre qui reste sans sépulture
pendant plus de vingt-quatre heures cause un affaiblissement des éléments
du Char céleste et empêche le dessein divin d’être
accompli; car peut-être D.ieu a-t-Il décrété qu’il
doit subir une réincarnation immédiatement le jour de sa mort,
ce qui serait le mieux pour lui. Mais tant que le cadavre n’est pas inhumé,
l’âme ne peut ni se trouver en présence du Saint Béni
soit-Il, ni être transférée dans un autre corps. Car une âme
ne peut entrer dans un deuxième corps si le premier n’est pas
en terre…” Zohar III 88b
(19) Tikounei Zohar 70 (133a). Les Cabalistes qui leur ont succédé exposent
en détail les circonstances qui conduisent à la réincarnation
sous une forme végétale et même minérale. Chaar
HaGilgoulim, chapitres 22 et 29; Sefer Haredim 33; Or Ha’Haïm 1,26.
(20) Bahir 122,155,184 et 185 traitent aussi de la réincarnation.
(21) La Genèse 38,8; Job 33,30.
(22) Par exemple le commentaire sur la Genèse 34,1; dans son livre
Taamei HaMitsvot (16a), il écrit que la réincarnation est le
secret qui se trouve derrière le massacre des dix sages du Talmud par
les Romains.
(23) Commentaire sur la Genèse 4,25; le Deutéronome 33,6.
(24) Ses principales œuvres sont Ets Haïm (l’Arbre de Vie)
et Pri Ets Haïm (les Fruits de l’Arbre de Vie), ainsi que Chmona
Chaarim (les Huit Portes) qui traitent de tout ce qui se rapporte dans la Bible à l’inspiration
divine et à la réincarnation.
(25) Sefer HaGuilgoulim, “le Livre de la Réincarnation”,
de Haïm Vital est aussi un ouvrage entièrement consacré à ce
sujet.
(26) Commentaire sur Nida 30b.
(27) Commentaire sur le livre de Jonas et aussi d’autres textes. Par
exemple, Rabbi Meir Sim’ha de Dvinsk dans Or Saméa’h, Hil’hot
Téchouva 5, sur le mot ve’yodati; Rabbi Israël Meir HaKohen
(le ‘Hafets Haïm) dans Michna Broura 23,5 et Chaar Hatsion 702,6;
Rabbi Yaakov Israël Kanievsky (le Steipler) dans Chayei Olam.
(28) Le Guehinnom concerne généralement une période limitée
(Ediot 2,10) dans le Monde futur, pendant laquelle l’âme est purgée
de ses souillures au cours d’un processus, après que tout a été dit
et fait, que l’on décrit comme douloureux bien que libératoire.
Selon un sens plus profond, la personne qui a manqué de cœur pendant
sa vie est payée “mesure pour mesure”. De même qu’elle
a agit sans pitié en péchant et en faisant comme si D.ieu était
absent, elle doit en retour subir le Guehinnom, un endroit où, à l’encontre
du Paradis, la présence de D.ieu est, d’une certaine manière,
cachée ou, tout au moins, pas aussi évidente et ne circulant
pas librement. (Le nom Guehinnom a pour origine un endroit au sud de Jérusalem,
connu sous le nom de Guaï, vallée en hébreu, du fils de
Hinnom, dans lequel on sacrifiait jadis les enfants en l’honneur du Moloch
(Rois II 23,10; Jérémie 2,23; 7,31-32; 19,6). Pour cette raison,
cette vallée fut considérée comme maudite et le Guehinnom
devint ainsi le synonyme de Purgatoire.
Traduit et adapté par Claude Krasetzki