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La recherche sur les cellules souche est-elle moralement permise ?

Est-il permis de détruire des pré-embryons en vue de la recherche sur les cellules souche ?

Dans une chambre d’hôpital, un homme va mourir, souffrant d’insuffisance hépatique. Il n’a que peu de chances de faire partie, avant d’être trop atteint pour pouvoir être sauvé, des rares bénéficiaires d’une transplantation d’organe. Et même s’il reçoit effectivement une greffe, il sera accablé sous la masse des multiples médicaments anti-rejet qu’il devra absorber jusqu’à la fin de ses jours, substances en outre de nature à compromettre gravement sa santé.

Demain, les savants développeront une méthode qui permettra de reconstituer pour cet homme un nouveau foie, parfaitement adéquat à son organisme, et qui ne nécessitera plus la prise d’aucune substance anti-rejet. Mais il faudra, pour parfaire une telle solution, la destruction d’autres vies. Le judaïsme permettra-t-il une telle solution ?

Il est clairement défendu par la loi juive d’ôter une vie pour en sauver une autre. Le Talmud (Yoma 82b) interdit que l’on sauve sa vie aux dépens de celle d’autrui : Sa propre vie a-t-elle plus de valeur que celle de son prochain ? Peut-être est-ce la vie du prochain qui a le plus de valeur !

On a le droit de tuer quelqu’un qui poursuit injustement une autre personne pour la tuer.

Dans une chambre d’hôpital, un homme va mourir, souffrant d’insuffisance hépatique. Il n’a que peu de chances de faire partie, avant d’être trop atteint pour pouvoir être sauvé, des rares bénéficiaires d’une transplantation d’organe. Et même s’il reçoit effectivement une greffe, il sera accablé sous la masse des multiples médicaments anti-rejet qu’il devra absorber jusqu’à la fin de ses jours, substances en outre de nature à compromettre gravement sa santé.

Demain, les savants développeront une méthode qui permettra de reconstituer pour cet homme un nouveau foie, parfaitement adéquat à son organisme, et qui ne nécessitera plus la prise d’aucune substance anti-rejet. Mais il faudra, pour parfaire une telle solution, la destruction d’autres vies. Le judaïsme permettra-t-il une telle solution ?

Il est clairement défendu par la loi juive d’ôter une vie pour en sauver une autre. Le Talmud (Yoma 82b) interdit que l’on sauve sa vie aux dépens de celle d’autrui : Sa propre vie a-t-elle plus de valeur que celle de son prochain ? Peut-être est-ce la vie du prochain qui a le plus de valeur !

Une situation qui menacerait gravement la vie d’un autre adulte ne justifierait pas que l’on tue un fœtus.

Mais étant donné que le raisonnement de la loi juive permettant l’avortement est basé sur le fœtus considéré comme « poursuivant » sa mère, une situation faisant courir un danger mortel à un autre adulte ne justifierait pas que nous mettions à mort un fœtus, puisqu’un fœtus ne peut vraiment menacer la vie de quiconque sauf celle de la mère. Nous ne pouvons donc pas permettre un avortement, même pour sauver la vie d’un malade souffrant d’une insuffisance hépatique.


La destruction des « pré-embryons »

Mais il y a de l’espoir. Qu’en est-il si les chercheurs n’ont besoin de détruire que les œufs en surplus fertilisés au cours d’une fécondation in vitro (FIV), lorsqu’ils n’ont que quelques jours et n’ont pas encore été implantés dans l’utérus d’une femme ? Est-ce que cette destruction nous est acceptable du point de vue moral ? C’est là très exactement le débat actuel autour de la recherche sur les cellules souche.

Si les cellules souche peuvent être prélevées sur des fœtus interrompus et même sur des adultes, la meilleure source est constituée par le petit ensemble de cellules qui composent le premier zygote la première cellule diploïde d’un individu quelques jours seulement après la fécondation. C’est ainsi que, pour mieux examiner les possibilités latentes inhérentes aux cellules souche, les scientifiques souhaitent pouvoir utiliser l’environ 100 000 pré-embryons en surplus congelés qui ont été « abandonnés » après des tentatives manquées de FIV. A-t-on le droit de détruire des pré-embryons afin d’obtenir des cellules souche pour une recherche qui sauvera peut-être un jour des milliers de vies ?

Les cellules souche embryonnaires ont la capacité de se différencier selon chaque cellule du corps humain, et de former ainsi potentiellement un fœtus entier. Si nous pouvions maîtriser les conditions contrôlant la différentiation cellulaire, nous pourrions créer des cellules de remplacement et des organes, et guérir ainsi des maladies comme le diabète, la maladie d’Alzheimer et celle de Parkinson.

Mais l’espoir suprême de la technologie des cellules souche serait de la combiner avec le clonage. Imaginons notre malade atteint d’insuffisance hépatique et sur le point de mourir. Si nous pouvions cloner une de ses cellules, mais au lieu de permettre à cette cellule de se développer dans un fœtus, la placer dans un environnement approprié qui lui permettrait de se différencier sous la forme d’un foie qui serait génétiquement presque identique à celui de l’homme malade, et si nous pouvions « cultiver » ce foie jusqu’à maturité, nous serions en mesure d’offrir une greffe de foie à l’homme malade sans risque du rejet et sans besoin de médicaments anti-rejet.

Malheureusement, nous ne savons pas encore si nous pourrons un jour cloner un homme avec succès, ni ne sommes certains de la valeur pratique qui pourra être tirée de cellules souche. Il faudra des années de recherches très onéreuses et très délicates pour déterminer les possibilités que peuvent offrir ces cellules pour le traitement, la prévention et la guérison des maladies humaines.
 

Les pré-embryons sont-ils inclus dans l’interdiction de l’avortement ?

Avons-nous le droit de sacrifier des pré-embryons pour procéder à des expérimentations sur leurs cellules souche dans l’espoir de sauver un jour de nombreuses vies ? Cette question soulève beaucoup d’enjeux d’ordre éthique, mais elle est subordonnée à celle de savoir si les pré-embryons sont inclus dans l’interdiction de l’avortement. Tout le monde s’accorde à considérer aujourd’hui qu’un embryon n’est protégé par les limitations sur l’avortement que s’il a été implanté dans une femme. La plupart des raisonnements donnés pour expliquer l’interdiction de l’avortement par la Tora, sauf lorsqu’il s’agit de sauver la vie de la mère, présupposent que le fœtus se trouve dans le corps de la femme.

Tout le monde s’accorde à considérer aujourd’hui qu’un embryon n’est protégé par les limitations sur l’avortement que s’il a été implanté dans une femme.

La logique selon laquelle un embryon ne devient un être humain qu’après implantation dans l’utérus est simple. Si on l’y « laisse tranquille », il a toutes les chances de se développer normalement et de parvenir à parturition. Tandis qu’un pré-embryon créé par FIV, si on le laisse sans y toucher dans son « tube à essais », mourra inéluctablement. Le pré-embryon exige une intervention active pour parvenir ne serait-ce qu’à un état minimal où nous le considérerons comme porteur potentiel d’une vie véritable. Si l’on devait soutenir le contraire, on en viendrait nécessairement à la conclusion qu’il est interdit de détruire des cellules cutanées, puisqu’elles pourront peut-être un jour servir à un clonage humain.

La logique selon laquelle un embryon ne devient un être humain qu’après implantation dans l’utérus est simple. Si on l’y « laisse tranquille », il a toutes les chances de se développer normalement et de parvenir à parturition. Tandis qu’un pré-embryon créé par FIV, si on le laisse sans y toucher dans son « tube à essais », mourra inéluctablement. Le pré-embryon exige une intervention active pour parvenir ne serait-ce qu’à un état minimal où nous le considérerons comme porteur potentiel d’une vie véritable. Si l’on devait soutenir le contraire, on en viendrait nécessairement à la conclusion qu’il est interdit de détruire des cellules cutanées, puisqu’elles pourront peut-être un jour servir à un clonage humain.

Pour ces raisons, comme pour beaucoup d’autres, un grand nombre de décisionnaires halakhiques contemporains ont émis l’opinion que la destruction de pré-embryons préexistants pour la recherche sur les cellules souche est autorisée (voir mon article plus détaillé au sujet de cette recherche, telle qu’elle est vue par la loi juive, sur le site (en anglais : http://www.jlaw.com/Articles/stemcellres.html).

Dévalorisation de la vie humaine

Néanmoins, beaucoup de rabbins s’opposent à la création délibérée de pré-embryons aux fins de destruction, considérant que cela dévalorise la vie humaine.

 

Traduction et adaptation de Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Dr Daniel EISENBERG
Le Dr. Daniel Eisenberg travaille au département de radiologie du centre médical Albert Einstein à Philadelphie et est professeur assistant de radio-diagnostique à l’université de médecine Thomas Jefferson. Il donne des cours hebdomadaires d’éthique médicale juive, depuis les dix dernières années. Il anime des groupes d’étude médicale juive mensuels au centre médical Albert Einstein et donne des conférences internationales sur des sujets d’éthique médicale juive.
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