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L'Etat d'IsraëlAprès que les Britanniques eurent brutalement interdit Israël aux survivants de la Shoah, l'ONU a voté le partage du pays.

Les Britanniques n'ont pas tenu la promesse qu'ils avaient faite aux Juifs, tandis qu'ils ont créé de nouveaux pays arabes sur les dépouilles de l'ancien Empire ottoman. De plus, à cause des révoltes arabes et des pressions exercées sur eux, ils ont même défendu l'entrée en Erets Yisrael aux Juifs qui fuyaient la Shoah. (Voir chapitre 64.)
Même quand on a connu toute la portée de cette immense catastrophe, et que des milliers de survivants ont été recueillis dans des camps de réfugiés (camps de " personnes déplacées "), les Britanniques ont refusé de se laisser fléchir.

Une des actions britanniques les plus connues a impliqué un bateau de réfugiés, l'Exodus.

Une des actions britanniques les plus connues a impliqué un bateau de réfugiés, l'Exodus, que la Royal Navy a pris d'assaut en Méditerranée en 1947 avec 4 500 Juifs à bord. Le bâtiment a été conduit dans le port d'Haïfa sous escorte britannique. Là, les survivants de la Shoah ont été transférés de force sur un autre navire en vue d'être ramenés en Allemagne, via la France.
Abba Eban, qui était alors agent de liaison avec un comité de l'ONU, le Comité Spécial pour la Palestine ou UNSCOP, a convaincu quatre représentants de l'ONU de se rendre à Haïfa pour y être témoins de la brutalité des Britanniques envers les Juifs.
L'historien Martin Gilbert a reproduit dans A History (p. 145) le rapport d'Eban sur ce qui est arrivé en Israël :


"[A Haïfa] les quatre membres ont observé " une opération horrible ". Les réfugiés juifs avaient décidé de ne pas accepter docilement d'être expulsés. Si quelqu'un avait voulu savoir le sens de ce qu'avait dit Churchill en parlant d'une " guerre sordide ", il l'aurait découvert en observant les soldats britanniques utilisant des crosses de fusil, des tuyaux d'arrosage et des gaz lacrymogènes contre les survivants des camps de la mort. Hommes, femmes et enfants ont été emmenés de force sur des bateaux-prisons, enfermés dans des cages situées sous les ponts et chassés des eaux palestiniennes".
"Quand les quatre membres de l'UNSCOP sont revenus à Jérusalem, se souvient Eban, ils étaient pâles d'émotion. " Je pouvais voir qu'un seul point les préoccupait : si c'est ainsi que devait continuer le Mandat britannique, mieux valait qu'il ne continue pas du tout ".

 

La division de la Palestine par l'ONU



Les Britanniques aussi voulaient s'arracher à ce guêpier. 100 000 de leurs soldats et de leurs policiers s'acharnaient à vouloir administrer une population totale d'environ 600 000 Juifs et 1 200 000 Arabes. (Il est intéressant de noter qu'ils disposaient des mêmes effectifs en Inde, peuplée de plus de 350 millions d'âmes !)

Ils ont alors soumis l'affaire à l'ONU, laquelle a décidé de mettre un terme au Mandat britannique sur ce qui restait de la " Palestine " (après la création de la Jordanie) et de partager ce qui en restait entre les Arabes et les Juifs. Il a été proposé d'accorder aux Juifs :

 

Une étroite bande de terre le long de la côte méditerranéenne, y compris Tel-Aviv et Haïfa.
Un morceau de territoire entourant le lac de Tibériade, y compris le plateau du Golan.
Un grand morceau au sud, le désert inhabitable du Néguev.


Les Arabes devaient recevoir :

La bande de Gaza.
Un grand morceau de territoire au nord, y compris la ville de Tsefath (Safed) et la Galilée occidentale.
Toute la rive occidentale du Jourdain et les collines de Judée et de Samarie.


Jérusalem devait être placé sous contrôle international.
Le 29 novembre 1947, les Nations-unies ont voté ce plan de partage. Sur les pays membres, 33 ont voté " oui ", notamment les Etats-Unis et l'URSS, 13 Etats, surtout arabes, ont voté " non ", et 11 se sont abstenus.
Impitoyables jusqu'à la fin, les Britanniques n'ont pas voté " oui " : ils se sont abstenus.
Aussi déçus qu'ils aient pu être par le minuscule territoire attribué à l'Etat juif, les Juifs ont estimé qu'un petit quelque chose était mieux que rien, après tant d'attente et de souffrances.
Les Arabes, en revanche, toujours maximalistes dans leurs exigences, ont rejeté la résolution de l'ONU. Des émeutes ont éclaté dès le lendemain, et deux semaines plus tard, des soldats des pays arabes voisins ont commencé d'arriver en Palestine.
Les Britanniques, heureux d'être libérés de leur fardeau, faisaient leurs bagages et se désintéressaient de ce qui se passait. Voici ce qu'a écrit David Ben-Gourion dans son Israel : A Personal History(p. 65) :


"Les Britanniques n'ont pas levé le petit doigt pour arrêter cette invasion militaire. Ils ont aussi refusé de coopérer avec les représentants de l'ONU chargés de surveiller la mise en œuvre de la résolution de l'Assemblée Générale. En même temps, les Arabes qui vivaient dans les régions destinées à faire partie de l'Etat juif ont commencé, obéissant aux ordres du Haut Comité arabe, d'évacuer leurs maisons et de partir vers les Etats arabes voisins de la Palestine".


En pleine confusion, les troubles ont continué faisant en quatre mois presque 1 000 victimes juives assassinées par les Arabes.
L'un des plus graves incidents a eu lieu le 13 avril 1948. Un convoi de 70 médecins et infirmières se dirigeait vers l'Hôpital Hadassa sur le Mont Scopus quand il est tombé dans une embuscade tendue par des Arabes. Cela se passait à 200 mètres d'un poste de police britannique. Après une fusillade de sept heures, pendant laquelle les Britanniques n'ont pas bougé, tous les médecins et infirmières ont été massacrés et leurs corps mutilés par les Arabes.

 

Le siège de Jérusalem



En plus de tout cela, les Britanniques ont encouragé le roi de Jordanie Abdullah à envahir et à annexer à son royaume les régions arabes. Mais ce n'était pas assez pour Abdullah. Il voulait aussi Jérusalem.
En conséquence, Jérusalem a été assiégé.
Les combats ont eu lieu surtout en avril et mai 1948 sur la route vers Jérusalem qui passe à travers les montagnes. Les véhicules circulant sur cette voie d'accès étaient particulièrement exposés au feu de l'ennemi posté sur les hauteurs. C'est par cette route qu'étaient transportés tous les approvisionnements des Juifs de la ville. Mais ils ne pouvaient pas passer.

 

Les combats ont eu lieu surtout en avril et mai 1948 sur la route vers Jérusalem
La famine régnait. Les habitants du quartier juif de la Vieille Ville étaient complètement coupés du reste du monde.
C'est alors que s'est produit un incident étonnant. Un jeune Juif yéménite, qui n'était pas spécialement connu pour son habileté au tir, tua presque accidentellement trois Arabes dans les collines. Un de ces hommes était le leader arabe, Abdul Khader el Husseini. Démoralisées, les forces arabes ont abandonné leurs positions pour assister à ses obsèques.
C'est ainsi qu'un immense convoi de 250 camions chargés de produits alimentaires a pu réapprovisionner la ville. Voici ce qu'en écrit Berel Wein dans Triumph of Survival (p. 397) :


"[Le Chabbath 17 avril 1948] les Juifs ont quitté leurs synagogues et, leurs châles de prière toujours sur leurs épaules, ont aidé à décharger le convoi. Le siège de Jérusalem a été provisoirement levé. Les Arabes ont cependant monté une forte contre-attaque et, vers la fin avril, ont de nouveau coupé la route de Jérusalem […] Pendant les sept semaines suivantes, la partie juive de Jérusalem a été isolée."

 

Un nouvel Etat est né



La date officielle fixée par l'ONU pour la création des deux nouvelles entités était le 15 mai 1948.
C'est donc le 14 mai qui devait être le dernier jour du Mandat britannique. A 16 heures, les Anglais ont amené leur drapeau et les Juifs ont immédiatement hissé le leur.
Ce drapeau avait été conçu en 1897 par le premier Congrès sioniste. Il était blanc, couleur de la nouveauté et de la pureté, avec deux raies bleues, la couleur du ciel, semblables aux rayures du talith, le châle de prière, symbolisant la transmission de la tradition juive. En son centre était l'Etoile de David.
C'est ainsi que le 14 mai 1948, le 5 iyar, à 16 heures, a été proclamé l'Etat d'Israël.
Après 2 000 ans, Erets Yisrael était à nouveau entre les mains des Juifs.
David Ben-Gourion a lu à la radio la Déclaration d'Indépendance :

 


"La terre d'Israël est le lieu où naquit le peuple juif. C'est là que s'est formée son identité spirituelle, religieuse et nationale. C'est là qu'il a réalisé son indépendance et créé une culture qui a une signification nationale et universelle. C'est là qu'il a écrit la Bible et l'a offerte au monde."Contraint à l'exil, le peuple juif est resté fidèle à la terre d'Israël dans tous les pays où il s'est trouvé dispersé, ne cessant jamais de prier et d'espérer y revenir pour rétablir sa liberté nationale.
"[…] En conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la communauté juive de Palestine et le Mouvement sioniste mondial, sommes réunis en assemblée solennelle aujourd'hui, jour de la cessation du mandat britannique en Palestine, et en vertu du droit naturel et historique du peuple juif et conformément à la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies.
"Nous déclarons qu'à compter de la fin du mandat, à minuit, dans la nuit du 14 au 15 mai 1948, et jusqu'à ce que les organismes de l'État régulièrement élus conformément à une Constitution qui sera élaborée par une Assemblée constituante d'ici au 1er octobre 1948, le Conseil national agira en qualité de Conseil provisoire de l'État, et l'Administration nationale fera fonction de gouvernement provisoire de l'État juif, qui sera appelé Israël.
Nous tendons notre main en signe de paix et de bon voisinage à tous les États qui nous entourent et à leurs peuples, et nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous.
"[…] Plaçant notre confiance dans le Rocher d'Israël, nous signons cette déclaration en cette séance du Conseil provisoire de l'État, sur le sol de la patrie, dans la ville de Tel-Aviv, cette veille de Chabbath, 5 iyar 5708, 14 mai 1948.


(On remarquera que la Déclaration d'Indépendance de l'Etat d'Israël - à la différence de celle des Etats-Unis - ne mentionne pas Dieu. C'est parce que les laïcs purs et durs qui dominaient l'Agence juive se sont opposés à une telle référence. Le " Rocher d'Israël " est devenu une formule de compromis.).
Toute la population a dansé dans les rues. Mais pas pendant longtemps.
Presque immédiatement, cinq pays arabes ont déclaré la guerre, et l'Egypte a bombardé Tel-Aviv.
Notre prochain chapitre : La guerre

(Traduit de l'anglais par Jacques KOHN)
Le rabbin Ken Spiro, originaire de New Rochelle, NY (Etats-Unis), a obtenu au Vasser College un BA de langue et de littérature russe, et il a poursuivi ses études à l'Institut Pouchkine à Moscou. Il a été ordonné rabbin à la Yechiva Aish HaTorah à Jérusalem, et il est titulaire d'une maîtrise d'histoire conférée par le Vermont College de l'Université de Norwich. Il habite à Jérusalem avec sa femme et ses cinq enfants, et il travaille comme conférencier et comme chercheur sur les programmes éducatifs d'Aish HaTorah.

 

Traduction et adaptation de Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Ken SPIRO
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