Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Judaïsme

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Judaïsme / Odyssées spirituelles back  Retour
Rabbi Chabtaï Hacohen (5382-5453 ; 1622-1663)Qui ouvre le Code de la Hala'ha, le Choul'han Arou'h, remarquera la présence d'un commentaire incontournable, le Cha'h. Interessons-nous ici à son auteur...

Rabbi Chabtaï Hacohen naquit à Wilno en l'an 5382 (1622), c'est à dire il y a plus de trois siècles et demi. Son père Rabbi Meïr était Av Beth-Din (Président de la Cour de justice israélite) dans cette ville, et fut le premier maître de Chabtaï.

A l'âge de douze ans, le garçon est déjà versé dans le vaste Talmud et la littérature talmudique. Son père l'envoie alors à la Yéchivah du grand Gaon Rabbi Josué, auteur de Pnei Yéhochoua à Tiktin. Plus tard, en 1639, il fait avec son maître le voyage à Cracovie, en Pologne, où ce dernier dirige une importante Yéchivah.

A l'âge de vingt-quatre ans, il publie son oeuvre gigantesque: un commentaire très érudit sur une partie du Choul'han Arou'h.

Par la suite, le jeune érudit étudie la Torah sous la direction du Gaon Rabbi Heschel et le Gaon Rabbi Naftali Katz. Il revient ensuite à Wilno où il est reçu comme l'un des plus éminents spécialistes du Talmud de son temps.

A Wilno, Chabtaï épouse la fille d'un érudit fort connu qui est en même temps un homme d'affaires influent, Rabbi Benjamin Wolf Tauber, lui-même gendre du célèbre Maharcha, et petit-fils du non moins célèbre RaMo (Rabbi Moché Isserlès, auteur du Mappa Lachoul'han, notes sur Choul'han Arou'h de Rabbi Yossef Caro).

Pour Rabbi Benjamin Wolf c'était un honneur de subvenir aux besoins matériels de son illustre gendre. En dépit de son jeune âge, ce dernier est bientôt élu membre du Beth-Din de Wilno.

En dehors des obligations que comporte cette haute charge, Rabbi Chabtaï consacre la plus grande partie de son temps à l'étude de la Torah et au service du Tout-Puissant. Nuit et jour il étudie, prie et rédige ses commentaires, résultat de son étude.

Durant cette période, il compile son oeuvre gigantesque, Siftei-Cohen. C'est un commentaire très érudit sur le Choul'han-Arou'h, Yoreh Déah. Il le publie à l'âge de vingt-quatre ans! Dix-huit grands érudits en Torah de ce temps, non seulement donnent leur approbation à cette grande oeuvre, mais aussi ils couvrent de louanges ce remarquable ouvrage d'un génie en herbe.

" NEKOUDOTH HAKESSEF "

Rabbi Chabtaï montre ainsi qu'il s'attribue spontanément la seconde place par rapport à son aîné.

La même année, un autre géant toranique, âgé celui-là, publie un brillant commentaire sur la même section du Choul'han-Arou'h: nous voulons parler du célèbre Rabbi David ben Chmouel Halévi, qui intitula son oeuvre Tourei Zahav (" TaZ ").

La grande réputation de ce dernier, et son grand âge, furent cause du succès immédiat de son livre, ce qui éclipsa partiellement celui du jeune auteur. Eclipse de très courte durée toutefois, car il ne fallut pas longtemps pour que le " Siftei Cohen " fût considéré comme l'égal du TaZ.

Bien que beaucoup plus jeune, Rabbi Chabtaï trouve dans l'oeuvre de son aîné beaucoup de pensées qui ne correspondaient pas aux siennes. Il réunit ses arguments (Hassagoth) dans le Nekoudoth HaKessef "points d'argent ".

Il faut noter qu'il choisit ce titre, non seulement parce qu'il figure dans le même verset de Chir Hachirime dont le vieil érudit a tiré le titre de sa propre rouvre : de façon plus significative, Rabbi Chabtaï montre ainsi qu'il s'attribue spontanément la seconde place par rapport à son aîné. Car du fait que Tourei Zahav veut dire " rangées d'or ", et Nekoudoth HaKestef " points d'argent " le jeune auteur, dans sa modestie, précise que sa connaissance toranique comparée à celle du vieux Gaon Rabbi David, est comme l'argent comparé à l'or.

NOUVELLES PERSÉCUTIONS

Ces années-là (1648-1649), les Cosaques, sous la conduite de Bogdan Chmelnicki, se révoltent contre la Pologne, et mettent à feu et à sang un grand nombre de collectivités juives.

Ensuite, Rabbi Chabtaï commence à écrire un commentaire sur une autre section du Choul'han Arou'h, le 'Hochen-Michpath.

Mais à ce moment, la terrible calamité nationale, connue dans l'histoire juive sous le nom de " Gzéroth Tah vTaT " (les Massacres des années 5408-5409), s'abat sur les communautés d'Europe Orientale. Ces années-là (1648-1649), les Cosaques, sous la conduite de Bogdan Chmelnicki, se révoltent contre la Pologne, et mettent à feu et à sang un grand nombre de collectivités juives.

Innombrables furent les Israélites (certains historiens les estiment à 300 000) que massacrèrent les Cosaques au cours de leur marche sanglante à travers l'Ukraine, Volhynie, Podolie, la Pologne proprement dite et la Lithuanie.

Bien que cette révolte n'eût plus d'objet, du moins temporairement, des négociations de paix ayant été entreprises, les Cosaques n'en continuèrent pas moins leurs attaques plus de dix ans durant, et avec une égale sauvagerie. La grande ville de Wilno tomba aussi entre leurs mains. Ils la ravagèrent et se livrèrent à des massacres en masse des habitants juifs, les mettant devant l'atroce alternative de l'abjuration religieuse ou la mort.

Un certain nombre d'entre eux réussirent à fuir de la ville, et des villes et villages avoisinants. Parmi eux se trouvait Rabbi Chabtaï. C'était un jeudi 24 Tammouz de l'an 5415 (1655). Il va à Lublin ; mais là aussi les bandes assoiffées de sang arrivent le premier jour de Souccoth et massacrent beaucoup de Juifs. Rabbi Chabtaï réussit encore une fois à fuir. Il erre longtemps jusqu'à ce qu'il arrive enfin à Dresnitz, une ville de Moravie, où on le nomme Rabbin. Là lui parvient l'offre de devenir Rabbin de la communauté juive de Helichoï..

Rabbi Chabtaï consigna le récit de ces terribles événements dans un ouvrage intitulé Meguilah Affah (" Rouleau volant "). C'est un document d'une grande importance historique. II écrivit aussi " Tokfo-Cohen ", des Responsa, et d'autres ouvrages.

DEUX COMMENTAIRES ESSENTIELS

Ces deux commentaires figurent aujourd'hui en regard du texte du Choul'han-Arou'h.

Ce brillant talmudiste dont les oeuvres révèlent une connaissance extraordinairement étendue et profonde de tout le Talmud et de la littérature rabbinique, mourut jeune, à l'âge de 41 ans, à Roche-'Hodèch Adar Richon, en l'an 5423 (1663).

Ces deux commentaires figurent aujourd'hui en regard du texte du Choul'han-Arou'h (de la même manière que Rachi et Tossafoth paraissent en regard de la Guémara).

Dans l'une des périodes les plus sombres et les plus tragiques de notre histoire, Rabbi Chabtaï éclaira le monde juif avec sa Torah, et sa lumière brille, toujours vive, encore de nos jours.



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Magazine Conversations avec les Jeunes
  Liens vers les articles du même auteur (60 articles)


COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  1
La fille du Chach - 3 Février 2003 - par Darmon Avraham
Je pensais, en lisant cet article, lire l'episode consacree a la fille du rav Chabtai Hacohen, Esther, relatee dans le livre "la princesse adoptee". La femme du rav deceda le jour ou les cosaques entrerent dans la ville et le rav s'enfuit dans la foret avec sa fille Esther. L'ayant abritee aupres d'un arbre et s'etant eloigne, le carosse du siegneur de la region (ou du pays) s'arreta et emporta la petite Esther qui etait malade a cause du grand froid. Ce seigneur l'adopta et elle fut la compagne de jeu de sa fille jusqu'au jour ou on lui demanda d'embrasser la religieux chretienne. C'est alors que ce declara un incendie au palais qui lui permit de s'enfuir en se faisant passer pour morte. Apres bien des peripeties, elle se maria puis, ensuite, retrouva "par hasard", son pere.
Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...