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Techouva et changement...

Changer, c’est peut être commencer par évacuer nos peurs de changer. Peur de choquer notre entourage familial et social, peur de ne pas y arriver…
L’histoire est connue.
Rabbi  Levi-Itshak de Berditchev, célèbre maitre hassidique, successeur du Baal Chem tov (le fondateur de la Hassidout), racontait que dans sa jeunesse, il voulait transformer le monde, et au fur et à mesure, il réduisit ses ambitions, jusqu’au jour où il réalisa qu’il fallait commencer à se changer soi-même avant de décider de changer l’univers.
Tellement  facile en effet d’élaborer de grands projets, mais ne pas vouloir vivre pour soi ce chantier qui nous concerne tous. Notre évolution vers un quotidien plus vrai plus authentique, où  dans le désir de ne point être sans arrêt les enfants de notre passé, nous arriverions à devenir les parents de notre futur.
Faire Techouva, ce n’est pas donner un grand coup de pied dans tout ce qui nous à permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui…
Pour cela, nul besoin de donner un grand coup de pied dans tout ce qui nous à permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui, car ce n’est point dans le rejet et le déni de ce qui fut pour nous la vérité que nous arriverons à découvrir notre futur.
Pour expliquer cela je voudrais citer ce texte du Talmud : « Celui qui fait un retour à D.ieu, par amour, alors ses actions passées, même volontairement négatives, se transforment en mérites » (Yoma, 86b).
Dans cette affirmation surprenante se trouve un élément clé de tout ce que veut dire la relation à D.ieu.
Aimer c’est vouloir être dans ce désir constant de tenir compte de l’attente de l’Autre dans l’élaboration de nos choix, et de la mise en place de nos actes.
En aimant D.ieu, nous voulons lui exprimer un désir constant de réaliser Sa volonté, et nous souhaitons que la totalité de ce que nous sommes participe à cela.
Au moment où la personne entre dans cette démarche, la totalité de son passé devient le moteur de son évolution, car ses erreurs lui donnent une conscience plus aigue de là ou il ne veut plus être et de la direction dans laquelle il désire aller.
C’est alors dans la capacité qu’il aura  à vouloir utiliser l’expérience de son passé pour mieux progresser encore que ce négatif se transformera en positif.
La difficulté à mettre en place ce travail, réside surtout dans le fait que nous ne percevons pas toujours notre possibilité de changement.
Engoncés dans nos habitudes et notre quotidien, nous ne prenons plus le temps d’enlever nos œillères qui nous empêchent de voir d’autres possibilités d’existence. On vit alors dans des sortes de clubs qui se construisent sans en porter le nom à travers des affinités liées à un style de vie, un style de religiosité… Le groupe nous rassure et nous sombrons doucement dans une léthargie bienheureuse.
Changer, c’est peut être commencer par évacuer nos peurs de changer. Peur de choquer notre entourage familial et social, peur de ne pas y arriver, peur que ce changement traduise avant tout une fuite, peur de l’inconnu, peur de ne pas trouver les mêmes joies qu’avant ce changement.
Tout changement, c’est vrai, génère en premier lieu une solitude. Seul dans notre démarche,  nous ne pouvons pas partager ce que nous sommes en train de découvrir, et nous continuons à vivre dans le même environnement social, mais avec des préoccupations différentes que ceux qui nous entourent.
Cette forme de solitude n’est pas pesante pour celui qui a appris à se mettre à l’écoute de lui-même. Nos maitres nous enseignent que le silence est un moment de bonheur pour ceux qui savent le remplir de tout ce qui constitue leurs mondes intérieurs.
Mais changer reste aussi un défi qui est de ne point se contenter d’adopter des postures différentes dans ce qui est du domaine du visible, mais avant tout d’arriver à transformer le regard que nous pouvons avoir sur le monde et notre relation à celui-ci.
Si parfois le changement nous amène à avoir des attitudes  et des modes de fonctionnement différent, il ne doit point se limiter à cela mais il doit se traduire par un ressenti intérieur que nous ne sommes plus les mêmes.
Maimonide nous l’indique quand,  dans les lois sur le Retour,  il dit « … et jusqu'à ce que le Créateur de l’univers, qui connait l’intériorité de l’homme, puisse témoigner que son retour et sa transformation est authentique… »
A l’heure ou des désirs de changements institutionnels se font entendre ça et là, il serait bon de prendre le temps pour ceux qui désirent changer le monde, leur pays ou leur communauté, de réfléchir à nouveau à cet enseignement de Rabbi  Levi -Itshak de Berditchev
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
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