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Histoires de choix...

Autour de deux Aggadot du Talmud, une réflexion sur le rejet de la Thora par les Nations et son acceptation par le peuple hébreu.
Un texte surprenant du Talmud nous apprend que quand D.ieu voulut  donner la Thora au peuple d’Israël, il commença d’abord  par la proposer à d’autres nations. Chacune d’entre elles répondit à cette proposition de la même manière. « Cette Thora, que contient-elle exactement ?»  Et chaque fois la réponse de D.ieu fut différente. A certains,  il dit «  Il est inscrit dans cette Thora tu ne voleras point » à d’autres il dit : « Dans cette Thora il est écrit tu ne tueras point » et ainsi de suite…
 
En entendant cela, les nations déclinèrent poliment la proposition de D.ieu ; arguant que ces lois allaient à l’encontre de leur nature profonde. Quand cette même Thora fut proposée au peuple d’Israël, celui-ci ne posa point la question de son contenu mais il l’accepta immédiatement.
 
Une des lectures de ce texte peut être la suivante. La Thora représente, entre autre, le moyen à travers lequel l’individu va se parfaire à travers l’accomplissement de ses lois. Le but de la Thora n’est point d’arriver à un quelconque mieux être, mais à travers le respect que l’on en a, elle y contribue grandement. 
 
En mettant chaque fois en exergue la difficulté caractéristique d’une nation, Dieu veut leur révéler où se situe sans doute un des enjeux de leur existence. Celle-ci ne doit pas en effet être juste une succession de moments plus ou moins heureux, mais une somme d’efforts pour travailler sur les caractéristiques particulières de chaque individu.
 
En mettant chaque fois l’accent sur l’élément problématique de la nation,  D.ieu cherche à savoir s’ils ont conscience de la nécessité d’une transformation en tant que telle.  On aurait pu imaginer une réponse divine ne mettant point l’accent sur cette dimension, pour amadouer les nations et leur permettre de recevoir la Thora. Ceci constituerait comme une forme de démarche marketing, aboutissant à l’acceptation de la Thora.
 
Il n’en est rien, car on ne peut imaginer recevoir une Thora sans savoir au préalable que dans sa dimension ultime, elle doit amener l’humain  à transformer en profondeur  ses traits de caractère.
Elle est aussi le lien qui nous relie au divin et donne à notre quotidien une dimension d’éternité.
 

Le symbole du tonneau peut représenter un univers où sans Thora on ne fait que tourner en rond, l’illusion du mouvement  n’enlevant en rien l’absence de tension vers l’infini.
 

Néanmoins, on ne peut mettre de coté cet autre enseignement du Talmud  disant que D.ieu « mit la montagne du Sinaï sur la tète des enfants d’Israël, comme un tonneau et leur dit : Si vous acceptez la Thora c’est une bonne chose, sinon c’est ici même que sera votre tombeau ».  Un drôle de choix !!! Comment peut-on parler d’acceptation librement consentie ????
 
Il ne s’agit pas ici, comme on pourrait le croire,  d’un quelconque chantage, mais bien plus d’une leçon sur ce que peut être une vie sans Thora. Le symbole du tonneau peut représenter un univers où sans Thora on ne fait que tourner en rond, l’illusion du mouvement  n’enlevant en rien l’absence de tension vers l’infini. C’est cette dimension de conscience qui est nécessaire au peuple d’Israël pour qu’il puisse sans nécessairement en connaitre le contenu exact, prendre la mesure d’une vie où le sens serait avant tout constitué par l’acceptation de la parole de D.ieu dans sa totalité, seule garante d’un quotidien amenant l’individu vers l’éternité.
 
Le peuple d’Israël pressent aussi que ce n’est point la dimension intelligible de la Thora qui doit être l’élément déterminant dans son acceptation, car si cela en était le cas, la relation à D.ieu et à sa Thora serait totalement horizontale. Accepter une loi car elle nous parait convenable n’aurait de sens que si celui qui la proclame est au même niveau que nous !
 
Nous vivons dans un univers où justement accepter cette soumission à la parole de D.ieu est vécu souvent comme une forme de régression dans notre dimension humaine pétrie de possibilité de libre arbitre. Le don de la Thora est là pour nous rappeler qu’être capable d’accepter pour pouvoir mieux se laisser pénétrer par l’immensité de la parole divine est une étape primordiale de la construction de l’être juif. C’est de cette manière que nous arriverons à ressentir la portée infinie de ce texte qui, au-delà des mots,  porte en lui le projet de l’humanité.
 
A nous de savoir le vivre non pas juste par une quelconque proclamation mais aussi par un vécu quotidien nous permettant à la fois d’en vivre le sens mais aussi  de valider ce en quoi nous croyons.
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
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