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NumismatiqueLa découverte au cours de fouilles archéologiques de monnaies datant de la Révolte de Bar Ko’hba (132-135 après J.C.) constitue une mine de renseignements sur l’histoire de cette période
Il est intéressant de noter que l’ordre des paragraphes (extraits du Pentateuque insérés dans les phylactères) correspond à celui préconisé par Rabbénou Tam, qui était en désaccord sur ce point avec son grand père Rachi

Quelques trouvailles sensationnelles ont attiré l'attention des historiens et des milieux rabbiniques sur la période tragique de la deuxième révolte contre les Romains. On sait que cette guerre, aussi héroïque que désespérée, ne nous est connue que par quelques rares écrits.

Ainsi nous en trouvons des échos dans l’œuvre de Don Cassius et dans un bref chapitre de l'histoire ecclésiastique d'Eusébius. Si ce dernier auteur fait preuve de peu de sympathie pour la cause des Révoltés, Dion Cassius nous apprend que Bar Ko'hba était considéré comme un adversaire redoutable par les Romains. Les grottes où ont été retrouvés les documents précieux ont dû servir de lieux de concentration pour les troupes de Simon, mais c'est là également que les combattants cachaient les Ecritures et les objets du culte prohibé par l’occupant.

C'est ainsi que l'on a retrouvé dans les grottes de Murabba'at une lettre autographe, adressée par Bar Ko'hba, chef de la Révolte et « Prince d'Israël » à un commandant de garnison, Josué ben Guilgola et, document encore plus important, un phylactère intact. Il est intéressant de noter que l’ordre des paragraphes (extraits du Pentateuque insérés dans les phylactères) correspond à celui préconisé par Rabbénou Tam, qui était en désaccord sur ce point avec son grand père Rachi (Ceci est conservé au Museum Israel, à Jérusalem). Cependant, les documents archéologiques sont très rares et il n'y a que la numismatique de cette période, qui a laissé des témoins assez éloquents. Bien qu'il soit impossible d'épuiser en un bref article ce sujet si intéressant, je veux essayer d'en donner un aperçu qui, j'espère, permettra au lecteur de s'en former quelque idée.

UNE REVOLTE PAR LES SYMBOLES

Les représentations païennes haïes devaient disparaître pour faire place à une symbolique purement juive

Après la destruction du Temple, en 70, la Judée était devenue une colonie romaine et sa monnaie fut intégrée dans le système provincial de l'Empire. C'est-à-dire que les pièces frappées en Israël montrent sur une face le portrait de l'Empereur divinisé et sur le revers une déité romaine ou bien le symbole de la défaite des Juifs: la Judée personnifiée assise en pleurs devant un palmier et dominée par la déesse de la Victoire.

Bar-Ko'hba fit immédiatement graver les coins d'un monnayage indépendant d'où devaient disparaître, les représentations païennes haïes, pour faire place à une symbolique purement juive, tel que le loulav et l'ethrog (branche de palmier et cédrat, tous deux utilisés pendant la fête de Souccot), le Temple et les objets de son culte, la feuille de vigne et le palmier. Et bien que l’ancienne écriture fût remplacée depuis des siècles par l'écriture dite « carrée » (écriture nabatéenne), les chefs de la Révolte décidèrent de faire graver les légendes des monnaies dans l’écriture antique (punique).

Cet alphabet était usité pour les textes sacrés et les rouleaux que l'on a retrouvés nous montrent même cette particularité que dans un texte écrit en lettres carrées, le Tétragramme, pour marquer son caractère sacré, s'y trouve transcrit dans l'alphabet antique.

C'est donc sans doute, inspiré par des sentiments nationalistes et surtout dans l'intention de proclamer que la révolte était une « Mil’hemet Mitsvah », une guerre de Mitsvah (sainte), que les chefs se servirent de l'écriture hébraïque antique.

LES MONNAIES COMME SUPPORT D’INFORMATION

Un des premiers actes politiques de BarKo'hba fut sans doute la frappe de monnaies.

Le droit de battre monnaie est une des prérogatives essentielles d'un souverain et les pièces circulant de main en main étaient dans l’antiquité qui ne connaissait ni radio ni journaux, un moyen apprécié pour faire connaître les événements à la population.

Les monnaies du « Fils de l’Etoile » (traduction littérale du nom de Bar Ko’hba) annonçaient aux habitants des villages les plus reculés de la Judée que le peuple avait secoué le joug des Romains et les symboles juifs reproduits sur les monnaies ont sans doute fait un appel puissant aux sentiments patriotiques. La guerre fut brève et cruelle. Son histoire se lit dans les monnaies : la haine du Romain, l'orgueil des premières victoires, les sentiments religieux des Révoltés et aussi leur division, la suite moins heureuse de la rébellion et son dénouement tragique.

Les séries juives comportent des pièces en argent et en bronze (l'authenticité d'un « denier d'or» du Cabinet des Médailles de Paris, la seule pièce en or connue de cette période, peut être mise en doute). Les révoltés ne disposant pas de réserve de métal, ne pouvaient donc battre monnaie qu'en sur-frappant les pièces romaines, qui avaient cours en Judée.

Ainsi les emblèmes haïs des Romains, et surtout le symbole de la défaite la Judaea Capta furent remplacés par les représentations symbolisant les valeurs spirituelles pour lesquelles se battaient les Juifs. Le tétradrachme (Chékel) montre sur l'avers le fronton du Temple, les deniers (Quart de Chékel) des instruments de musique comme les ‘Hatsotserot - les trompettes - et la lyre, l'amphore (à huile), la branche de palmier...

Cette sur-frappe nous permet de dater avec précision les monnaies de la révolte. Pendant des siècles, les savants ont tâtonné pour l’attribution de certaines pièces de cette émission. Ainsi les monnaies ayant pour légende « Simon Prince des Juifs » furent attribuées à Simon Maccabi, mais l’étude de la légende romaine qui souvent reste encore visible sur le bord de la pièce a démontré que toutes les monnaies au nom de Simon sont de Bar Ko’hba et il est probable que Simon Maccabi n'a jamais battu monnaie.



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