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La souffrance frappe-t-elle par hasard ?Ce n’est pas un hasard. Le malheur – où qu’il frappe, qui que soit celui qu’il emporte ou qu’il épargne – a toujours une raison, même quand on ne la connaît pas.
Ce mur d’eau qui a effacé la ligne côtière de l’Océan Indien en 2004, est aussi surprenant que le sont aujourd’hui les questions sur D.ieu, le destin et le châtiment, rejetées sur la rive par le tsunami après son passage.

Certains veulent voir dans cette catastrophe une preuve supplémentaire de l’absence de D.ieu. S’il existait, comment pourrait-Il laisser faire une chose pareille ?

D’autres, comme Azizan Abdul Razak, dignitaire religieux musulman en Malaisie, ne voit dans ce désastre qu’un rappel de D.ieu nous étant destiné : « J’ai créé le monde et je peux le détruire ».

D’autres encore, comme le théologien grec orthodoxe, Costas Kyriakides, ont réussi à leur manière à combiner une croyance en l’Etre divin et en Sa « dissociation » du monde. « Personnellement, je n’y attache aucune signification théologique», dit-il en parlant du tsunami.

Shira Milgrom, une femme rabbin réformée américaine qui était en Inde au moment où le tsunami a sévi, a parlé d’un détachement similaire de D.ieu à l’égard des affaires humaines, en disant à propos de ceux qui, comme elle, ont réussi à se sauver avant l’arrivée de la vague : « Ce n’est pas par la grâce de D.ieu…c’est de la chance ».

Le point de vue de la tradition juive est pourtant clairement mis en évidence à travers l’histoire, car les siècles n’ont pas épargné les juifs. Le judaïsme nous enseigne que le malheur – où qu’il frappe, qui que soit celui qu’il emporte ou qu’il épargne – a toujours une raison, même quand on ne la connaît pas. Ceci reste vrai quelle que soit la nature et le degré de l’adversité.

La question « Pourquoi ? » que tant de gens ont posée ces dernières semaines, revient constamment. Mais c’est une question qui même lorsqu’elle reste sans réponse, ne peut ébranler la certitude que le Créateur a imparti notre vie d’une signification profonde.

Victor Frankl, éminent psychothérapeute et survivant d’Auschwitz, l’a encore mieux formulé :

« Soit la foi en D.ieu est inconditionnelle, » écrit-il, « soit ce n’est pas de la foi. »

« Si elle est inconditionnelle, » explique-t-il, « elle se dressera et affrontera le fait que six millions de juifs sont morts dans l’Holocauste. Si elle n’est pas inconditionnelle, elle vacillera quand bien même un seul enfant devrait mourir…Il ne sert à rien de marchander avec D.ieu en disant : « Jusqu’à six mille ou même un million de victimes, je maintiendrais ma foi en Toi, mais à partir d’un million et plus, je devrais renoncer à croire en Toi.»

La réaction des juifs à tout malheur est donc de considérer ce qui s’est passé, même si c’est impensable, comme étant, en quelque sorte, juste – c’est d’ailleurs l’essence de la bénédiction que les juifs récitent à l’annonce d’un malheur : « Baroukh Ata...Dayan Ha'emet - Bénis sois Tu … Juge véritable. » -- et de se plonger dans l’introspection.

Personne, si ce n’est un prophète, n’est en droit d’interpréter une tragédie comme étant un châtiment divin. Même si le péché n’est pas difficile à trouver de part le monde, ni en nous-même, puisque le matérialisme et l’immoralité sont pandémiques.

Pourtant, des masses humaines considérables embrassent et même célèbrent les doctrines tribales et religieuses, le terrorisme et les directives divines qui appellent au meurtre et à la mutilation. La souffrance provoquée par ces récentes vagues destructrices serait–elle en réponse à cela ? On ne peut qu’espérer que ceux à qui ce message est destiné, l’entendront.

Mais chacun d’entre nous est aussi un monde miniature avec des défaillances qui lui sont propres – et que les sources du judaïsme considèrent comme alimentant les manquements plus larges de notre société. Chacun d’entre nous n’agit peut-être pas de façon immorale ou meurtrière, mais le mal a des nuances plus subtiles. Le Talmud considère, par exemple, le commérage comme une forme de meurtre et la haine injustifiée comme une force de destruction puissante.

Voici pourquoi de nombreux rabbins qui représentent la richesse de l’héritage du judaïsme, ont appelé à un repentir généralisé. Que tous ceux qui ont été touchés par le désastre engendré par le tsunami ; chaque pays, chaque culture, chaque nation, mais aussi chacun d’entre nous, fasse ce qui lui semble nécessaire. Mais il faut agir et non baisser les bras. Reconnaissons en d’autres termes, que D.ieu dirige le monde et qu’en dépit des apparences, rien ne se produit sans raison.

Dans le domaine du visible, nous notons des signes encourageants. L’aide apportée par les pays occidentaux aux rescapés du tsunami a été étonnante ; et dans l’un des pays les plus durement frappés, le Sri Lanka, les rebelles Tamouls ont travaillé côte à côte avec les troupes gouvernementales pour réparer les routes et sauver des vies au lendemain du désastre. On ne peut qu’espérer que les gens du monde entier, après avoir ouvert leurs portefeuilles, ouvriront aussi leurs esprits pour considérer qui ils sont et qui ils devraient être.

Car si nous ne sommes pas en mesure d’identifier les manquements spirituels responsables de cette récente catastrophe, le judaïsme authentique insiste bien sur une chose, ce n’est pas un hasard.

Traduction et Adaptation de Tsiporah Trom

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Avi SHAFRAN
Le rabbin Avi Shafran est Directeur des Affaires publiques de l’Agudath Israel of America.
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