C'est une vaste famille que les plantes. Le blé, le froment, l'orge, le seigle, l'avoine et le riz, pour ne citer qu'eux, en font partie. Ils fournissent à l'homme la part la plus importante de son alimentation. La canne à sucre, un autre membre de cette famille, assure au monde le tiers du sucre qu'il consomme. Le bambou aussi est, de bien des manières, utile aux humains.
Nous avons cette fois jeté notre dévolu sur l'orge comme sujet de notre rubrique, pour la raison que nous nous trouvons maintenant dans la période de Supputation de l'Omère (ce dernier mot désignant une certaine mesure d'orge).
L'orge a beaucoup de ressemblance avec le froment. Les grains poussent par grappes le long de la partie supérieure de la tige centrale. Quand cette céréale est de culture, les grains se développent sur deux rangées. Des barbes longues et fines poussent du sommet des grains vers le haut.
L'orge peut être cultivée sous différents climats; les lieux aussi peuvent être variés. Certaines espèces poussent dans les régions tropicales de l'équateur. D'autres jusqu'en Suède. Certaines variétés préfèrent les climats humides, d'autres les climats secs.
La culture de l'orge date de temps immémoriaux. L'homme s'en servait pour faire du pain là où le blé n'était pas aussi facile à obtenir. Nos lecteurs se souviendront peut-être de l'histoire de Gédéon et de sa victoire sur les Madianites. Un gâteau de pain d'orge y joue un rôle important (Juges, Ch. 7).
L'OMÈRE
Dans les régions où, comme en Terre Sainte, le froment était abondant, on employait l'orge surtout comme fourrage. La Bible nous relate que le roi Salomon, qui possédait quarante mille étables abritant les chevaux de ses chars, et douze mille autres pour sa cavalerie, nourrissait toutes ces bêtes " d'orge et de foin " (Rois I, 5 : 6 - 8). Effectivement, le froment et l'orge sont les deux céréales qui figurent dans la description louangeuse de la Terre Promise : " un pays de froment et d'orge... " (Deut. 8 : 8).
L'orge est riche en amidon; mais il lui manque le gluten nécessaire pour la confection du pain au levain. Néanmoins, beaucoup de fermiers d'Europe continuent à manger le pain noir et grossier fait avec cette céréale.
La moisson en Terre Sainte commençait au printemps, au mois de Nissan. C'est l'époque où Naomie et Ruth retournèrent à Beth-Lé'hem (Ruth, 1:2). Au temps du Temple, la nouvelle récolte ne pouvait être utilisée tant que l'Omère n'avait pas fait l'objet d'une offrande dans le Sanctuaire.
Cela avait lieu le deuxième jour de Pessa'h (Lévitique, 23: 10), à la suite de la cérémonie de la fauchaison des premiers épis d'orge la nuit précédente. Cette-nuit-là (la deuxième de Pessa'h), les membres du Beth-dine (Cour de justice) et d'autres juifs éminents de Jérusalem se rendaient dans un champ préparé à cette fin avant Pessa'h. Une certaine quantité d'orge était alors fauchée manuellement au moyen d'une faux. Les grains verts et tendres étaient ensuite extraits des épis et séchés dans des récipients sur un feu. On les réduisait enfin en fine farine qu'on faisait passer par treize tamis jusqu'à ce que la farine fût tout à fait fine et pure. Puis une certaine mesure de celle-ci - un " Omère " (qui équivalait au dixième d'une éphah) était offerte sur le Mizbéa'h (autel).
C'était une action de grâces pour la moisson, ainsi que la dédicace à D.ieu des prémices des produits des champs .Elle exprimait la reconnaissance de notre dépendance envers D.ieu, pour le pain même que nous mangeons.
LA SÉFIRAH
En effet, nos Sages ont déclaré qu'à Pessa'h, D.ieu juge le monde par rapport au grain. A cette époque, Il nous dit : " Apportez-Moi un Omère à Pessa'h afin que le grain dans vos champs soit béni " (Roche-Hachanah,15-a).
A partir du jour où l'Omère est offert, commande la Torah, la supputation quotidienne des jours de l'Omère (Séfirah) doit commencer, et se poursuivre pendant une période de 49 jours, soit sept semaines. Le 50ème jour, la fête de Chavouoth est célébrée. En ce jour, quand le Beth-Hamikdache existait, deux pains de froment nouvellement moissonné étaient offerts à D.ieu en guise de " Prémices ".
Bien que depuis la destruction du Beith-Hamikdache ni l'Omère ni les Deux Pains ne puissent plus être offerts, nous continuons toujours à accomplir la Mitzvah de la Supputation de l'Omère. Cela non seulement nous unit à notre prestigieux passé, mais aussi il comporte pour nous une leçon et un message importants eu égard au présent.
Il ne faut point oublier que tous les commandements de D.ieu - à part le fait que chaque Mitzvah a son temps et son lieu spécifiques - ont aussi une signification intérieure profonde qui va au-delà de ce temps et de ce lieu. En d'autres termes, ils ont une qualité éternelle.
L'Omère d'orge et les deux Pains de froment contiennent pour nous un message éternel, en ce qu'ils symbolisent la transition et le progrès de " l'animal " à " l'homme"
Ainsi donc, nous ont enseigné nos Sages, l'Omère d'orge et les deux Pains de froment contiennent pour nous un message éternel, en ce qu'ils symbolisent la transition et le progrès de " l'animal " à " l'homme", puisque l'orge est principalement une nourriture animale, tandis que le froment est un aliment humain. Ce message est, de plus, renforcé par le fait que l'Omère fut offert à Pessa'h, la Saison de notre Libération de l'esclavage, et les Deux Pains à Chavouoth, la Saison de notre Réception de la Torah au Sinaï.
Ce que nous venons d'énoncer signifie, en peu de mots, que le chemin de l'animal à l'homme, c'est-à-dire la transformation de la nature animale dans l'homme en une nature purement humaine, obéissant à la Volonté Divine, comprend 49 degrés. Ce chiffre est le reflet des sept traits de caractère principaux, chacun d'eux formé, à son tour, de sept composants. Ces traits de nature doivent être affinés, purifiés et mis au service de D.ieu.