Il existe une seule chose
au monde qui soit invariablement parfaite: ce sont les flocons de neige ! Ils
sont magnifiques, uniques dans leur genre, et d'une forme parfaite. Mais ils
fondent. Rapidement.
Prendre conscience qu'il n'existe aucuns parents parfaits au monde, c'est déjà accomplir un pas important en vue de devenir de bons parents.
L'imperfection est le signe que porte l'ensemble de tout notre monde.
Ceci est vrai également des parents.
De bons parents aident leurs enfants à comprendre et à accepter l'imperfection,
dans le monde et dans leur propre personne.
En fait, nombreux sont les parents qui, pourtant bien intentionnés, inculquent
à leur enfants un idéal de perfectionnistes.
LE PERFECTIONNISME, C'EST
QUOI ?
Les perfectionnistes sont
incapables de séparer "ce qu'ils sont " de " combien ils
agissent bien ".
Chaque fois qu'une personne
perfectionniste se trouve devant une tâche à accomplir, ou doit
subir des tests, elle sent comme une menace sur sa vie. Cette personne pense
qu'elle n'est bonne que si elle réussit. Sinon, elle voit un signe de
quelque chose d'anormal en elle. Il va sûrement y avoir un désastre.
Condamnés à
d'innombrables petits échecs ( puisque, après tout, le perfectionniste
vit dans un monde imparfait ), les enfants ont une mauvaise impression d'eux-mêmes
et manquent de confiance en leur capacité à agir; en effet, agir
signifie pour eux agir de manière parfaite, et ceci n'arrive presque
jamais.
Si vous êtes perfectionniste, votre enfant apprendra à avoir avec le monde la même relation que vous même.
Si vous êtes perfectionniste, votre enfant apprendra à avoir avec le monde la même relation que
vous même. Pour éduquer l'enfant à une acceptation du principe
de l'imperfection, le plus important, c'est que vous en offriez le modèle
dans votre propre comportement.
Lorsque votre enfant revient
de l'école, en vous disant qu'il a eu un 17/20 à son contrôle,
ne lui dites pas: "Pourquoi as-tu fait les fautes à cause desquelles
tu n'as pas eu 20/20 ?" Car ce serait là une réaction assassine.
CONSTRUISEZ SUR CE QUI
EST BIEN
Il faut saisir ce qui est
positif dans le comportement des enfants. La véritable éducation
de vos enfants, - dans les matières scolaires comme dans la vie, - se
construit sur leurs réussites. Considérons, par exemple, la manière
dont les enfants apprennent à parler.
Vous n'auriez pas l'idée
de vous asseoir avec votre enfant de seize mois pour le familiarisez avec les
sons des vingt six lettres de l'alphabet, et leurs combinaisons, en l'exerçant
à placer sa langue comme il faut pour chacun d'eux.
L'enfant parle de lui-même
!
En Espagne, mère
et père sont appelés "madre" et "padre". En
Israël, ils sont appelés "Ima" et Abba".
Le "mah mah mah"
d'un bébé de seize mois, assis sur sa chaise haute, n'est que
babil enfantin. Pourtant, en Espagne, cela suffirait pour que la maman téléphone
à la grand-mère, pour lui annoncer victorieusement que son bébé
commence à parler: il a essayé de dire "madre". Et en
Israël, si le bébé avait babillé "im im im",
sa grand-mère aurait tout de suite appris au téléphone
par la maman suprêmement heureuse, qu'il avait essayé de dire "ima".
Et le bébé s'exerce à répéter ce qui enchante
si merveilleusement sa maman.
Une imperfection qui conduit par la suite à la perfection.
Pourquoi la maman ne s'attache-t-elle
pas à obtenir la prononciation correcte par le bébé dès
le début ? C'est parce qu'il lui est bien évident qu'avec le temps
"lolo" deviendra "de l'eau". Nous acceptons le principe
d'une imperfection, qui conduit par la suite à la perfection.
VOTRE ENFANT N'EST PAS
UNE MACHINE PRODUISANT VOTRE PLAISIR
Il y a quelques dizaines
d'années, les medias commencèrent à parler d'un écart
entre les générations, dans la mesure où les enfants avaient
l'impression que leurs parents ne les comprenaient point. Dans le monde juif,
mon maître Rav Simha Wasserman, de mémoire bénie, attribuait
ce phénomène au syndrome appelé "mon fils le médecin".
Les parents recherchaient
chez leurs enfants ce qui ferait leur fierté et leur plaisir. C'est bien
naturel. Et ils définissaient leur fierté et leur plaisir par
le fait que leur enfant serait un jour médecin.
Le problème est que
les parents considèrent que leur enfant est là en tant que machine
à leur donner fierté et plaisir. Or, en vérité,
ce n'est pas correct. Cette attitude parentale génère en l'enfant
l'impression que les décisions prises pour lui par ses parents ne sont
pas les bonnes pour lui.
Il faut définir la
notion de succès au niveau de votre enfant d'une manière plus
large, afin qu'elle fasse la place pour une carrière non universitaire,
en considérant l'enfant dans sa réalité propre. Il faut
trouver dans quel domaine l'enfant peut réussir. Pour cela, il importe
que vous connaissiez véritablement votre enfant.
CHAQUE REUSSITE EST GRANDE
Sentez-vous heureux de vous-même
et des succès de votre enfant. C'est là l'antidote du perfectionnisme.
Jouissez pleinement du bonheur de chaque réussite; ne dédaignez
pas l'importance des petits succès.
Ils ne sont pas trop petits
et pour deux bonnes raisons: D'abord, dites-moi un peu, de quoi croyez-vous
que sont faits les grands succès ???
Ensuite, jamais une action
bonne ne disparaît. Les physiciens disent que dans le domaine de la matière,
rien ne se perd, et rien ne se crée. Ainsi en va-t-il dans le domaine
du spirituel, tout bien est appelé à avoir son éternité.
Aucune bonne parole proférée ne se perd. Aucun sourire offert
ne se perd pour toujours. Alors jouissez-en.
Traduction et Adaptation du Rabbin Schlammé