L'apparition d'Adam sur
terre est accompagnée par l'interdiction pour
lui de consommer du fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal
:
« L'Eternel D.ieu donna un ordre à l'homme en disant: Tous
les arbres du jardin tu peux t'en nourrir, mais de l'arbre de la science
du bien et mal, tu n'en mangeras point; car du jour où tu en mangeras,
tu dois mourir! » (Genèse 2-16,17).
LE FRUIT DEFENDU
La nature de ce commandement
est fascinante. Il est interdit à Adam
de faire un acte lui permettant d'accéder à la connaissance du
Bien et du Mal !
Une lecture rapide et peu
rigoureuse pourrait laisser croire que D.ieu avait pour intention de limiter
le développement intellectuel de l'humanité.
L'homme devait-il rester dans un état proche de celui de l'animal en
n'ayant pas la conscience du Bien, en vivant une vie biologique, où seuls
les intérêts vitaux sont à la base de l'action menée
?
De plus, peut-on imaginer
que la faute d'Adam soit à l'origine
de sa grandeur ?
En effet, l'homme se distingue
des autres êtres vivants
par la conscience qu'il a du Bien et du Mal.
La lecture de ce passage
a ainsi suscité l’étonnement
d'un philosophe, cité par Maïmonide dans le Guide des Egarés
( Première partie, Chap. 2).
Maïmonide, dans un premier temps, fustige l'auteur de l’objection: « O
toi, qui examines (les choses) avec un esprit superficiel et irréfléchi,
et qui crois comprendre un livre, guide des anciens et des modernes, en le
parcourant dans quelques moments de loisirs (dérobés au plaisir)
de la boisson et de la cohabitation, comme on parcourrait quelque livre d'histoire
ou quelque poème! Arrête-toi et prends du temps; car la chose
n'est pas telle que tu la croyais au premier abord, mais telle qu'elle se manifestera
quand on aura considéré ce que je vais dire. »
Avant de répondre à ces interrogations, il convient d'étudier
certains textes concernant Adam.
Le Midrach (Bérechit Rabba 3- 16, 17) enseigne qu'Adam fut, dès
sa création, soumis à plusieurs commandements divins, hormis
l’interdiction de consommer des fruits de l’arbre de la connaissance
du Bien et du Mal : ne pas pratiquer l'idolâtrie, ne pas profaner le
nom de D.ieu, créer des tribunaux, respecter certaines règles
concernant la cohabitation, ne pas voler.
De plus, la transgression du commandement concernant le fruit défendu
est sujette à une « punition ». L'homme devient mortel : « Car
du jour où tu en mangeras, tu dois mourir. »
L'existence d'une loi,
ainsi que la responsabilité devant celle-ci,
implique que celui-ci qui y est soumis est doué d'une conscience suffisamment
développée lui permettant de faire la distinction entre le licite
et l'illicite, entre le Bien et le Mal. Les fous ne sont pas responsables devant
la loi car leurs capacités intellectuelles ne sont pas suffisamment
développées pour que l'on puisse les juger responsables de leurs
actes.
Par ailleurs, la Torah
enseigne que l'homme a été créé à l'image
de D.ieu.
Cette ressemblance avec
son Créateur lui permet de dominer le reste
de la Création : « Dieu dit « Faisons l'homme à notre
image, à notre ressemblance et qu'il domine les poissons de la mer,
les oiseaux du ciel, le bétail, toute la terre, et tous les êtres
qui s'y meuvent. » D.ieu créa l'homme à son image. C'est à l'image
D.ieu qu'il le créa » (Genèse 1,-26, 27).
Afin d'éviter tout anthropomorphisme, les commentateurs expliquent
qu'il n'est nullement question ici d'une ressemblance physique entre D.ieu
et sa créature. C'est des capacités intellectuelles et spirituelles
de l'homme dont il question dans ce passage.
Ce sont elles qui le différencient complètement du reste de
la Création. Ce sont elles qui le font ressembler à D.ieu.
Dés lors, nous devons comprendre comment une conscience aussi développée
peut exister en étant privé de la connaissance du Bien et du
Mal ?
Maïmonide dans le texte cité ci-dessus répond à cette
question.
Il fait la distinction entre le Vrai et le Faux et le Bien et le Mal.
La condition humaine est
ainsi faite qu'il existe chez tout un chacun une tension entre ce qui est
juste, bon et noble et ce qui est
vil, infâme
et mauvais. Toutefois, il n'est pas deux personnes qui aient exactement le
même système de valeur. Dans une société donnée,
bien que les points communs entre les échelles de valeurs des individus
qui la composent sont importants, il est évident qu’elles diffèrent
grandement d’une personne à une autre ; certaines trouvant bon
ce que d'autres estiment mauvais.
Tous les hommes admettent
l'existence d'une échelle de valeur définissant
le Bien et le Mal, mais il y a autant d'échelles de valeurs que d'individus.
Maïmonide explique que l'homme a été créé avec
une conscience préalable du Vrai et du Faux. C’est le Bien absolu
et idéal, et Mal absolu qui s’opposaient naturellement en lui.
La raison dont D.ieu gratifia Adam lors de sa création lui permettait
de faire naturellement la distinction entre le Vrai et le Faux.
Il faut à présent comprendre ce que l'on entend par la connaissance
du Bien et du Mal, et comment celle-ci n’apparaît qu’en conséquence
de la faute ?
ADAM APRES LA FAUTE
L'homme est à l'origine d'un nouveau système
de valeur
La vérité disparaît
au profit d'une conception subjective des valeurs, relative au comportement
et aux aspirations de chacun.
La consommation du fruit
défendu a fait perdre à Adam sa capacité de
distinction entre le Vrai et le Faux. La vérité disparaît
au profit d'une conception subjective des valeurs, relative au comportement
et aux aspirations de chacun.
La conscience n'est plus
régie par une tension entre le Vrai et le
Faux mais par deux pôles distincts appelés respectivement le Bien
et le Mal, correspondant chacun à une évaluation personnelle
de ce qui est bon et de ce qui est mal, de ce qui est Vrai et de ce qui est
Faux.
Cette nouvelle échelle de valeurs falsifie la Vérité absolue.
La faute commise a pour
conséquence sa justification. Plutôt
que reconnaître une erreur, l'homme préfère inventer un
nouveau système, supposé meilleur, qui intègre la faute,
la justifie, et la rend honorable et louable. La faute est donc de façon
directe à l'origine de la création d'une nouvelle échelle
de valeur.
L'action d'un homme conditionne
sa conception du Bien. Il cherche toujours à priori à justifier
son action par des principes dits « rationnels » qui lui permettent
de ne pas vivre en contradiction avec ses idées.
Nos sages ont exprimé cette idée en disant: « Une faute
entraîne une faute », ou encore: « Lorsqu'un homme faute
et réitère cette même faute, celle-ci devient pour lui
comme licite ».
La faute entraîne une faute car, aux yeux du fautif, elle-ci n'est plus
réprimandable. Elle est devenue « licite ».
Le fruit défendu, parce qu’il est défendu, fait acquérir à celui
qui le mange un système de valeur qui justifie cette faute. La consommation
du fruit est à l'origine de la perte de la conscience du Vrai et du
Faux au profit de la conscience du Bien et du Mal.
Maïmonide remarque que lorsque l'on parle de vérités indiscutables,
on emploie les termes Vrai, emeth et Faux, chéker. En revanche, lorsque
l'on parle de choses probables et subjectives, c'est les termes Bien, Tov et Mal, R'a qui sont utilisés :
« Le mal et le bien existent dans (les choses des) opinions probables,
et non dans les choses intelligibles; car on ne dit pas que cette proposition: « le
ciel est sphérique » soit bonne, ni que cette autre: « la
terre est plane » soit mauvaise. Mais on appelle l'une vraie, l'autre
fausse. Ainsi dans la langue on emploie (en parlant) du Vrai et du Faux (les
mots) emeth et chéker, et pour Bien et Mal (on dit) tov (bon) et r'a
(mauvais). »
La connaissance du Bien
et du Mal est donc la perte de la conscience de l'échelle
des valeurs parfaites.
Un Midrach illustre cette
idée en l'appuyant sur l'exégèse
d'un verset de la Genèse (3-12).
Juste après la faute, D.ieu demande à Adam de s'expliquer. L’homme
répondit: «La femme que tu m’as donnée, c'est elle
qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'ai mangé » (Genèse
3-12).
L'auteur de ce Midrach
remarque que l'expression « j'ai mangé » est écrite
au futur : j'en mangerai; seul le Vav conversif placé au début
de ce verbe permet de dire qu'il s'agit d'un passé.
Il en déduit que la Torah fait ici allusion à une
partie du dialogue qui a eu lieu entre D.ieu et Adam et qui ne figure pas
explicitement
dans le texte de la Torah.
Adam déclare à D.ieu qu'il a mangé du fruit défendu
et ... qu'il en remangera dans l'avenir!!
Ainsi s'arrêtent les propos de ce Midrach. Ils sont stupéfiants.
Adam après avoir fauté semble faire preuve de la plus grande
insolence. Il déclare à D.ieu, avec lequel il est en train de
parler, qu'il a fauté et qu'il fautera de nouveau, à l'avenir
!
Il semble que ce Midrach
exprime de façon allégorique, l'idée
que nous venons de développer.
Adam se présente devant D.ieu en disant que la faute a perturbé son échelle
de valeur. C'est sa détresse qu'il exprime devant D.ieu. Il a pris conscience
qu’il s’est forgé un système dans lequel il est bien
de consommer ce fruit, et que par conséquent, il risque d'en manger
de nouveau en étant persuader de faire le Bien : « J'ai mangé et
je remangerai. »
La même idée apparaît dans les propos du serpent lorsque
celui-ci déploie toutes ses qualités de séduction pour
faire fauter Eve.
L'argument qu'il estime à même d'entraîner Eve dans la
faute, c’est la possibilité qu’offre la connaissance du
Bien et du Mal de devenir comme D.ieu : « ...du jour où vous en
mangerez, vos yeux seront dessillés, et vous serez comme D.ieu connaissant
le Bien et le Mal. » (Genèse 3-5).
L'étude de ce verset laisse le lecteur attentif perplexe. Si l’on
comprend l’objet de la tentation : devenir comme D.ieu, en quoi la connaissance
du Bien et du Mal peut-elle le permettre ?
Rachi explique que la tentation était de devenir comme D.ieu, c'est à dire « d'être à même
de créer des mondes ».
De nouveau, nous devons
nous interroger sur le sens de ce commentaire. En quoi la connaissance du
Bien et du Mal permet-elle de créer des
mondes ?
Il semble que la faute
soit attrayante pour elle même. Il n'est pas
nécessaire que celle-ci soit a l'origine d'un profit quelconque pour être
désirée.
La faute en créant une nouvelle échelle de valeur fait de l'homme
un créateur de système, et donc un créateur de monde.
Etant à l'origine de la perte de la conscience du système de
valeur régissant le monde tel qu'il a été voulu par D.ieu,
elle permet à l'homme qui faute de créer un système qui
justifie son action, de sorte que l'homme devient le maître de l'échelle
de valeur qui régit le monde d’après la faute.
En réalité, l'être humain vit dans un monde qu'il n'a
pas créé, il en subit ses contingences. Il se doit d'agir le
mieux possible, en prenant en considération les paramètres
qui régissent son action.
Lors de sa création, l'homme connaissait de manière innée
les critères véritables qui régissent la vie de l'homme
sur terre. La faute a altéré cette perception. Elle a conduit
l'homme à créer un système intégrant son action
et la justifiant.
Or, qu'est-ce un monde
si ce n'est un système dans lequel l'homme évolue
et agit. La faute en créant une nouvelle échelle de valeur fait
de l'homme un créateur de système, et donc un créateur
de monde.
Il n'est rien de plus tentant
pour l'homme que de se sentir maître de
ce qui est Bien et de ce qui est Mal, de régir la vie sa vie sur terre
par un système qu'il aura créé lui-même en fonction
de ses aspirations et dépendant directement de son mode de vie. Adam
et Eve ont fauté afin de ne plus avoir une connaissance exacte et parfaite
des règles qui régissent la vie du genre humain sur terre. Ils
voulaient se mettre dans une situation ou eux seules décideraient de
ce qui est Bien et ce qui est Mal, et cela même si leur définition
est erronée.
En proposant un projet
concurrent de celui de D.ieu pour l’homme, l’homme
a l’illusion qu’il se substitue au Créateur.
L'acquisition du Bien et
du Mal au détriment du Vrai et du Faux est
l’écueil dans lequel ne devait pas tomber les premiers êtres
humains. Depuis cette faute, on peut parler d'un exil des valeurs. La vérité n'est
plus claire. Elle doit être constamment recherchée et redéfinie.
La tâche originelle de l'homme n'était pas de redéfinir
un monde qui ne lui appartenait pas. Elle était plutôt de vivre
de faucon harmonieuse sa spiritualité en cherchant par le maintien de
la vérité existentielle a créer l'homme qui est en lui.
DEFINITION DU NOUVEAU SYSTEME DE VALEUR CREE PAR LA FAUTE.
La faute a créé un nouveau système
de valeur.
Quel est-il ?
Nous avons expliqué que le système créé par
la faute a pour objet de la justifier.
Etudions ce qui est dit à propos de cette faute et nous pourrons ainsi
comprendre quelles en sont ses conséquences.
Avant la faute, Eve observe
le fruit et le trouve: « ...bon comme nourriture...
attrayant à la vue et précieux pour l'intelligence » (Genèse
3-6).
La faute d'Adam et Eve
a été de satisfaire uniquement leurs
sens corporels. Le fruit était bon comme nourriture, attrayant à la
vue et précieux pour l'intelligence, toutefois il était interdit à la
consommation par D.ieu. Il n’avait aucune fonction dans le cadre de la
perfection ultime de l'homme. Le manger, c'est agir en épicurien, sans
se soucier de la perfection de l’âme ni des exigences spirituelles.
La conséquence de cette faute est évidente : Adam et Eve justifient
cette action et créent un nouveau système, dans lequel le Bien
est le plaisir corporel et le Mal tout ce qui peut contrarier son obtention.
L'aspect spirituel de la
condition humaine peut encore exister dans ce nouveau système, toutefois celui-ci est relégué à un niveau
d’importance moindre, seul compte vraiment la satisfaction immédiate
des besoins physiques et matériels.
La Torah a pour but de
montrer le chemin permettant de retrouver le système
de valeur originel.
Le monde dans lequel nous
vivons est défini par ce système établi
par Adam et Eve lors de la consommation du fruit défendu. La Torah a
pour but de montrer le chemin permettant de retrouver le système de
valeur originel. Son étude permet d'accéder à la définition
du Vrai et du Faux et quitter un nouveau de conscience régi par le Bien
et le Mal.
Maimonide dans le chapitre étudié ci-dessus est très
explicite à ce propos:
« Mais lorsque, désobéissant, il pencha vers ses désirs
venant de l'imaginative et vers les plaisirs corporels de ses sens comme dit
(l'Ecriture): « que l'arbre était bon pour en manger et qu'il était
un plaisir pour les yeux », il fut puni par la privation de cette compréhension
intellectuelle....Et ayant obtenu la connaissances des opinions probables,
il fut absorbé par ce qu'il devait trouver laid ou beau. »
La faute a fait perdre à l'homme « la compréhension intellectuelle » particulière
dont il était doté, à savoir celle qui lui permettait
de connaître le Vrai et le Faux, pour lui faire acquérir « la
connaissance des opinions probables » qui sont l'expression de ce qu' « il
trouve laid ou beau », c'est à dire Bien ou Mal.
LE ROLE DU VETEMENT APRES LA FAUTE
Nous avons expliqué, en suivant le chemin tracé par Maïmonide
dans le Guide de Egarés, que la faute a consacré un système
qui consacre la matérialité de ce monde; toutefois, il semble
que le nouveau système laisse une place dans la conscience de l'être
au système originel.
L'individu, après la faute, se trouve dans une situation complexe où son
monde est régi a priori par une recherche effrénée des
biens matériels, mais où l'aspect spirituel de sa nature n'est
pas complètement annihilé.
Dans une telle situation,
l'homme n’a pas résolu son rapport à la
matière. L'homme sait que la matière a prédominé ses
préoccupations spirituelles. Les plaisirs de ce monde sont pour lui
l'objectif premier à atteindre, toutefois il ne peut pas l'accepter
complètement.
Le premier habit confectionné par Adam et Eve ne l’a pas été dans
une optique de repentance. Au contraire : ce vêtement devait permettre
de maintenir l’erreur originelle.
En s’habillant, l'homme peut oublier l'aspect biologique qui est en
lui. Il peut penser qu'il est entièrement intellect. Cet état
peut le mener à vivre en épicurien sans pour autant remettre
en question son état d'être humain supérieur au reste de
la création.
Et l'habit donnant une
prééminence à la matière
contribue au maintien de l'erreur originelle.
Seul un habit qui met à la matérialité qui est en nous à la
place qui est la sienne, peut permettre à l'intellect d'évoluer
librement et ainsi de retrouver la Vérité existentielle : celle
que connaissait Adam avant la faute.
Nous avons remarqué au début de notre étude que D.ieu,
Lui même, confectionna le second vêtement de l'humanité.
Par ailleurs, plusieurs commandements de la Torah se rattachent à l'habillement.
Cela prouve qu’il est un moyen par lequel l'homme peut se rapprocher
de D.ieu.
Ce qui compte, c’est la démarche de l’individu qui se révèle à travers
l’habillement. L’habit juif doit répondre à une exigence
de spiritualité.
C'est le sens qu'il faut
donner au Midrach qui interprète le verset
: « L'eternel-D.ieu fit pour l'homme et pour sa femme des tuniques de
peau, et les en vêtit. » (Genèse 3-21).
« Rabbi Meïr disait: « Ne dis pas que D.ieu leur a confectionné des
tuniques de peau [en hébreu 'Or, écrit avec la lettre hébraïque
ayne] mais des tuniques de lumière [Or, écrit avec la lettre
alef] ».
Une parabole du Rabbi de
Vijnitz résume l'idée que nous avons
développée. Un roi condamna un ministre pour avoir commis une
faute à porter dans son nez des chaînes en fer jusqu'à la
fin de ses jours. Celles-ci devaient marquer à jamais son infidélité.
A sa mort, ses enfants qui n'étaient pas nés lors de sa condamnation,
ne savaient pas que les chaînes que leur père avait portées
toute sa vie avaient pour but de perpétuer le souvenir de sa faute.
Ils décidèrent de porter eux aussi le même type de chaînes.
Ils se confectionnèrent des chaînes en or et se les firent poser
au nez. Un ancien les remarqua et leur dit: « Sots ! Votre action ne
fait que perpétuer le souvenir de la faute commise par votre père
! »