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Les signaux de la vie

D.ieu ne nous montre que ce que l’on doit voir, et ne nous fait écouter que ce que l’on doit entendre pour sa propre évolution spirituelle. Le but est d’être attentif à ces indices et s’en rendre compte.

Parmi les nombreux sujets de cette Paracha, on peut en relever deux qui sont juxtaposés : la Sotta et le Nazir.

La Sotta c’est la femme suspectée d’adultère par son mari, que des témoins affirment avoir vu s’isoler avec l’homme que son mari suspectait. Cette femme était amenée au temple de Jérusalem. Si elle maintenait son innocence, alors on écrivait le Nom de D.ieu sur de la terre qu’on effaçait ensuite et qu’on mélangeait avec de l’eau. On lui faisait boire le tout. Si elle avait fauté, alors elle explosait. Sinon, elle survivait.

Le Nazir, quant à lui, est un homme qui a fait vœu de se consacrer à D.ieu. Pendant une période minimale de trente jours, il lui était interdit de boire du vin et de se couper les cheveux. Il ne pouvait pas non plus se rendre impur pour un mort.

Les Sages, expliquant la juxtaposition de ces deux sujets, suggèrent que « celui qui voit la femme Sotta dans sa dégradation devra devenir Nazir et se priver de boire du vin ». Mais quel est le lien entre ces deux choses ?

C’est que le vin peut avoir pour effet la perte de contrôle de soi. L’abus de vin peut donc amener à la débauche. Celui qui voit une femme suspectée d’adultère doit prendre conscience des effets négatifs du vin, qui ont pu amener cette femme à cette situation.

Seulement, pourquoi est-ce que celui qui voit cette femme en train de ce dégrader doit se priver du vin ? En quoi est-il fautif ? Ce n’est pas de sa faute si cette femme est suspectée d’adultère et qu’elle a atteint ce niveau de dégradation ?

On peut analyser de deux façons différentes le fait qu’un homme regarde quelque chose. On peut dire que l’objet qu’il regarde n’a rien à voir avec lui. L’objet est totalement indépendant de celui qui le regarde. Mais on peut aussi dire que l’objet regardé est intimement lié à celui qui le regarde.

Ce qu’un homme voit a pour but de l’éveiller et de lui faire prendre conscience d’une réalité.

C’est cette deuxième interprétation qu’il faut retenir. Ce qu’un homme voit n’est pas un hasard. Le monde est régi par la providence divine. Ce qu’un homme voit a pour but de l’éveiller et de lui faire prendre conscience d’une réalité.

Car, c’est D.ieu qui place les objets devant ceux qui doivent les regarder. Si un homme voit quelque chose de négatif, c’est pour lui faire prendre conscience qu’au fond de lui, il y a un point négatif du même ordre de ce qu’il voit, qu’il doit réparer et corriger.

En résumé, ce que l’on voit ou entend est particulièrement lié à son propre niveau spirituel. Les « spectacles » servent à éveiller l’homme, à prendre conscience de ses défauts pour pouvoir les corriger. Ce sont des signaux. Rien de plus.

C’est pourquoi, celui qui voit la femme Sotta en pleine dégradation doit prendre conscience qu’au fond de lui, il y a un point négatif. C’est pour lui faire prendre conscience de cela que le Ciel lui a présenté cette scène à ses yeux. Et il se doit de corriger ce défaut. C’est pour se faire qu’on lui dit de se séparer du vin.

Mais ce qui est valable au niveau des spectacles visuels, l’est aussi concernant ce que l’on entend. Rien n’est entendu par hasard. On peut tirer une leçon de chaque chose, car D.ieu nous fait aussi entendre ce que l’on a besoin. C’est ainsi que l’on peut comprendre avec plus de profondeur, l’enseignement : « Juge tout homme du côté méritant ». Si l’on voit une personne mal agir, il faut se dire qu’il est possible que D.ieu nous montre cela par rapport à nous, car nous aussi avons un quelconque rapport avec cette faute. Et si on se précipite et que l’on condamne la personne que l’on voit, il faut savoir que par là, on est aussi en train de se condamner soi même. C’est pourquoi, il faut toujours juger les autres positivement. De la sorte, on sera soi-même jugé favorablement au Ciel.

Tel est aussi le mécanisme du principe de mesure pour mesure, qui consiste justement, à travers un juste retour des choses, à faire prendre conscience à une personne de sa faute. La punition divine est à l’image de la faute pour que le pêcheur puisse prendre conscience de sa faute, en constatant sa punition. Mais pour cela, il faut avoir les yeux pour voir et les oreilles pour entendre. Rien ne survient par hasard.

Si un homme est confronté à une épreuve de tentation au niveau des mœurs, c’est qu’il ne s’est pas assez purifié dans ce domaine, si c’est au niveau de l’alimentation Cacher, c’est qu’à ce niveau il a une encore une faiblesse. Les épreuves servent à guider l’homme et l’élever et non le punir.

Prenons l’exemple d’un étudiant. Le professeur ne donne à ses élèves que des exercices en rapport avec leur niveau. Il adapte les devoirs en fonction du niveau. On comprend qu’un professeur de terminale ne donnera jamais comme exercice la résolution d’une simple addition ou d’une multiplication.

Il en est de même pour le monde et la vie. D.ieu est le Professeur des hommes. En tant que tel, Il envoie à l’homme des épreuves, qui sont ces exercices lui permettant de progresser au niveau spirituel. Mais comme tout bon professeur, il adapte le niveau de l’exercice au niveau de la personne. Ainsi, les épreuves correspondent au niveau de l’homme éprouvé.

Si un homme a complètement dépassé la résistance à une certaine tentation, alors D.ieu ne l’éprouvera plus à ce niveau. Si un homme rencontre une certaine difficulté et une épreuve à un certain niveau, il faut qu’il sache qu’il a une faiblesse à ce niveau et que c’est sur ce point qu’il doit travailler. Et toute la vie, ce sont ces exercices permettant de déterminer son niveau et de s’améliorer.

Ainsi, chaque spectacle, chaque évènement qui jalonne la vie d’un homme est empli d’enseignement. D.ieu ne nous montre que ce que l’on doit voir, et ne nous fait écouter que ce que l’on doit entendre pour sa propre évolution spirituelle. Mais la grande difficulté est d’être attentif à ces indices et s’en rendre compte.

Dès lors, on prendra les épreuves comme des tremplins spirituels et on verra la vie avec d’autres yeux.

C’est pourquoi nos Sages disent que la colère est comparable à l’idolâtrie. Si une personne s’irrite en voyant ou en en entendant quelque chose qui lui déplaît, par là il montre qu’il ne croit pas que c’est D.ieu qui lui présente ce spectacle pour une raison justifiée et pour qu’il en tire une morale. Sa foi en D.ieu est donc défectueuse. C’est pourquoi, on le compare à un idolâtre.

On raconte que le Baal Chem Tov fut confronté au spectacle d’un Juif qui transgressait Chabbat. Il en fut particulièrement contrarié. En effet, il en déduit qu’au fond de lui, il y a une certaine transgression de Chabbat. Après avoir fait une introspection, il se rappela que la veille, il vit un érudit en Thora se faire insulté et il n’avait pas réagi. Or, le Zohar affirme que les Sages sont appelés Chabbat. Ainsi, il avait assisté à une certaine profanation de « Chabbat ». Comme il n’avait pas réagi, il fut affecté de cette faute. C’est pourquoi, le Ciel lui montrait maintenant un Juif transgressant Chabbat.



A PROPOS DE L'AUTEUR
Michaël Mouyal
Michaël Mouyal est élève au Séminaire Israélite de France
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