Pendant la semaine de Souccot, les juifs ont la Mitsva de vivre dans la Soucca de la même façon qu’ils habitent dans leur maison pendant toute l’année (Michna, Soucca 2 :9) Cela signifie (là où c’est possible), qu’on doit y apporter notre belle vaisselle, nos livres et même des meubles.
Voici quelques principes fondamentaux
On a l’obligation de manger dans la Soucca chaque fois qu’on prend un repas ou une collation constitué de céréales cuits (à l’exception des fruits et des boissons).
En accomplissant cette Mitsva, la personne doit réciter la bénédiction appropriée : « leychev bassoucca » : « Bénis sois tu , Eternel roi de l’Univers qui nous a sanctifiés par ses commandements et nous a donné l’ordre de nous asseoir dans la Soucca ».
Chacun de nous a l’obligation de manger du pain dans la Soucca le premier soir de la fête. Il faut qu’il y ait au moins Kebetsa de pain ; environ 30 grammes. On doit aussi s’efforcer d’y étudier la Thora chaque jour et de dormir uniquement dans la Soucca même si on ne fait que somnoler.
LES EXCEPTIONS
La loi étant que « la Soucca est comme notre propre maison », il est des cas où on sera dispensé d’habiter dans la Soucca. Par exemple, une personne légèrement souffrante n’a pas besoin de dormir dans une Soucca. En effet, une telle personne n’aurait pas envie de rester dans sa propre maison si un endroit plus confortable lui était proposé. (O.H 640 :3, MB640 :6)
De la même manière, une personne incommodée par le froid ne doit pas dormir dans la Soucca. (Rama O.H 639 :2) On appliquera des mesures analogues aux autres inconforts tels que des insectes, une mauvaise odeur, bien qu’à priori il ne faille pas construire une Soucca dans un endroit où cela est susceptible d’arriver. (M.B 639 :31, O.H 640 :4)
La question qui se pose le plus fréquemment est : que faire s’il pleut pendant Souccot ?
Tant que la personne n’aurait pas quitté son propre domicile si la pluie y pénétrait, elle ne quittera pas non plus sa Soucca (Rama O.H 639 :5)
Toutefois la pluie, quelle qu’en soit la quantité, dispense de la Mitsva de dormir dans la Soucca car même un léger écoulement d’eau agace celui qui cherche à se reposer. A ce propos, une personne qui est à priori dispensée par la Hala’ha de rester dans la Soucca et y reste malgré tout n’accomplit aucune Mitsva et ne reçoit par conséquent aucune récompense. Elle est plutôt considéré comme un sot (Rama O.H 639 :7)
POURQUOI DE TELLES DISPENSES ?
Le Rabbi de Kotsk, grand maître ‘hassidique, explique que le sens mystique de la Soucca est le concept de Bitoul, la notion que dans la mesure où une personne se concentre sur elle-même, elle empêche sa relation aussi bien avec autrui qu’avec D.ieu. C’est la raison pour laquelle, durant Souccot , chacun a l’obligation de renoncer à la plupart de ses biens terrestres et de retourner aux choses essentielles , vivant dans des murs vides entouré de sa famille de ses amis et bien évidemment du tout Puissant. Toutefois, une personne consciente de sa détresse personnelle et qui ne peut se dépasser, est donc incapable d’intégrer le sens profond de Souccot et est ainsi exempte d’accomplir cette Mitsva.
Il y a tout de même une exception à cette indulgence Le premier soir de la fête, chacun a l’obligation de manger au moins un Kezaït de pain dans la Soucca sans se soucier du climat peu clément. On doit s’efforcer d’y réciter les quatre bénédictions : Kiddouch, Chéé’hiyanou, Hamotsi et Leychev Bassoucca avant d’entrer à l’intérieur pour le reste du repas de fête. S’il nous semble que la pluie va bientôt cesser de tomber, on doit attendre jusqu’à une heure ou deux (Rama O.H 639 :5, M.B 639 :35,36).
La chose la plus importante, au-delà de l’accomplissement de la Mitsva de résider dans la Soucca, est de mettre ce temps à profit pour assimiler le fait que le Tout Puissant nous protège toujours ; comme il a protégé les Juifs avec les Nuées de Gloire en les faisant sortir d’Egypte (O.H625 :1, M.B625 :1)